Lui.

Chapitre 12

La température augmentait encore dans mon corps, je sens mes joues se chauffer , mes veines s'élargir , mes mains trembler, mon cœur tambouriner. Je sentais tout , je sentais chaque parcelle de mon corps. Tout s'intensifiait à mon égard et pourtant je ne réagissais pas. Je suis encore debout , muette, dans cette chambre. Il m'avait laissé toute seule après s'être donné tant d'effort à exprimer nos sentiments à travers tout moyen. Je sens encore ses douces lèvres brulantes sur les miennes alors que je sens mon corps prêt à lâcher et à m'évanouir. Je lâcha enfin un petit soupir puis sans y réfléchir je sortis en courant du bureau , bousculant le monde qui se trouvait à l'hôpital , mes bras cachant mon visage. Je courus les yeux à moitié fermés , le nœud encore à la gorge et mes larmes séchées sur mes joues. Je défonçai la porte de la sortie et me retrouvai dans la rue telle un animal sauvage qui venait de s'échapper de sa cage. Il pleuvait et la sensation des gouttes d'eau sur mon visage m'apaisait étrangement. J'haletais sans arrêt , levant ma tête en haut pour plus sentir l'air frais qui envahissait mes poumons pour les libérer. Je ne veux plus rester ici, je veux juste rentrer chez moi , retrouver ma famille et faire comme si je n'avais jamais visiter ce pays mais ce n'était qu'impossible. Je devais rester ici pour terminer mes études et je dois réaliser mon rêve.

Je marchais sous la pluie jusqu'à arriver devant mon immeuble qui se situait un peu loin de l'hôpital. Mes affaires sont restés dans l'hôpital mais peu importe. Je voudrais rentrer afin de poser ma tête sur mon coussin et dormir. J'étais mouillée de la tête au pied dû à la pluie torride qui fit face à New York ce soir sauf que je ne voulais pas m'abriter. Les escaliers devinrent sales et mouillés à cause de mes chaussures pleines de boue. J'entrai dans l'appartement toujours la bouche cousue, enleva mes chaussures près de la porte et me dirigeai dans ma chambre pour me lancer sur le lit dans tous mes états. Depuis mon enfance , je rêvais de venir aux Etats Unis et me voici maintenant entrain de fuir la réalité qui me paraissait invivable et pénible. Mon visage enfui dans le coussin, j'éclatai en sanglot toute seule dans l'appartement qui faisait résonner mes pleurs. Déjà une semaine à New York et rien n'allait comme je le voulais. Je me fondis en larme mais ce ne fut pas longtemps parce que je me rendormis toute mouillée , affamée et surtout détruite.

Samedi , Onze heures trente huit , Appartement

I thought I saw the devil, this morning

Looking in the mirror, drop of rum on my tongue

With the warning to help me see myself clearer

Mon réveil n'arrêtait pas de s'allumer et je ne fis que le recaler en tapant sur le bouton « reboot » stoppant avec lui ma chanson préféré qui embobinait mes oreilles de bonheur à chaque fois. J'étais loin d'avoir bien dormi, mes habits encore mouillés me mettaient mal à l'aise mais je me sentais incapable de me lever de mon lit aujourd'hui. Je voudrais rester tout le week-end enfuie sous ma couette moelleuse. Les images bouleversantes d'hier frappèrent sans arrêt mes arrières pensées et ne le fis que les m'éloigner d'elles. Je ne voudrais plus verser de larmes de faiblesse même si je suis encore entrain de fuir la réalité dans mon lit. Mon téléphone sonna soudainement , me faisant sursauter légèrement de surprise puis inspirai profondément avant de tendre sa main vers mon téléphone puis répondis pour enfin le poser délicatement sur mon oreille chaude.

« Mh. » Laissai-je échapper brièvement , respirant doucement dans l'intention de me calmer.

« Fatty ..Tu .. Enfin .. Bonjour. » Cette voix. Ce ton. Je connaissais parfaitement cette personne qui m'appelait et je n'avais pas encore réalisé, par choc , que c'était cette personne que je redoutais entendre sa voix depuis mon arrivé aux USA.