Chapitre 1

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Le froid consumait la pièce, une douleur intenable me rongeait les membres. Les mains, les jambes... La noirceur m'envahissait, juste un timbre de lumière s'éveillait à travers la minuscule fenêtre recouverte de barreaux. 

Où suis-je... ?

Assise, adossée à un mur, les yeux légèrement ouverts, j'essayai laborieusement de me lever. Je titubai légèrement, mes jambes me semblaient si lourdes, mettre un pied devant l'autre était atrocement difficile. Ma tête tournait encore et encore. Chacun de mes membres était gelé, mais j'essayai tant bien que mal de faire quelques pas et d'arpenter silencieusement la pièce.

Après avoir tourné quelque peu, j'heurtai brutalement quelque chose, pour tenter de voir ce que j'avais percuté, je m'approchai lentement tout en essayant d'apercevoir ce qui m'entourait.

– Des tubes à essai ? Mais... Qu'est-ce que c'est ça ? m'affolai-je.

J'interrogeai alors cette pièce lugubre du regard, j'essayai du moins, je ne voyais presque rien. Je plissai les yeux pour m'efforcer de voir, et je ne rêvais pas. La médiocre lumière qui s'échappa de la fenêtre éclairait légèrement cette petite table emplie d'instruments scientifiques... Fioles, tubes à essai, seringues... Ça fout les jetons !

Dans quelle situation je me suis encore fourrée...

Je ne me souvenais pas de ma soirée d'hier. Je n'avais aucune idée de ce qui avait pu arriver. Je rentrais souvent très tard le soir, j'étais seule chez moi, je n'avais donc aucune barrière ni limite sur ce que je pouvais bien faire. De toute façon, personne ne remarquera ma disparition.

Je tournai la tête de tous les côtés. Je n'avais aucun repaire. Mon corps tremblait sans intermittence et mon cœur se gelait sous la peur qui m'immobilisait. Soudain, une voix se fit entendre, une voix grave et masculine, ce son rythmait parfaitement avec chaque pas fait par cette personne.

De plus en plus fort.

Encore.

J'étais certaine qu'il venait par ici.

– J'arrive, ma belle, dit-il en sifflant.

J'entendis le grincement d'une porte qui se mélangeait au sifflement perçant de l'homme. Je reculai inconsciemment, ma respiration s'intensifiait, mes membres grelotaient jusqu'à ce qu'une lumière aveuglante prît place.

Horrible était cette lumière qui me brulait, j'étais aveuglée, étant restée dans le noir si longtemps, cette lumière me déchirait. J'essayai de reprendre mes esprits en ouvrant doucement les yeux tout en tentant de voir qui était cet homme, mais tout allait si vite. Il m'empoigna et m'agrippa violemment le bras, je sentis alors ces battements, de plus en plus fort, mon cœur battait si vite que ma respiration se fit de plus en plus forte jusqu'à ne plus pouvoir presque respirer.

– Non ! Lâchez-moi ! À l'aide ! criai-je de toutes mes forces.

Les larmes commençaient à couler. C'était terminé. 

Le vide total. Le néant. 


Un son aigu résonnait en moi grinçant et résonnant dans ma tête et me fit un mal de chien, j'essayai de bouger, mais impossible. Je scrutai le plafond. C'était ainsi que je me rendis compte que j'étais allongée. Ma vision était trouble, mes poignets me démangeaient, je tentai d'amener mes mains à mon visage, sans succès. Quelque chose me retenait très fort. Je tournai laborieusement la tête, de gauche à droite, de haut en bas, regardant mon corps sans pouvoir le bouger. Une corde épaisse s'enroulait autour de mes poignets m'immobilisant complètement.

– Je... C'est quoi ça...

Un torrent de larmes s'échouaient. J'étais effrayée, j'avais mal, j'avais peur. Cette corde énorme me brulait intensément la peau. Qui est-ce ? Qu'est-ce qu'il me veut !

– Ah, tu es enfin réveillée, me dit l'homme d'une voix extrêmement grave.

Ses yeux étaient presque noirs et des cernes accentuaient son regard obscur. Il portait une longue blouse blanche. Qu'était-il en train de se passer... ? Allait-il tester des choses sur moi ? Non, non, pas possible...

– Qu'est-ce que vous me voulez ! ? Laissez-moi partir ! criai-je.

– Oh, calme-toi ma petite, tu es et resteras à mes côtés pour un bon bout de temps, dit-il en ricanant, mais ne t'inquiètes pas, je vais bien m'occuper de toi.

– Non... Laissez... Moi... dis-je en reniflant légèrement.

Il s'approcha soudainement de moi, me regarda de haut en bas de son regard noir et insistant, qu'allait-il faire et comment avais-je bien pu atterrir ici ? Impossible, je ne me souvenais de rien. L'homme déposa une main sur ma joue, il la toucha. Il descendit sur ma bouche tout en glissant ses doigts sur mes lèvres. Un sourire se dessinait sur sa figure. Il émit subitement une forte pression sur mon visage bloquant ma respiration. Prise de secousses, je lui mordis la main de toutes mes forces que mes dents m'en firent mal, mon corps convulsé, je n'arrivais à me défaire de cette emprise.

– Petite conne ! cria-t-il.

Un coup soudain vint s'éclater sur mon visage. L'homme ne s'arrêtait plus, une sensation de brûlure me démangeait tellement ses coups étaient forts. Je fermai les yeux, mes larmes rafraîchissaient mes joues rougeâtres de ses violentes claques.

– Ah, tu fais moins la maligne hein ! hurla l'homme.

Il s'arrêta un instant et semblait essoufflé, je rouvris alors doucement et discrètement les yeux, effrayée en une seconde, je vis ce poing se former juste devant moi, il prit de l'élan et était prêt à s'écraser.

– Non ! criai-je en me réveillant brusquement.

Le souffle coupé, le regard planté au plafond, je touchai mon visage... Rien. Ce n'était qu'un cauchemar, rien qu'un cauchemar... Ça recommençait... Pourquoi ? Après tant d'années. 

Pour Toi - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant