Battements

[09]

Tout ce que mon père voulait c'est que je sois heureux.

Il voulait que je construise mon avenir au gré de mes envies, en me souciant de rien. Pas même de lui, ni de ma mère ou même de ma sœur. Il voulait avoir un fils heureux, qui profitait de sa vie.

Il m'a raconté qu'il aurait voulu profiter de ses vingt ans mais il n'a pas eu cette chance, depuis qu'il est né, mon grand-père était toujours derrière lui, à surveiller ses moindres faux pas. L'empêchant ainsi de faire ce qu'il voulait vraiment, il avait été pousser à reprendre la grande entreprise de son père. Détruisant ses rêves mais il m'a assuré qu'aujourd'hui il est heureux malgré tout, il avait réussi à réaliser l'un de ses plus beaux rêves : avoir un fils dont il serait fier.

Et mon Dieu, qu'est-ce que ça m'avait touchait. Jamais je n'aurais cru que mon père tenait à moi, et encore moins qu'il soit fier de moi. Il ne me l'avait jamais montré, et pour moi, ça représentait un abandon. J'ai finalement pardonné à mes parents mais j'espère qu'ils ne feront pas la même chose avec Elizabeth.

Je ne veux pas que ma sœur ait à vivre la même enfance que moi, certes, aujourd'hui elle a dix-sept ans et dans quelques années elle sera officiellement majeure, mais il reste encore quelques années à mes parents pour lui montrer tout l'amour qu'ils lui portent.

Dit comme ça, je semble être tellement niais. C'est déprimant. Dans tous les cas, c'est ce que mon meilleur ami m'aurait dit avant de me donner un coup à l'épaule et se mettre à rire.

D'ailleurs, en parlant de lui, il ne passe que très rarement maintenant, enfin, il passe moins souvent qu'avant. Je suppose donc qu'il a repris les cours et qu'il a trouvé quelqu'un.

Chaque fois qu'il vient, il a un sourire béat coller aux lèvres et ses yeux pétillent, il est toujours dans ses pensées. Il n'y a pas de doute, mon meilleur ami est amoureux.

Lui qui disait que l'amour n'était pas fait pour lui et qu'il se voyait mal avec une fille, il avait tort. Il faudrait que je demande le nom de l'heureuse élue lorsqu'il passera, j'aurais voulu sortir de cet hôpital et aller le voir mais ils ne voudraient pas, les infirmiers et les médecins me répètent sans cesse que je ne peux pas sortir à chaque fois que je leur dis que j'aimerais prendre l'air ou bien que j'étouffe à être coincé entre ces quatre murs, et tout ce qu'ils font c'est ouvrir d'un peu la fenêtre.

Alors, j'attends avec impatience. Je ne sais pas ce que j'attends, mais j'attends. Même si me journées se ressemblent toute, et que concernant la nourriture, ils auront tout de même pu faire un effort. Sans oublier que l'ennui finira par me tuer, le seul point positif dans tout ça, c'est longue visite de Dalia.
Chaque fois que la jeune femme me rend visite, elle peut rester des heures, souvent nous discutons de tout et de n'importe quoi. Il lui arrive aussi de m'apporter de quoi manger ou des livres. Cette fille est tout simplement géniale.