"Lundi 12 janvier.
J'ai cherché pendant toute la semaine une façon de faire disparaître May Douglas, la fille que j'ai toujours été jusqu'à aujourd'hui. C'est égoïste et j'en suis consciente.J'ai passé des heures à me demander à qui ma disparition ferait de la peine. À Warren, bien sûr. À Nearly. Peut-être à mes parents. Et à Jason. Cette idée m'a paralysée. J'ai tenté de m'en foutre, de me dire que je reviendrais, dans plusieurs années, qu'en attendant, il pourrait être heureux sans moi. Mais je savais que c'était faux. C'est Warren qui l'a dit. "T'es une poupée, May". Je me suis aperçue que ça à toujours été vrai.
J'ai joué du violon jusqu'à ce que mes doigts s'effritent. Dansé jusqu'à l'épuisement. J'ai paradé dans mes robes de pouffes. J'ai joué les froides. J'ai joué les dures. J'ai joué les garces.
Je suis fatiguée.
Je m'appelle May Douglas. Je m'apprête à commetre l'irréparable.
Je m'appelle May Douglas. Je suis une poupée vivante.
Je m'appelle May Douglas et ce soir, je disparais.
