Laylatul

Chapitre 2

Âmes sensibles s'abstenir ~

L'homme de tout à l'heure est revenu. Il avait les traits durs et le regard toujours autant rempli de haine. Tous ses gestes semblaient calculés, comme s'il savait exactement quoi faire et ce qu'il allait se passer. Qu'est-ce qu'il allait faire de moi? Me regarder croupir ici jusqu'à ce que le froid fasse son travail? Me tuer? Me donner à manger à ses bêtes immondes? Ou même pire...? Les gens d'en haut étaient-ils encore plus inhumains que ce que l'on nous avait dit? Pouvaient-ils réellement être pire que... nous? Dès notre plus jeune âge, on nous a appris à haïr tous ceux qui n'étaient pas comme nous. Dès notre plus jeune âge, on nous a appris à tuer tous ceux qui n'étaient pas comme nous. Et ces gens, c'était eux. On nous a raconté qu'ils avaient brûlés nos villes et pillés nos maisons. On m'a dit que c'était eux qui avaient tués mes parents. Qu'ils les avaient abattu comme de vulgaires animaux et qu'ils avaient emmené leurs têtes, comme des trophées. C'était des monstres, tous. Il ne fallait jamais l'oublier.

La rage montait en moi, je la sentais tordre mes entrailles. L'homme sortit un trousseau de clés de son manteau et ouvrit la porte. Plus rien ne nous séparait. De mon côté, j'étais adossée contre le mur froid de la cellule, les yeux semis-clos. Je l'entendais se rapprocher de moi. Mon coeur battait plus vite et plus fort à chacun de ses pas. Il ne m'aura pas. Je trouverais une manière de sortir d'ici.

Je me remis debout, tant bien que mal. L'homme esquissa un sourire qui ne promettait rien de bon. Il me regardait droit dans les yeux et continuait de s'avancer vers moi, imperturbable. Je voulais reculer, mais le mur m'en empêchait. J'étais coincée. Le seul moyen de sortir d'ici, c'était de passer par la porte. Mais, le seul moyen de passer par la porte, c'était de faire en sorte qu'il ne soit plus sur mon chemin. Et je savais exactement comment faire.

Je regardai au dessus de lui et écarquillai les yeux. Mon visage se crispa et je me mis à hurler. Je pus lire, pendant une fraction de seconde, un semblant de peur dans ses yeux. Il se retourna, prêt à bondir sur peu importe ce que ça allait être. Et c'est à ce moment précis qu'il comprit qu'il venait de faire une grave erreur. Une erreur qui allait probablement lui coûter la vie. Une erreur qui lui coûta la vie. Avant même qu'il n'ait le temps de se retourner, le banal trousseau de clés qui pendait quelques secondes plus tôt à la porte de la cellule se retrouva violemment enfoncé dans sa gorge. Son sang rouge, presque noir, giclait abondamment partout autour. Je ne fus pas épargnée, mais cela m'importait peu. Ce n'était pas nouveau pour moi et de toute façon, le rouge, ça m'allait bien. Son corps finit par s'écraser lourdement sur le sol, sans vie. Malgré sa carrure imposante, il ne lui en a pas fallu beaucoup pour se faire avoir. Sa taille n'avait d'égale que sa stupidité.

La scène qui venait de se passer me sembla irréelle. C'était comme si le temps s'était écoulé d'une manière différente. Plus lentement ou plus rapidement, je ne pouvais le dire. J'avais été rapide au point qu'il n'eût pas le temps de réagir. Un sentiment de satisfaction s'empara de moi lorsque je vis le corps de l'homme baignant dans son sang. Malgré les coups, malgré le froid insupportable, malgré la panique qui m'avait envahie lorsque qu'il était revenu, j'avais réussi à le mettre à terre. Et assez facilement à vrai dire. Avant de sortir de la cellule, je regardai une dernière fois son cadavre. Ses yeux sans vie étaient grands ouverts, fixant le plafond. Son visage, figé, était déformé par la douleur. Seul le bruit du vent se faisait entendre de l'autre côté du mur.

Maintenant qu'il n'était plus dans mon chemin, je pouvais sortir d'ici. Le chasseur avait été chassé. Quelle tristesse.

~ Coucouuu! C'est ma première histoire donc je voudrais avoir vos commentaires, peu importe e que vous avez à dire! J'espère que ça vous a plu etttt joyeuses fêtes!
xxx, ami ~