Alive • l.p

Chapitre 29 : "Sweet Dreams"

Lorsque j'ouvris les yeux, je fus éblouie par la clarté trop intense de la pièce dans laquelle je me trouvais. Petit à petit, en clignant des yeux, je réussis à m'habituer à la lumière. Je me trouvais dans une chambre d'hôpital. Au loin, je percevais d'étranges bruits. Je ne mis pas longtemps à me rendre compte que c'était une voix.

- ... peur, Camille ! Ça va ?

Le visage à la fois affolé et rassuré de ma mère apparut dans mon champ de vision. Mon corps était en train de retrouver toutes ses sensations. J'avais mal partout. En particulier à la tête. Je voulus me relever sur mes coudes, mais les muscles de mes bras étaient beaucoup trop douloureux.

- Ne bouge pas, ma puce, me dit ma mère en remarquant la grimace qui s'était formée sur mon visage.

Elle maintint doucement mes épaules en place.

- Maman... dis-je d'une voix faible.

- Oui, ma chérie. Comment tu te sens ?

- Ça va... J'ai juste un peu mal partout... Comment je suis arrivée ici ?

- Ton amie... Sarah, je crois, t'as vue t'évanouir dans le parking du lycée. L'infirmière n'était pas là, aujourd'hui. Elle a donc appelé les secours.

Je hochai doucement la tête.

- Camille... Les médecins m'ont dit que tu avais plusieurs bleus sur le corps et que ton t-shirt avait été déchiré... Tu étais aussi blessée à la tête, mais ce n'est pas une blessure qui a été causée par ta chute... Est-ce que... Est-ce que tu te souviens de ce qui t'est arrivé ?

Immédiatement, les images de Liam m'insultant et me projetant contre les casiers me revinrent à l'esprit. Je ne pouvais pas dire à ma mère ce qui s'était passé. Elle n'était pas au courant de ma rupture avec Liam et, au fond de moi, je savais qu'elle préviendrait le lycée. Et Liam me le ferait payer cher. Très cher, même. Je le connaissais bien. Il me ferait encore plus de mal qu'il ne m'en faisait déjà. Et j'avais aucune envie que ma situation s'empire.

- Je ne sais pas, maman, répondis-je en évitant son regard.

Je ne pouvais pas regarder ma mère dans les yeux et lui mentir. J'en étais tout simplement incapable.

- Camille... S'il t'est arrivé quelque chose de grave, tu dois me le dire. Je... Tu... Est-ce que... Est-ce qu'un garçon t'a touchée ?

Je savais exactement ce qu'elle voulait dire, par-là. Et je ne pus m'empêcher de repenser à Zayn et à ce qu'il attendait de moi. Zayn... Celui qui était responsable de cette situation. Celui qui avait décidé de me détruire pour une raison qui m'était inconnue.

- Camille... Réponds-moi... Je t'en supplie... me dit ma mère avec ce qui pouvait sembler être du désespoir dans la voix.

- Je ne sais pas, maman, répétai-je. Je ne me souviens pas de ce qui s'est passé...

Je pouvais remarquer que ses yeux commençaient à devenir humides. Elle était sur le point de pleurer. Le pire dans tout ça, c'était que je ne pouvais même pas la rassurer. Lui dire que je n'avais subi aucune agression de ce genre revenait à lui dire que je savais ce qui m'était arrivé. Et personne ne devait être au courant. Personne de ma famille ne devait savoir ce qui se passait au lycée.

- Je... Je vais demander aux médecins de faire des tests, me dit-elle en reniflant.

- Quoi ? m'étonnai-je. Mais... Pourquoi faire ?

- Camille, j'ai besoin de savoir, et toi aussi, je pense, s'il t'est arrivé quelque chose. Les médecins le sauront et pourront nous mettre les idées au clair.