Onakron

La mort n'est que le commencement

Prélude

En France, dans la ville de Bordeaux, Siegfried Lenoir, 18 ans, attendait sur son scooter que le feu passe au vert. Avec ce temps superbe, il avait décidé d'en profiter pour faire un tour en ville et faire du skateboard sur les quais. Malheureusement, il avait pris les boulevards et la circulation était telle qu'il ne pouvait même pas zigzaguer entre les voitures. La patience n'était pas son fort mais heureusement il avait son lecteur Mp3 qui passait sa chanson préférée "Mr Raindrop". Siegfried voulait se changer les idées car il était stressé par la soirée qu'il attendait depuis la semaine dernière. Il allait faire la fête et espérait bien conclure avec une fille de sa classe. Il n'était pas spécialement un canon mais avec l'alcool, tout était possible. Il était sûr que Cécile allait s'y rendre et ce coup-ci, il avait vraiment envie d'aller plus loin. Siegfried s'était acheté des capotes et savait où l'emmener afin d'être tranquille. Le problème, c'est qu'il n'était pas spécialement sûr d'y arriver. L'imaginer c'était facile mais le faire c'était une autre histoire. Surtout que Cécille commençait à compter pour lui. Il ne voulait pas tout gâcher.

C'était plus fort que lui, à chaque fois que ça devenait un peu plus sérieux, il se comportait toujours comme un idiot. Comme ses amis, il n'était pas doué pour causer avec une fille et il avait du mal à trouver un sujet de discussion avec elle. Finalement, Cécile et lui s'étaient rapprochés grâce à leur passion commune, pour l'antiquité. Malheureusement, ce n'était pas le genre de sujet qu'il pouvait aborder durant la fête. Siegfried allait devoir trouver quelque chose pour l'intéresser et il n'en savait foutrement rien de quoi il pouvait lui parler.

Un coup de klaxon le fit sursauter. Mécontent Siegfried se tourna vers le conducteur et lui lança un regard noir.

- Sale con ...

C'était un vieux qui était au volant et Siegfried sentait bien qu'il venait de le mettre encore plus en colère. Ce dernier klaxonna une nouvelle fois et Siegfried reprit sa route en grommelant. Exaspéré, Siegfried décida de serpenter entre les voitures sur le boulevard George 5 dès qu'il le pourrait. Ce crétin venait de lui mettre les nerfs et il était prêt à faire n'importe quoi pour aller plus vite. Et bien entendu, quelques instants plus tard, un abruti déboita devant lui pour changer de file. C'en était trop, il en avait marre et Siegfried décida de rouler sur le trottoir pour gagner du temps et d'utiliser la piste cyclable quand elle était libre. Son plan fonctionnait bien et il put remonter la file de voitures sans encombre pour arriver non loin du prochain feu qui était encore au rouge. Siegfried savait qu'il allait bientôt passer au vert et voulait être devant tout le monde. Décidé de prendre une nouvelle fois la piste cyclable, Siegfried donna un grand coup d'accélérateur et rasa les voitures en stationnement quand soudain une portière s'ouvrit sans qu'il ait eu le temps de l'esquiver.

Le choc lui fit perdre le contrôle de son scooter et Siegfried grilla le feu rouge. En une fraction de seconde, il fut percuté par une voiture qui le projeta violemment sur l'arrière d'un 4x4. Sans son casque, Siegfried eut l'impression que sa tête venait d'exploser lorsque celle-ci heurta le sol. À demi-conscient, il sentit qu'il ne pouvait plus bouger et ne pouvait même plus parler. Le conducteur qui l'avait percuté, ne pouvait que constater la gravité de ses blessures et appela immédiatement les urgences. D'autres conducteurs s'approchèrent pour aider Siegfried, tentant de le garder éveillé. Mais toute cette agitation ne faisait que l'effrayer.

- Je vais pas crever quand même. Putain... Oh putain, j'ai froid. Se disait-il.

Il aurait bien voulu se lever, bouger ses bras, mais il ne put qu'ouvrir un peu plus les yeux pour s'apercevoir qu'une de ses dents gisait juste devant lui. Puis il put voir tout son sang se répandre petit à petit sur le sol.