Chapitre II

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J'étais là le soir prévu, à minuit.

Je m'étais échappé de chez moi par la fenêtre, ne voulant pas faire de scène, avec ce qu'il s'était passé la veille. J'étais allé en cours la journée, comme il le fallait. Le soir j'avais dîné en silence avec mes parents, et j'étais gentiment allé me coucher.
Quand mon réveil m'indiqua vingt-deux heures, j'ouvrai doucement la fenêtre de ma chambre, et me glissai dehors silencieusement. Je montai sur l'arbre qui faisait face à ma chambre, et me laissai tomber. Je ne pus contenir le crissement de mes chaussures sur le gravier. Je m'immobilisai quelques secondes pour voir si mes parents l'avaient décelé, mais visiblement pas. Je fermai ma veste, recouvrai ma tête de ma capuche, et m'enfonçai dans les ténèbres. Je sortis mon lecteur de musique de ma poche et mis mes écouteurs, pour ensuite régler la musique sur un Metallica, le son au maximum.
Une dizaine de kilomètres me séparaient de Rousson, en marchant vite j'en avais pour une heure et demie à peu près. Je ne voulais plus faire de stop, pas après ce qu'il s'était passé. Et puis même, de toutes façons plus personne ne voulait prendre d'auto-stoppeur en ce moment. Et c'était bien normal.
Alors je soufflai sur mes mains pour les réchauffer, et je commençais à marcher. Une heure et demie, avec pour seule compagnie le froid, l'inquiétude, et ma musique. Croyez-moi, ce n'est pas très agréable. De temps à autres, les phares d'une voiture déchiraient la pénombre. Je me cachais alors dans l'obscurité des arbres qui bordaient le chemin, pour éviter d'être remarqué.


Au bout d'une heure et demie de marche, j'aperçus l'entrepôt dans lequel nous nous étions retrouvés la veille. De loin, l'entrepôt paraissait désert. Aucune lumière, aucun son. Se seraient-ils moqués de moi? Je ne le supporterais pas. Sans même me soucier qu'il y ait quelqu'un, la colère me montait déjà au sang. Je sentis mes ongles s'enfoncer dans mes paumes au fur et à mesure que je progressais.
Je passai la porte délabrée et grinçante, et me dirigeai vers le centre de la pièce. Contre toute attente, ils étaient tous là, en cercle, encore plus nombreux que la veille . De ce cercle émanait une aura malsaine, presque maléfique.
Je lançai un dernier regard derrière moi. Je savais que désormais, il était trop tard pour reculer. J'avais fait mon choix. Au moment où ce défi m'avait été lancé, sans même peser le pour et le contre, j'avais décidé que je le relèverais, sans même savoir de quoi il s'agissait. C'était écrit.

Sam, celui que j'avais dès lors considéré comme étant le leader de ce groupe, prit la parole :

« Shane Savage, nous sommes tous ici ce soir car tu as accepté d'accomplir le rite de passage, celui qui te permettra de faire partie de notre... groupe. Dans cinq minutes tu passeras ton épreuve ; il sera minuit, la lune est rousse ce soir, et pleine, toutes les conditions sont réunies.

Il est maintenant trop tard pour changer d'avis. Dévêts-toi ! »

Il me tendit une simple tunique blanche. J'obtempérai et l'enfilai. Une fois que j'en fus vêtu, ils se levèrent tous en chœur, comme un seul homme.

Ils commencèrent à chanter une forme d'incantation que je ne pouvais identifier.

« Suis-nous ! », dirent-ils d'une seule et même voix.

Nous nous dirigeâmes tous vers la porte qui faisait face à l'entrée. Elle donnait sur un jardin qui aurait pu avoir l'air chaleureux de jour, mais qui de nuit paraissait extrêmement sordide. Chaque bruit, chaque ombre, étaient inquiétants.

Comme l'avait dit Sam, la lune était pleine, et rousse.

Ils s'arrêtèrent devant une sorte de grande caisse en bois, posée à côté d'une fosse. Une grande caisse, juste assez grande pour contenir... un être humain ?

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 03, 2016 ⏰

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