Chapitre 2

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  << On se croirait dans Autant en emporte le vent, se dit-elle émerveillée.  

- Pardon ! lança une jeune fille plus âgée qu'elle, un étui de violoncelle dans les bras.

- Désolée, murmura Margaux en se rendant compte qu'elle se tenait en plein passage.

Elle s'écarta et posa sa valise sur le parquet ciré, gênée: << Bravo la nouvelle ! C'est malin de rester plantée là comme une cruche ! >>

- Margaux Walsh ?

Une jeune femme brune aux cheveux bouclés s'avança vers elle en souriant, la main tendant.

- Bienvenue au dortoir Adams ! Ne sois pas inquiète:  c'est le seul jour de l'année où l'on autorise une telle pagaille. Je suis Mme Henson, al responsable de ce bâtiment. Si tu as des problèmes pour ton installation, viens me voir: je ferais de mon mieux pour te faciliter les choses.

Le regard pétillant, elle remit un plan à Margaux.

- Noémie Cousins, le chef du dortoir, va te montrer ta chambre.

- D'accord, fit Margaux en saisissant sa valise.

Mme Henson fit signe à une grande fille aux cheveux auburn qui descendait l'esclaier.

- Noémie, je te présente Margaux Walsh. Tu la conduiras dans la chambre 2.

Elle se tourna vers Margaux.

- Noémie est vice-capitaine de l'équipe de saut d'obstacles. Vous avez déjà quelque chose en commun.

- C'est vrai ? Bravo ! fit Margaux en serrant la main de la jeune fille. Tout le monde en rêve... enfin, toutes celles qui font du cheval...

Elle se tut, confuse: elle qui trouvait toujours les mots justes bafouillait lamentablement.

Noémie sourit pour la remercier du compliment.

- Ma modestie me dit que ce n'est pas la peine d'en faire tout un plat...

- ... mais ce serait mentir, enchaîna Margaux.

Un peu plus détendue, elle rendit à Noémie son sourire. Puis elle cherche ses parents du regard et leur fit signe de la rejoindre.

Ils suivirent Noémie dans l'escalier. Celle-ci s'arrêta à mi-chemin et pivota vers eux.

- Avant que j'oublie, dit-elle à Margaux en indiquant deux portes au fond du hall. Le foyer et la salle d'étude des élèves de sixième sont là-bas. Je pense que tu y passeras pas mal de temps...

Tandis que Margaux jetait un coup d'œil par-dessus son épaule, une fille aux cheveux nattés qui dévalait l'escalier en faisant de grands signes à quelqu'un la bouscula au passage.

- Regarde où tu vas, Tania ! s'écria Noémie. Voilà comment on se comporte quand on est en cinquième ! ajouta-t-elle à l'intention de Margaux.

- J'ai entendu ! lança Tania sans se retourner.

Margaux la suivit des yeux, envieuse: elle avait du mal à imaginer qu'elle se sentirait un jour aussi à l'aise qu'elle. Ce manque de confiance soudain ne lui ressemblait pas...

En aut des marches, Noémie tourna à gauche pour suivre un couloir menant à un escalier plus étroit.

- Ta chambre est là haut, expliqua-t-elle. Moi aussi, quand je suis arrivée ici, j'étais dans la chambre 2. je crois qu'elle porte bonheur. Chaque année, depuis que je suis là, une des nouvelles qui y logent est prise dans l'équipe d'équitation.

- Je voudrais tellement en faire partie ! avoua Margaux, le cœur battant.

- Il y aura de la concurrence, cette année, fit Noémie. Je pense à Audrey Harrison, qui partage ta chambre.

Elle attendit les parents de Margaux, qui montaient les marches en soufflant.

- Au bout d'un moment, on s'habitue à ces escaliers, leur assura-t-elle. Il y a un viel ascenseur au fond du couloir, mais Mme Henson nous passe un savon quand on le prend.

Sur ce, Noémie s'engagea dans un large couloir desservant plusieurs chambres, dans lesquelles Margaux apperçut des filles de son âge qui déballaient leurs affaires. ELle était impatiente de découvrir la sienne.

-Voici ta chambre, annonça Noémie en ouvrant une porte. Tu la partageras avec pauline Hraper et Audrey Harrison. Vous avez trois heures pour défaire vos bagages et visiter le campus. A 17 heures, tout le monde se réunira dans la chapelle. Si tu as besoin de quelque chose, poursuivit-elle en s'écartant pour laisser entrer Margaux, viens me voir dns la chambre 5 !

Une fossette se forma sur la joue de Noémie quand elle sourit aux parents de Margaux en prenant congé.

- A tout à l'heure, lança-t-elle avec un dernier signe de la main.

Margaux poussa un soupir: pourvu qu'elle ait fait bonne impression !

- Ravissant ! s'écria sa mère. Tes draps lilas seront parfaitement assortis à ces rideaux à fleurs.


Margaux regarda autour d'elle. La chambre contenait trois petits lits, flanqué chacun d'une penderiue en cèdre et d'une coiffeuse avec un panneau rabattable. Celui qui se trouvait juste sous la fenêtre smebalit déjà pris. Quatre vlises en cuir portant les initiales AAH étaient allignées devant et il était recouvert de sacs et de crtons à chaussures. M. Walsh posa la lourde valise près de la porte et se redressa en se tennant les reins.

- Dire que je pensais que tu avais emporté trop de vêtements ! fit-il en indiquant la montagne de bagages. Je plains celui qui s'est coltiné les marches avec tout ça !

- Eh oui ! répondit Margaux. Je suis facile à vivre, moi !

- Cela fait quand même trois ans que tu nous casses les pieds pour venir ici, répliqua son père.

Margaux savait qu'il aurait préféré qu'elle reste avec eux. Fille unique, elle était très proche de son père. Ils blaguaient sans cesse, allaient à la pêche le week-end et partaient de temps en temps faire une randonnée à cheval.

C'est lui qui avait transmis l'amour des chevaux àMargaux, sans se douter qu'il la pousserait à devenir demi-pensionnaire à six cents kilomètres du domicil familial...

La fenêtre de la chambre donnait directement sur l'écurie. Marhaux apeçut un beau hongre bai qui rentrait du paddock.

- Regarde ce pur sang, fit son père en venant s'accouder près d'elle, je parie que c'est un bon sauteur. Voilà un cheval qu'il nous faudrait à Riverlea !

Margaux et son père partageaient un rêve: acheter dans l'Ouest un ranch, qu'ils baptiseraient Riverlea. Ils auraient une douzaine de chevaux et du bétail. Mrgaux savait que ce rêve ne se réaliserait jamais - si elle se passionnait pour le saut d'obstacle, l'élevage du bétail n'était pas son truc -, mais elle aimait en parler avec son père. Parfois juste pour faire enrager sa mère, qui pour rien au monde n'aurait accepté d'aller s'enterrer dans un ranch.

Elle sentit l'excitation la gagner alors qu'elle observait l'animation régnat dans l'écurie. Elle vait passé la plus grande partie de l'été vec ses amies dans un centre équestre. Comme l'institutrice lui avait permis d'essayer différentes montures, elle avait eu l'impression d'avoir une demi-douzaine de poneys à elle... Elle brûlait de se mettre en selle.





Chestnut Hill - La rentréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant