Au Premier Regard (tome 1) PROCESS DE PUBLICATION OFFICIELLE EN COURS

4

Hari

Installé sur ma terrasse une cigarette à la bouche et un verre de vin en main, j'attends patiemment la réponse de Brianna. J'ai beau me dire qu'il ne s'agit là que d'une simple invitation sans la moindre signification, je ne peux m'empêcher de me sentir nerveux. Mon téléphone finit par vibrer dans ma poche. Je l'attrape et déverrouille l'écran à tout vitesse. Bingo. C'est elle. Je ne peux m'empêcher de sourire amusé en lisant sa réponse.

Cela me ferait plaisir Monsieur mais s'il vous plaît, ne vous prenez pas la tête pour les tenues. Je me débrouillerai avec ce que j'ai chez moi. Bonne soirée et à lundi matin. Brianna Andrews.

S'occuper elle-même de ses tenues ? Hors de question. Avec tout l'argent que j'ai, cela ne me coûtera rien de lui fournir les tenues à porter pour les dîners.

J'insiste pour les tenues. C'est même un ordre. Bonne soirée à vous aussi. A lundi.

Le message envoyé, je clique sur le symbole répertoire et fais défiler mes contacts jusqu'au numéro de Gabi, une vieille amie. Cette dernière répond presque instantanément.

- Hari, que me vaut ce plaisir ?

Je reste silencieux le temps de tirer une taffe et d'expirer la fumée. Rien de mieux qu'une clope, un verre de vin et une petite conversation entre amis pour se détendre.

- Salut ma belle, j'aurais aimé savoir si tu aurais un peu de temps à m'accorder ce soir.

Le rire amusé de mon amie résonne à travers le téléphone.

- J'ai toujours le temps pour toi beau gosse.

- Cool. Vingt-et-une heure chez moi ?

- Parfait. A toute.

- A toute.

Je raccroche et remets mon téléphone à sa place. Je finis ma clope ainsi que mon verre de vin à la va vite puis retourne à l'intérieur, direction la cuisine où je me prépare quelque chose à manger sur le pouce avant l'arrivée de Gabi.

- Avez-vous besoin de quelque chose avant que je parte Monsieur ? me demande Cora ma femme de ménage.

- Non, merci Cora. Rentrez chez vous et passez un peu de temps avec votre famille. Vous en avez assez fait pour aujourd'hui.

- Très bien, bonne soirée Monsieur.

- De même Cora.

Elle m'adresse un petit sourire, récupère ses affaires et regagne l'ascenseur. Une fois seul, je fais chauffer un plat déjà tout prêt et vais m'installer devant la télé en attendant patiemment l'arrivée de mon amie.

**

Brianna

J'attrape mon téléphone dans la poche de mon manteau, le cœur battant. Je l'ai senti vibrer il y a quelques minutes mais nous étions en train de manger. Comme ce à quoi je m'attendais, Mr. Stanford m'a répondu pour me dire qu'il m'ordonnait de le laisser s'occuper de mes tenues pour les deux dîners. S'il commence à se comporter de façon autoritaire alors que le stage n'a pas encore commencé, cela promet pour la suite. Enfin, ce n'est pas le moment de me prendre la tête avec cela. Je suis ici pour profiter de la soirée avec mon père, ma belle-mère et mon demi-frère. Mr. Stanford et moi aurons tout le temps pour les prises de tête au cours des deux semaines à venir.

- Alors Bree, que penses-tu de ton futur patron ? me demande Sonia me sortant de mes pensées.

Je range rapidement mon téléphone et relève la tête. Sans grande surprise, je me retrouve à devoir répondre à cette question pour la deuxième fois de la soirée, en comptant ma discussion avec ma mère qui a été la première à chercher à en savoir plus sur le très populaire Mr. Stanford.

- D'après le peu que j'ai vu, il a l'air charmant, bien élevé, sérieux, intelligent et aussi légèrement

Sonia acquiesce d'un signe de tête tout en haussant un sourcil.

- C'est tout ?

- Euh...Oui ?

- D'accord...

Elle repose sa coupe sur la table visiblement surprise par ma réponse.

- Et plutôt pas mal physiquement, je reconnais d'une voix timide en mordillant ma lèvre inférieure.

- Plutôt pas mal ?

J'acquiesce, un sourire nerveux au coin des lèvres, les joues en feu. Peut-être que d'autres jeunes filles auraient réagi par des "Oh mon Dieu il est trop canon !" ou "C'est le mec le plus sexy que j'ai jamais vu !" et elles auraient eu raison mais...Disons que je suis plus réservée. Surtout lorsqu'il s'agit d'exprimer mon enthousiasme en matière de garçons. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles je m'empresse de changer de sujet dans l'espoir de la distraire et de ne pas pousser la gêne plus loin.

- Comment se passent tes organisations de mariage ?

- Très bien, un peu le rush en ce moment mais avec Roxane et Morgane, plus Mia et Solène, deux stagiaires, ça va. Nous nous débrouillons bien. Roxane et Mia doivent se rendre dans le sud de l'Italie d'ici quelques semaines pour aider avec un mariage là-bas. Quant à Morgane et Solène elles ont été sollicitées pour un mariage en Californie qui doit avoir lieu la semaine prochaine, m'explique-t-elle.

Elle s'interrompt le temps de prendre une gorgée de son Champagne. La chance. L'âge légal pour boire étant fixé à vingt-et-un an, je suis obligée de me contenter d'un verre de thé glacé. Injustice. Je n'aurais pas été contre un peu de Champagne bien frais.

- De mon côté, je suis en train d'aider un couple à organiser leur mariage à Monaco l'été prochain, ajoute-t-elle, et je ne te cache pas que j'aurais besoin de quelqu'un pour m'assister.

Je la regarde, sourire aux lèvres, le cœur battant.

- Tu veux dire que...

- Que si tout se passe bien et si tu es d'accord, toi et moi pourrions-nous organiser un petit séjour belle-mère, belle-fille là-bas, l'été prochain après tes cours et tes examens, qu'en dis-tu ?

Ce que j'en dis ? Monaco, sud de la France, en été, au bord de la Méditerrannée...

- C'est vendu !

- Parfait.

Nous échangeons un sourire furtif puis nous joignons à la conversation entre mon père et Sam, tous les deux occupés à débattre de Star Wars. Bien qu'il s'agisse là de l'un de mes sujets préférés, il n'en va pas de même pour Sonia qui ne s'y connaît pas vraiment, si ce n'est pas du tout. J'attends donc patiemment que mon petit frère finisse sa phrase avant d'enchaîner sur l'école. Sujet sensible. Il commence par me raconter qu'il adore le dessin, la musique et le chant. Tout comme moi à son âge et même encore à l'heure actuelle. A croire que la fibre artistique est de famille. Le serveur nous apporte les assiettes de spaghettis à la Bolognaise et de pâtes à la Carbonara. Sam continue sur les petites disputes qu'il peut y avoir entre enfants de cinq ans comme « Moi je te fais la tête, parce que si, parce que ça... ».

En tant que fidèle auditrice, je l'écoute d'une oreille attentive commentant de temps à autre, mon esprit faisant au mieux pour rester concentrer sur l'instant présent et ne pas se laisser entraîner dans des rêveries, malgré les événements de l'après-midi qui commencent à s'y rejouer en boucle comme coincés sur le bouton replay.

** **