partie 3

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Alima avait conscience du danger que représentait son beau père. Le lendemain, après que sa grand-mère lui avait annoncé le choc de sa petite sœur, elle se rendit directement chez sa mère.
Arrivée devant la porte de l'appartement, elle prend son courage à deux mains puis entre. Elle avait peur, oui elle redoutait ce que pa abdoulaye pouvait lui faire. En plus, elle ne voulait pas détruire la vie de sa mère qui avait déjà trois enfants avec lui.
Elle entre dans le salon mais ne trouve personne. A cette heure de la journée, son beau père devait être au boulot et elle s'en réjouissait. Elle n'avait pas particulièrement envie de le revoir. Et connaissant sa mère, c'est sur qu'elle verrait tout de suite que quelque chose n'allait pas.
Elle la trouve assise dans sa chambre allaitant son petit dernier...
Alima : bonjour maman
Elle lève la tête puis lui répond avec un large sourire. Alima avait remarqué qu'elle avait les traits tiré, et le visage fatigué. Elle se sentait mal pour elle, pour tout ce qu'elle était entrain de vivre mais aussi pour le type d'homme avec qui elle partage sa vie.
Alima : tu as l'air fatiguée M'a
- je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Le petit qui ne dort pas, l'accident de ta sœur, et ton père qui met tout sur mon compte.
Alima n'a jamais été très proche de sa mère, mais aujourd'hui elle avait de la peine pour elle. Elle ne reconnaissait plus la femme forte et battante qu'elle avait connu.
- maman ne t'inquiète pas tout vas s'arranger un jour...
Elle ne savait pas quoi lui dire exactement mais elle était convaincue que ces paroles aurait dont de la toucher...
Il y eut un grand silence avant que sa mère ne lui dise
- j'ai foi en toi et en ta grande sœur. Je sais qu'un jour vous allez réussir et avoir une vie meilleure que la mienne...
Une larme perlait sur la joue de la jeune fille, qu'elle s'empresse d'essuyer. Elle n'avait que 16ans mais elle avait tellement vécu d'expérience dans sa vie. Sa mère était malheureuse et cela elle ne pouvait le supporter. Enfin bref elle avait une raison de plus pour se battre pour son avenir, mais aussi pour celle de ses frères et sœurs...
Alima : ne t'inquiète pas maman tu seras un jour heureuse c'est moi qui t'en fait la promesse...
- je te crois ma fille... maintenant assez parlé je ne t'ai pas vu pleurer depuis que tu es toute petite... ta sœur doit rester à l'hôpital pour quelques jours. C'est ta tante Rokhaya qui a décidé de la prendre en charge heureusement pour moi. Donc tu peux aller la voir et si tu veux après tu reviens ici et moi je prend la relève pour passer la nuit avec elle...
- NON! Je vais passer la nuit avec elle ne t'inquiète pas. Occupe toi de ton commerce et des enfants moi je m'occupe d'elle.
Elle avait presque crié car Il était hors de question pour elle de passer la nuit seule dans cet appartement tout en sachant que son beau père était à quelques mètres d'elle. En plus elle ne pouvait pas laisser sa mère passer la nuit à l'hôpital avec bb Momar...
C'était une aubaine pour elle de ne pas rester dans cette maison. Ce qui signifiait qu'elle n'allait plus revoir ce malade. Mais allait-elle le fuir éternellement? Elle-même se posait cette question.
Quelques minutes plus tard, après avoir un peu aidé sa mère pour le ménage, elle se dirige à l'hôpital. Elle était loin de se douter que pa abdoulaye serai la bas raison pour laquelle elle avait faillit courir quand elle l'avait vu dans la chambre de sa petite sœur...
Elle n'avait plus le choix, elle était à présent dans la gueule du loup se disait elle... après l'avoir salué tout en faisant une génuflexion, elle se décale de lui...
Pa abdoulaye avait à peine posé le regard sur alima. C'était comme si elle n'était pas dans la pièce. Alima quant à elle ne voulait qu'une chose c'est de sortir de cette chambre mais au moment de se lever, il l'interpelle.
- attend...
Elle se retourne devant le regard méprisant de son beau père qui lui dit de la manière la plus banale qui soit
- elle dort pour le moment, son médecin est mon ami donc j'ai tout fait pour que quelqu'un puisse rester avec elle tout le temps. Si elle a besoin de quoi que ce soit tu appelle sa mère et stp ne te trimballe pas partout au lieu de rester avec elle; je pars travailler...
Alima fait oui de la tête avant de se décaler légèrement pour le laisser passer évitant au passage qu'il ne le touche. Mais c'était à peine s'il avait posé son regard sur elle. Décidément, pa abdoulaye était très bizarre se disait elle...
Cependant, toute son attention s'était reportée sur le pied de fatou suspendu à l'aide d'un fil. Elle était vraiment blessé celle la. Alima s'approche doucement d'elle et voyant qu'elle dormait paisiblement, allait sortir pour s'acheter à manger quand elle l'entend gémir... "maman... maman..."
Elle souffrait se disait alimatou et elle eut très mal au cœur de la voir dans cet état...
Alima : calme toi ma chérie je suis la c'est alima...
Elle ouvre lentement les yeux et petit à petit esquisse un petit sourire pour sa grande sœur...
Alima : ne t'inquiète pas je serai tout le temps avec toi pendant toute la semaine que tu sera la après on rentrera ensemble...
Alima faisait tout pour la rassurer mais elle-même ne savait pas combien de temps durera son hospitalisation. Sa blessure était plus grave qu'elle ne le pensait
Ali : dis moi comment tu t'es fait sa?
Fatou : on courait avec rama et au moment de traverser je n'ai pas bien regardé, c'est la qu'une voiture m'a renversé...
Alima voulait lui faire la reproche de ne pas avoir été prudente mais connaissant leur père, c'est sur qu'elle lui avait déjà passé un savon...
Alima : bon calme toi ne pleure pas je vais m'occuper de toi je suis la d'accord???
Fatou avait visiblement très mal. Elle avait la jambe cassé et une blessure sur la cuisse. Sa sœur avait de la peine pour elle et c'est ainsi qu'elle s'était promise de toujours prendre soin de sa sœur et de ses frères...
Les jours passaient ainsi et elle était tout le temps à l'hôpital. Parfois, c'était sa mère qui venait prendre la relève pendant la journée pour qu'elle puisse rentrer, se changer et se reposer un peu avant de retourner auprès de sa sœur.
Une semaine s'était passé depuis l'hospitalisation de fatou. Elle allait de mieux en mieux grâce à dieu, a son médecin mais aussi et surtout grâce au soutient moral de sa grande sœur... en effet alima faisait tout pour qu'elle ne se sente pas seule. Elles lui apprenait en même temps un tas de chose sur le comportement, l'éducation, les études... en une semaine, elle avait donc réussit à établir une grande complicité entre elle et sa sœur.
10 jours après son entrée à l'hôpital, le médecin chargé de la suivre leur signe l'ordre de sortie enfin. Tata Rokhaya avait décidé de continuer la prise en charge de fatou, elle leur avait donc proposé de rester chez elle jusqu'à la fin de sa maladie ce que pa abdoulaye avait accepté sans objection. Il se dégageait de toutes responsabilité pensait alima...
C'était donc avec un plaisir non feint qu'elle se voyait habiter chez sa tante pendant quelque temps. Elle aura ainsi la tête plus posée pour s'occuper de sa petite sœur.
De temps en temps, pa abdoulaye venait rendre visite à sa fille mais sans plus. Il faisait comme s'il n'était jamais rien arrivé se disait alimatou. Enfin bref cette dernière n'avait pas trop envie de se rappeler ces instant la ; c'est d'ailleurs la raison pour laquelle à chaque fois qu'il venait à grand Yoff chez tante Rokhaya, elle faisait tout pour ne pas rester dans la même pièce que lui ce que bien sur sa tante avait remarqué...
Alima : tata ce n'est rien je t'assure
Tata Rokhaya : dis moi la vérité on dirai que vous ne vous parlez pas. T'a une fois frappé? Il t'a fais quelque chose?
Alima était tenté de se confier à elle mais elle n'en avait pas le courage. Elle avait peur qu'elle ne la croit pas. C'est pourquoi elle avait préféré se taire...
Elle avait continué à assister sa sœur, l'aider à manger, à se laver mais surtout à se déplacer. Elle ne pouvait rien faire elle-même avec son pied...
Tous les trois jours, elle la portait sur son dos pour l'emmener faire son pansement à l'hôpital mais aussi pour que son médecin puisse suivre l'évolution de ses blessures...
Elles revenaient toujours très fatiguée de leur journée et s'allongeaient toutes les deux dormant comme des marmottes... elle avait accumulé un grand retard dans ses études. Oui elle avait préféré prendre soin de sa sœur et cela lui a valu un grand retard scolaire.
Plus de deux mois qu'elle n'était pas allé en cours, elle savait que cela pourrait même détruire ses études mais elle n'avait pas le choix se disait elle. La famille avant tout. Ça lui faisait mal bien évidemment mais elle faisait contre bon gré mauvaise fortune.
Toutes les semaines, mame ndoumbé venait les voir et en même temps lui apporter quelques habits propres mais aussi des nouvelles de ses deux meilleurs amies. Elle s'en voulait de n'avoir rien dit mais allait se rattraper une fois qu'elle sera rentrée à guédiawaye.
Elle voyait sa mère plus de deux fois par semaine, elles échangeaient, discutaient et en un rien de temps, une complicité mère et fille avait apparue... sa maman ne se gênait pas de lui raconter tous ses problèmes avec son mari et elle, en bonne fille, essayait du mieux qu'elle pouvait de la réconforter voire même de lui donner quelques conseils. Elle savait que son beau père n'aimait pas la proximité qu'il y avait entre elle et sa mère mais elle n'en avait cure. Elle avait perdu son vrai père mais sa mère était la et elle ferai tout pour qu'elle sente qu'elle a une grande fille sur qui elle peut toujours compter...
Les journées à l'hôpital avec fatou étaient de plus en plus difficiles. Elles n'avaient pas les moyens de prendre le taxi tous les 3jours, la portant donc sur son dos, elle marchait jusqu'à l'arrêt le plus proche pour prendre le bus en direction de l'hôpital et elle faisait la même chose pour le retour.
Elle était fatiguée, physiquement, moralement... elle aurait bien aimé vivre dans ces familles aisés ou l'argent coulait à flot; mais tel était son destin, elle n'allait pas s'en plaindre tous les jours se disait elle intérieurement.
Les jours se succédaient ainsi aux mois et trois mois s'était écoulé depuis qu'elle était avec sa sœur.. à présent elle allait beaucoup mieux mais devait être suivi de prêt pendant quelques jours encore. Alima avait bien pris soin d'elle et s'était faite félicité par son médecin. On était à son dernier rendez vous à l'hôpital et comme d'habitude, elle l'avait porté sur son dos pour s'y rendre.
Elles étaient dans la salle d'attente, attendant leur tour. Elles s'étaient réveillées plus tôt que d'habitude pour pouvoir passer rapidement. Mais à leur grande surprise, il y avait beaucoup trop de monde que d'habitude. Fatiguée d'attendre, fatou se mit à dormir sur l'épaule de sa sœur pendant que celle-ci lisait le journal...
".... Tu es pourtant dans un hôpital et tu sais que tu ne dois pas fumer ici..."
Elle avait surpris une conversation entre un jeune et l'un des nettoyeur de l'hôpital... en effet ce dernier était entrain de fumer alors que le couloir était rempli de malade les un toussant d'autre crachant... alima n'avait pas l'habitude d'intervenir dans ce genre de situation mais cette fois ci elle le fait...
- il a raison vous savez. Ce n'est pas un endroit pour fumer...
- rire je le sais mademoiselle mais bon, c'est une habitude j'y peux rien...
Alima allait riposter quand arrive leur tour, elle se lève donc avec fatou et une fois chez le médecin il la félicita de nouveau.
- encore une fois vous avez fait preuve de maturité. Vous vous êtes bien occupé de la petite. Maintenant elle va très bien. Elle peut continuer les médicaments mais qu'elle ne fasse pas de geste brusque. Vous revenez dans 2 semaines d'accord???
Alima : d'accord merci docteur...
Soulagée, alima porte de nouveau fatou puis elles sortent de l'hôpital. Cependant, au moment de franchir le seuil de la grande porte, elle rencontre de nouveau le jeune homme qui parlait avec l'agent de nettoyage...
- salut...
- salut...
- ce n'est pas trop dur de la porter comme sa?
- elle ne peut pas marcher...
- oh c'est dommage. Je suis venu voir une tante j'aurai voulu vous déposer...
- non ce n'est pas grave merci...
Le jeune homme avait l'air gentil mais alima voyait clair dans son jeu et elle n'était pas d'humeur à commencer à fréquenter quelqu'un d'autre déjà qu'ahmed était de trop. Mais ne voulant pas la lâcher, il se mit à parler avec fatou pendant qu'elles attendaient le bus...
- tu t'appelle comment toi?
- fatoumata...
- tu vas mieux maintenant? Tu n'a plus mal???
- non juste la et la...
Fatou lui montrait ses blessures qu'il examinait avec tellement d'attention qu'alima se disait qu'il faisait semblant. Mais voyant son visage, il avait l'air gentil oui très gentil...
alima (voulant se débarrasser de lui) : nous allons prendre l'autre arrêt pour qu'on puisse s'assoir.
- attend attends, tu t'appelle comment?
- alimatou
- moi c'est lifa. Je peux avoir ton numéro stp?
- je n'ai pas de portable...
- ok je t'écris mon numéro et je veux que tu me promettes de m'appeler une fois chez toi. Je veux connaitre l'état de santé de la petite. Stp...
Alima n'avait pas le choix. Il avait l'air de bonne fois raison pour laquelle elle prend le bout de papier qu'il lui avait tendu. Ou il y avait son numéro et son nom Khalifa Sylla. Un nom qui plus tard va hanter ses pensées les plus folles...
Sur le trajet du retour elle pensait à ce Khalifa qui bizarrement lui avait inspiré confiance. En plus d'être étonnement beau, il dégageait en lui une certaine maturité. Il y avait quelque chose d'attirant chez lui qu'ali n'avait pas d'abord remarqué. En plus ça la vraiment touché le fait qu'il s'inquiète vraiment pour sa petite sœur. Raison pour laquelle, dès qu'elle arrive chez elle, elle prend le téléphone de sa tante pour l'appeler...
Ali : bonjour c'est alimatou...
Khalifa : même si tu m'as à peine parlé tout à l'heure je reconnais ta voix. Alors bien arrivée? La petite va bien?
Ali : oui merci de t'inquiéter pour nous...
Khalifa : non c'est normal toi aussi... bon je peux t'appeler sur ce numéro?
Ali : oui...
Khalifa : d'accord... tu es un ange alimatou. Bon je vais te rappeler demain inhala. N'épuise pas ton crédit
Alimatou : ok bye
Pendant tout le temps qu'elle parlait avec cet homme, elle se moquait d'elle-même. Elle a toujours été timide avec les garçons et cela venait de se confirmer. Enfin bref elle allait se donner une chance de vivre une vie normale mais aussi oublier ses peines quotidiennes.
Les jours qui suivirent, elle recevait énormément d'appel de Khalifa. Il était doux au téléphone très respectueux mais aussi très prévenant avec elle.
Sa tante ne voyait aucune objection à ce qu'elle fréquente un homme. Elle lui avait même demandé de le laisser venir à la maison chose qu'alima refusait toujours car se disait qu'elle ne sortait pas encore avec lui.
Khalifa lui l'appelait tous les jours pour s'enquérir de l'état de santé de fatou mais aussi pour discuter avec la jeune femme. Ils pouvaient parler pendant plusieurs minutes et alima était toujours très souriante après ses appels. Elle était free et pouvait parler de tout ce dont elle avait envie avec lui. Cependant, il n'avait toujours pas dit ce qu'il attendait d'elle jusqu'au jour ou il décide de venir lui une petite visite chez sa tante...
Voyant que tata Rokhaya était très compréhensive, elle lui parla de cette visite et contre toute attente, c'était cette dernière qui lui avait conseillé ce qu'elle devait porter pou r l'accueillir. Elle était morte de rire mais trouvait que ses conseils avaient porté ses fruits...
Depuis le moment ou alima lui a ouvert la porte, Khalifa n'arrivait plus à détacher ses yeux de la jeune fille. Elle était d'une beauté déconcertante se disait il...
Khalifa : tu t'es faite belle pour moi?
Ali gêné : rire qu'est ce que tu vas t'imaginer...
Au fil du temps, ils avaient appris à se connaitre au téléphone mais le face à face était autre chose, la timidité d'alima n'aidant pas...
Elle lui présente sa tante ainsi que ses cousins et tout le monde l'aima à la grande surprise d'ali. Tata Rokhaya voyait en lui un homme responsable, et plein de bon sens...
Khalifa : ta une famille magnifique... ils sont free et j'adore sa...
Alimatou : merci...
Khalifa : bon tu sais surement pourquoi j'ai insisté pour venir te voir? Il y a des choses dont on ne peut pas discuter au téléphone. J'avoue que depuis que je t'ai vu à l'hôpital, tu me plais énormément.
Il émet un temps d'arrêt et voyant qu'elle ne répondait pas il continue...
Khalifa : je sais que tu es une fille sérieuse une battante, une femme forte mais moi c'est ce qui me plait chez toi. Et au moment ou je te parle mon seul désir c'est de me marier et j'avoue que tu as tout ce qu'un homme peut rêver chez une femme. Tout ce que je veux c'est de nous donner une chance de mieux se connaitre et de pouvoir construire quelque chose ensemble...
Alima ne savait pas quoi répondre. D'un côté, le fait que sa tante ai adopté Khalifa l'avait un peu encouragé. Elle avait donc prit la décision d'essayer quelque chose avec lui histoire de voir ou sa va leur mener...
Alima : bon tu sais surement que je n'aime pas les hommes joueurs ni les coureurs de jupon. Je suis prête à essayer quelque chose avec toi... mais on essaye seulement si sa marche on continue sinon chacun est libre d'arrêter...
Khalifa : c'est plus que je ne pouvais imaginer... je t'assure tu ne vas pas le regretter...
Et c'est ainsi que commence une histoire d'amour, une vraie histoire d'amour rempli de passion de bonheur, une histoire intense de pur plaisir. Mais ce qu'alima ne savait pas c'était que ce même Khalifa allait être toute sa faiblesse, une dépendance qui lui sera finalement nuisible...
Est- ce lui la bonne personne???
A suivre...

Chronique De Nana Ou Une Vie Tourmentée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant