Sauvée

Twenty-Six.

~Manchester-11 octobre-05:45~

PDV de Louis

Dès que l'avion atterrit, je me levai et bousculai les autres passagers afin de sortir le plus vite possible, marmonnant de vagues ''merci'' sur mon passage.  N'ayant pas de bagages, je ne perdis pas de temps à les attendre. Logique.

Je courus jusqu'à la rue et interpellai un taxi.

Ce  n'est qu'une fois assis sur la banquette que je me rendis compte que je ne savais aucunement à quel hôpital était ma sœur. J'indiquai donc l'adresse de ma maison au chauffeur, lui promettant un généreux supplément s'il s'y rendait rapidement, ce qu'il ne manqua pas de faire. 

Tandis que le taxi contournait dangereusement les autres  voitures, je pensais à mon téléphone, abandonné dans les coulisses.  J'aurais dû le prendre. Jade et les gars devaient s'inquiéter... J'avais quitté un concert en plein milieu, en laissant mon cellulaire, et maintenant, personne ne savait où je me trouvais. Je me promis de leur passer un coup de fil dès que je le pourrais.

Le chauffeur freina sec devant la maison. Je le payai et descendis rapidement de l'auto. J'ouvris la porte d'entrée à la volée. À l'intérieur, je trouvai un spectacle peu réjouissant : ma mère était effondrée sur la table de la cuisine, les épaules secouées de sanglots. Les jumelles tentaient de la rassurer, mais les larmes coulaient aussi sur leur joues. J'entrai dans la cuisine et ouvris grand les bras. Daisy et Phoebe vinrent vite s'y réfugier, bientôt suivies par ma mère.

Leurs sanglots se calmèrent et étant donné qu'aucune d'entre elles n'était en état de le faire, je pris le contrôle.

"Écoutez, on va manger quelque chose et ensuite on passera voir Lottie à l'hôpital, d'accord?"

Je n'attendis pas leur réponse et allumai le poêle pour préparer des œufs.

PDV de Lottie

"Désolé mademoiselle, vous ne pouvez pas quitter le lit."

"Désolé monsieur, mais vous n'êtes ni ma mère, ni mon père pour me dire quoi faire, alors vous allez me laisser aller fumer ma clope dehors sans  faire d'histoire, d'accord?"

"Je ne pense pas, non!"

Je soupirai. Il fallait toujours qu'il rapplique au mauvais moment, celui-là.

"Tu vas te recoucher, Lottie, et tu vas m'écouter!", m'ordonna mon grand frère.

J'haussai un sourcil.

"À ce que je sache, toi non plus tu n'es pas ma mère ou mon père."

"Non, mais je suis ton grand frère, alors tu vas faire ce que je te dis!"

"Ooouuuhhh, j'ai presque peur..."

Ce fut à son tour d'hausser un sourcil.

"Tu veux jouer à ça ? Très bien."

Il m'empoigna par les bras et m'emmena sur le lit. Ne voulant pas avoir l'air stupide, je n'essayai pas de résister, sachant déjà qu'il était plus fort que moi.

"Maintenant, tu vas m'expliquer pourquoi est-ce que ça se trouvait dans ta chambre!", dit-il en  sortant 3 paquets de sa poche.

Eh merde.

"Et bien, ça semble évident non ? C'est pour mon cours d'histoire!", ricanai-je.

Louis soupira en se passant la main dans les cheveux.

"Écoute moi bien Lottie! Je t'interdis de toucher à ces trucs, c'est clair ? Ça  te pourrit la vie, crois-moi ! Tu n'as pas besoin d'en prendre pour être cool ou je ne sais quoi!"