Jamais Peur

Téléphone

"C'est de ta peur que j'ai peur."

Je trouve que pour un amateur se mettre en danger avec moi est une opération suicide. Du genre totale. Je possède au moins 20 pièges dans toutes les pièces du manoir. Je n'aime pas tout ce qui est petit. Petit veut dire moche. Petit veut dire énervant. Petit veut dire dûr à contrôler. Et puis... Avec tout l'argent laissé par ces gens morts je suis en manque de rien.

Sérieusement? Que cherche ces impolis? Que je sois confuse? Il en faut plus. Que je sois à leur merci? Il m'en faut triplement plus. Oui, j'ai dépassée le doublement. Passons. Il s'est détaché, a enlevé le ballon à la dernière minute et les pièges ont touché la vitre. Dommage pour lui, il est coincé dans tout les cas.

A l'instant même, je lis sur ces lèvres, m'amusant à l'énerver. Je pense que le groupe D et lui formeraient un beau couple. 

-Fait des pop-corn. M'ordonna le prisonnier. J'insiste indéfiniment sur "le prisonnier".

Je ne lui réponds pas.

-Allez... Steuplé... Eh! Je te parle... J'arrête de le regarder. Je ne veux plus lire sur ses lèvres. De toute façon, si je ne m'intéresse plus, il mourra de faim. Ou de n'importe quoi d'autres. C'est mon attente. Voir sa résistance: Observation.

Prévoir si il le faut: Hypothèses. 

Le pousser à bout: Expérience.

Le tuer: Conclusion.

Le lendemain.

Je me prend des céréales. Il me regarde manger. Je n'allume pas la télé. Le voir souffrir me plaît énormément.

-T'as pas de l'eau? Vis-je sur ces lèvres.

-Eau. Criais-je. Il reçut de l'eau dans la vitre. Pas de n'importe quelle façon. Bien évidemment. Puisque la phase observation ne s'arrête pas... Nous passons, avec de la joie et de la bonne humeur, à l'étape suivante. L'eau augmente donc de 1 L / Minutes.

-Mais tu veux me tuer!

-Peut-être bien. Fis-je sur le ton de l'ironie.

-Ils arrivent quand eux aussi? Dit le garçon pas très discrètement. J'ai encore lue sur ses lèvres. De qui parle-t-il? Qui est-il? Toutes ces questions que je trouve sans importances me trottent l'esprit. A vrai dire, un peu de compagnie ne me fait aucun mal. Ni aucun bien. Encore à peu près une demi-heure avec lui. Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'à chaque minute la quantité d'eau versé augmente. Pourtant je doute fort de son savoir à présent. Même une personne non qualifié ferait de son mieux pour cacher tout sentiments nuisibles. Lorsque le doute me prend, malheureusement, ça ne prend pas fin. Et là, on est bien loin du compte.

D'abord venir chez moi: Sans équipe, personne n'a le droit d'en faire qu'à sa tête. Mais les exceptionnels sont bien sûr les plus haut gradés. Hum.

Se faire remarquer: Passer derrière moi pour atteindre une porte. Alors que la porte de derrière n'est pas loin. Ce n'est pas permis non plus.

Essayer de se lancer dans un combat: Sans résistance, sans défenses, sans armes, à mains nues. Pas très facile.

La possibilité que cet individu soit un agent ne me dérange plus. Ou bien c'en est un. Et il est le plus désastreux agent de toute l'univers.

1 minute... 2 minutes... 3 minutes... 4 minutes... 5 minutes... 6 minutes... 7 minutes... 8 minutes... 9 minutes... 10 minutes...

L'eau est à ses genoux.

11 minutes... 12 minutes... 13 minutes... 14 minutes... 15 minutes...16 minutes...17 minutes...18 minutes...

L'eau est à présent à ses tétons.

Ses bras ne sont plus attachés. Ses pieds non plus. Il sort un téléphone de la poche de son jean. Il téléphone comme si de rien était. Comme si la fille qui veut à tout prix l'user pour des expériences absurdes ne se tenait pas là, à côté. 

-Z'êtes où? ... Non mais ... Je vais mourir là ... 5 minutes même pas... Comment ça "meurt"? ... Meurt toi pour voir ... 4 ... Ta môman ... Moque toi ... J'arrive plus à parler ... T'es bête? L'eau vient jusqu'à ma bouche ... Ton pôpa ... Vite!

L'eau est bien en haut maintenant. Plus de barrière entre sa vie et sa mort.

-Tout le plaisir de vous voir mourir est pour moi. Lançais-je en me levant pour me le regarder dans les yeux. 

Son visage est constitué de deux yeux de couleur différente. Vert et bleu; des lèvres assez fines et d'un nez bien beau. Sa carrure n'est pas imposante. Un gars pas costaud en gros. J'aimerais bien me battre contre lui. Voir à quel point il joue le rôle du comédien qui ne sait pas se battre. 

Ces yeux me disent quelques choses.. Oh. Je réfléchis beaucoup trop ces moments là. Il est déjà en train de flotter les yeux closes. Mais qui étais-ce? Bon sang de bonsoir!

Ah! Si ça me revient. Le numéro 0027.

Je me rappelle de chacun d'entre eux. Du numéro 0000 au numéro 0312.

En face de moi, inconscient, se tient le numéro 0313.

-Pompe Eau. Criais-je dans le but de renvoyer l'eau à sa place. Elle s'en alla à la seconde suivante, coulant dans mon salon. Elle est pas partie bien loin l'eau.. J'entendis un "Splash" me rappelant à l'ordre. Je vis le corps s'écroulant à terre. Je ne pris pas la peine de le relever.

Quand j'y repense, mon défi est gagné sans même m'être échauffé. C'était nul. Comme tout. Il y a bien une seconde chance qu'il ne soit pas mort. Voulant savoir, je m'adressa donc à mon bras droit. La machine sans fautes.

-Est-il mort DR52?

Sans que je puisse ajouter quoi que ce soit de plus, un débat se mit en place. Entre.. On ne sait qui et le mécanisme..

-Non mademoiselle. Il est ici. A l'intérieur de- Laisse moi parler t- moi. Il a pour but d- Me coupe pas la parole tête de bic- de démolir mademoiselle de l'intérieur.- Et alors? Ça te regarde?- Quelle est votre souhait?- Que t'aille te- Gros mots non accepté.

Je rabaisse ma main pour ce tour. Il mourra. Et je gagnerai ce défi. Et puis, si ce n'est pas lui qui meurt ça peut tout aussi bien être la voisine de 16 ans habitant au 12 ème étage, qui ramène son petit-ami tout les deux semaines à 18h 05. Le tas d'informations est toujours dans mon cahier de meurtres. Magnifique.

Finalement, des échauffements ne serait guère de refus car Monsieur essaie tant bien que mal de se relever.