La Femme de Satan. [Tome 2]

| Sixième chapitre. |

Point de vue d'Alessia.

Ma vue était brouillée, j'étais plongée dans un noir profond : je ne savais plus où j'étais, comment tout cela était arrivé, ni même pourquoi je continuais de lutter. Lâcher prise ne serait-il pas plus simple ?

- Maman !

Je sentis deux bras m'entourer tandis que je réussi à entre-ouvrir mes paupières, avant de me sentir confuse. Deux Drakness. Étais-je en train de rêver ? De mourir, peut-être ?

Je reconnais l'odeur de celle qui m'enlace de ses bras frêles, hurlant mon nom, comme dans l'espoir que je lui réponde. Pensait-elle que j'étais en train de mourir dans ses bras ? En tout cas, elle aurait toutes les raisons de le penser.

Je t'aime, je lui dit. Tu es forte, tu ne peux pas mourir ainsi, elle me répond. Forte, réellement ? Je l'étais, il fut un temps. Je l'étais lorsque j'avais la force de me battre, mais j'ai l'impression que ce temps est comme révolu. Lâcher prise semble bien plus tentant.

Point de vue de Drakness.

Comment a-t-il pu ? Comment a-t-il osé ? Elle est mienne, je l'ai marquée, nul n'a le droit de la toucher ! Il a voulu jouer avec la vie de ma promise, mais la fatalité est qu'il va payer de la sienne, de vie.

Je n'ai pas besoin de regarder ce qu'il se passe derrière moi pour savoir. Je ne la laisserai pas mourir. Je ne le permettrait pas.

Étais-je réellement capable d'éprouver de l'amour autre que pour moi-même ? Étonnamment, j'ai toujours pensé ça impossible. Éprouver un amour fort, indescriptible, sans doute indestructible aussi, pour quelqu'un d'autre ? Ce n'était que des foutaises, avant. Mais maintenant que sa vie semble menacer, je n'ai d'autre choix que de réaliser.

L'amour, quel sentiment étrange, n'est-ce pas ? Il nous donne autant envie de chérir que de détruire, d'approcher puis de s'éloigner. On veut tous à apprendre à le dompter, puis on finit par le regretter.

Qu'importe, je compte m'amuser avant de le tuer.