À peine il ferma les yeux, Siegfried eut l'impression d'être catapulté à travers un tunnel de lumière qui rapidement disparut pour laisser place à une pièce qu'il connaissait bien. C'était la salle à manger de sa maison où il dînait avec ses parents pratiquement chaque soir, cependant...
L'air y était bien plus lourd, et finalement Siegfried crut que tout ce délire d'Onakron n'était qu'un mauvais rêve... Qu'il était bien vivant.
Mais, la réalité le rattrapa bien vite sous la forme de douleurs au ventre et dans ses bras. Siegfried regarda sa main gauche se tordre comme si elle n'était qu'un chewing-gum. Il sentit cette souffrance s'amplifier lorsque ses parents entrèrent dans la pièce, les yeux rougis par les larmes et les visages déformés par la colère. Siegfried n'entendait aucune parole mais, autour d'eux, il voyait des auras de couleurs sombres passant du vert au rouge puis à un noir qui semblait brûler l'air de la pièce. C'était de la colère et du regret puis de la haine.
Toutes ces émotions influençaient le corps de Siegfried qui se retrouva projeté sur le sol sentant celui-ci se tordre et se briser en certains endroits. Ces soudaines tortures n'étaient que les conséquences des émotions négatives de ses parents.
Tout ce qui se passait était de sa faute. Il avait voulu gagner du temps et comme un con, il avait tout gâché. Maintenant il devait subir cette nouvelle punition...
Siegfried voulait que ça s'arrête !
- Arrêtez ! Vous me tuez encore ! Arrêtez ! Je ne mérite pas ça !
Il vit l'air de la pièce vibrer pendant un court instant, mais ça ne changea en rien la situation. Bien au contraire, l'engueulade de ses parents monta d'un cran au point que sa mère se mit à lancer de la vaisselle sur le sol. Siegfried se tortillait de douleur et son œil droit explosa.
La souffrance fut terrible... une seconde devint une éternité.
Le monde autour de lui se figeait et chaque détail devint plus net. Siegfried aperçut alors l'étrange forme de son ombre. À son grand étonnement, il vit des bras tordus presque translucides se détachant de son ombre afin de s'accrocher à ses parents. Certaines mains griffaient leur peau et d'autres serraient leur cou.
Il était évident pour Siegfried que sa présence en ce lieu ne faisait qu'empirer les choses et il décida d'agir. Pour leur bien, il devait s'éloigner d'eux le plus possible. Pour une fois, il voulait être un peu courageux et ignora la douleur afin de ramper loin de la salle à manger. Ne sachant pas où aller, il se dirigea d'instinct vers sa chambre. Lentement, il arriva à quitter la pièce et atteignit un couloir qu'il connaissait bien. Siegfried entendit de faibles sanglots qui lui parvenaient de la chambre de sa sœur.
Il ne devait pas y aller. La douleur était devenue moins forte. Il avait fait le bon choix. Pourtant il hésitait. Il avait envie de la revoir, ne serait-ce qu'un instant.
Juste une seconde... Rien qu'une seconde.
Siegfried s'approcha de la chambre de Karène. Si fragile et malchanceuse. L'école était bien plus difficile pour elle que pour lui car elle était le martyr de bien des filles. Il l'avait laissée un peu de coté cette année et il s'en voulait un peu. C'était trop tard maintenant qu'il était mort.
La chance était de son coté, la porte était entrouverte et il vit sa sœur recroquevillée sur sa chaise tentant d'ignorer la dispute de ses parents en plaquant ses mains sur ses oreilles.
Mais elle n'était pas seule.
Deux silhouettes humanoïdes étaient autour d'elle, d'un blanc laiteux et dotées d'une seule mâchoire, elles aspiraient et mâchaient consciencieusement des morceaux de l'aura marron/noire de Karène. Stupéfait, Siegfried ne savait pas quoi faire.
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Onakron
FantasyBienvenue à Onakron ! Vous êtes mort et vous ne comprenez rien à ce qui se passe. C'est normal ! Personne n'est préparé à vivre une nouvelle vie après sa mort. Pas de panique, vous allez découvrir à travers l'histoire de Siegfried, Norna, Karaon et...