Sang Mêlé

Chapitre 7

- TA QUOI ?! s'exclamèrent Drew et Kayla en même temps.

Finn répéta sa dernière phrase. Sa dernière bombe. Il semblait tellement calme... C'était plutôt perturbant. Je n'étais pas habituée à le voir ainsi. Ou à le voir tout court ces dernières années. Je lui demandai :

- Maman sait que tu es là ? Enfin, que tu es un sang-mêlé ?

- Non. Éole a bien caché son jeu. En même temps, il ne voulait pas révéler son identité, comme tous les dieux. Il voulait bien faire.

- Pourtant, maman était au courant pour moi... dis-je doucement.

- Apollon ne cache plus son identité, et depuis longtemps. C'est difficile avec autant d'enfants.

Il se tourna vers les membres du bungalow 7 qui discutaient tranquillement. Will me lança une œillade discrète avant de continuer sa discussion. Ça me faisait plaisir qu'il soit tant attentionné avec moi, je n'en avais pas l'habitude. Drew eut un soupir agacé et tira sur le bras de Finn :

- Bon c'est bien gentil tout ça, mais on parlait, Finn !

- Oui c'est vrai, dit-il après un silence. Si tu veux bien m'excuser...

Je bredouillai un semblant d'approbation et entraînai Kayla à l'écart. En me retournant, je vis que la fille d'Aphrodite arborait un sourire satisfait et captait de nouveau toute l'attention de mon frère. Même si je la connaissais à peine, elle m'énervait déjà.

Nous nous posâmes près du feu de camp dont les volutes de fumées montaient dans le ciel noir. D'après Kayla, le feu changeait de couleur selon le niveau de moral des pensionnaires. Il était d'une couleur vive, signe que le moral était au beau fixe.

Soudain, alors que nous discutions, les flammes devinrent argentés et grandirent brusquement. Je reculai rapidement et mes yeux s'écarquillaient de stupeur. La marque sur le dos de main me brûlait.

Plusieurs personnes se levèrent, paniqués par la scène. Chiron, lui, s'approcha et leva la main vers les flammes qui lui léchèrent les mains.
Puis une voix féminine, tellement familière à mes yeux, et une main enflammée sortirent du brasier.

- Toi, Eira Manson, dit la voix en me pointant du doigt, approche jeune enfant.

Je me raidis en entendant mon nom. Que me voulait cette femme ?

Voyant que je n'obéissais pas, les flammes se firent plus menaçantes, plus ardentes. Le centaure me poussa doucement vers le feu et je piétinais sur les quelques mètres qui me séparaient du brasier dont la chaleur était intense. Lors que je fus assez près, la femme reprit :

- Tu dois commencer la chasse. Retrouve-les au plus vite. Ils ont besoin de ton aide.

- Que... que... Attendez ! Qui ?

- Ils t'attendent ! Dépêche toi !

Et les flammes s'évanouirent.

Plus aucun bruit ne se faisait entendre.
Plus aucun son ne troublait l'air du soir.

Les regards étaient braqués sur moi et si je le pouvais, je me changerais en petite souris et j'irais me réfugier dans mon bungalow.

La lumière de la lune m'irradiait la peau et la marque sur ma main continuait de me brûler.

Personne ne bougeait, du moins c'était mon impression, l'impression que tout s'était arrêté autour de moi. Le temps. L'espace. La vie. Les paroles de la femme me tournait encore et toujours en tête. Comment pouvais-je aider quelqu'un dont je ne connaissais rien ? Ni le nom, ni l'endroit où je pourrais le trouver...