Chapitre 34 : Maman

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- Manchester en troisième, alors ? demandai-je.

- Ouais. De toute façon, c'est à Oxford qu'on ira.

Il déposa un rapide baiser sur mes lèvres et roula sur le lit pour se lever. Il ouvrit son armoire et me lança un gros sweat à capuche noir bien épais.

- Enfile ça. On va se promener et tu risques d'avoir froid.

- On va se promener où ?

- Dans les bois.

- Dans les bois ? m'étonnai-je.

- Oui. On va jouer au loup, je vais t'attraper et je vais te dévorer toute crue !

Avant que je n'aie le temps de répondre quoique ce soit, il se jeta sur moi et me mitrailla de chatouilles. J'éclatai de rire et tentai de me débattre. Bien évidemment, Liam était beaucoup plus fort que moi. Je le suppliai d'arrêter, mais en vain. Sa bouche s'attaqua à mon cou en le parsemant de baisers. Je ne pus m'empêcher de rire de plus belle. Petit à petit, ses chatouilles cessèrent et il enroula ses bras autour de ma taille. Il aspira la peau de mon cou entre ses lèvres et la suçota légèrement.

- Liam...

Je lâchai un petit gémissement de douleur. Je ne me sentais pas très à l'aise avec ça. Il libéra ma peau et lécha légèrement l'endroit endolori de mon cou.

- Je crois que j'y suis allé un peu fort, rigola-t-il.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Viens voir.

Il se leva et me prit par la main. Il me plaça en face du miroir et je pus remarquer que j'avais une énorme marque violette dans le cou. Ma bouche forma un O sous le choc.

- Ma mère va me tuer... dis-je tout bas.

- Désolé, me dit-il en se grattant l'arrière de la nuque.

- Elle va croire qu'on a...

- Mais non. Il suffit que tu laisses tes cheveux détachés. Regarde.

Il attrapa les cheveux de chaque côté de ma tête pour les placer devant. Effectivement, on ne voyait plus rien.

- La prochaine fois, je te le ferai autre part, me dit-il.

Je lui souris légèrement. Il embrassa ma joue bruyamment en serrant ses bras autour de ma taille.

Une fois bien couverts, nous sortîmes de sa maison pour nous promener. Il m'emmena dans un bois qui se trouvait derrière le pâté de maisons où il habitait. Il entrelaça ses doigts avec les miens et tira légèrement sur mon bras pour que je sois encore plus proche de lui.

- Si je t'ai amenée ici, c'est pour te parler de quelque chose, me dit-il d'une voix étrange.

On aurait dit qu'il avait peur.

- Tu voulais me parler de quoi ? demandai-je.

- De... De ma mère...

Je dus m'arrêter un instant pour être certaine d'avoir bien compris.

- Sauf si tu ne veux pas...

- Non, non. Ce n'est pas que je ne veux pas, le rassurai-je. C'est juste que... Tu es sûr que tu veux m'en parler ?

- Aujourd'hui, ça va faire 12 ans qu'elle est morte et tu es la seule personne avec qui je peux parler ouvertement. Tu es la seule à qui je peux entièrement me dévoiler. Depuis 12 ans, chaque 15 décembre, je me renferme sur moi-même et je souffre en silence. Mais là, je t'ai, toi, et je sais que te parler me fera du bien. Alors oui, je suis sûr et certain de vouloir t'en parler.

Alive • l.pOù les histoires vivent. Découvrez maintenant