Chapitre 9

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POINT DE VUE DE TONNY

 Pauline. Je n'avais qu'elle en tête depuis qu'elle était arrivée. Toujours en train de sourire, à parler avec une voix haute et claire, à avoir un rire presque magique. Et, mon Dieu, qu'est-ce qu'elle est jolie ! A notre retour à la maison, juste après le goûter, je suis assailli par les messages des garçons, disant que Pauline était - je cite : « adorable », « à croquer », « absolument magnifique », « tellement mignonne », etc. Tout le monde la complimente. Je me demande si c'est une habitude pour elle ou non.
 Je les ai vu, tout le monde qu'on croisait à l'aller et au retour, en vélo. Tout le monde nous regardait. La regardait. A leur tête, ils devaient penser que nous sortions ensemble.
 « Si seulement ça pouvait être vrai. »
 « Non. Tais-toi. Arrête, maintenant. »

  Je l'ai vue, au skate parc. Comme elle était heureuse ; comment elle riait, et souriait. Je n'ai pas vu le coin de ses lèvres redescendre une seule fois. Et, j'en suis certain, c'était un véritable sourire, avec énormément de joie dedans. Elle avait les yeux qui brillaient.
 L'envie de la serrer dans mes bras ne m'a pas quitté une seule fois depuis la dernière fois que je l'ai tenue.

 POINT DE VUE DE PAULINE

 L'eau coule doucement sur ma tête et le long de mon corps. Je me passe le shampoing dans les cheveux. Le produit sent la pomme. Je frotte mon crâne du bout des doigts pour décrocher les particules qui auraient pu s'accrocher dans mes cheveux, puis je rince.
 J'éteins le jet et tends le bras pour attraper une serviette que Tonny m'a prêté. Je sors rapidement en prenant soin de ne pas glisser et m'essuie avec des gestes rapides et circulaires. Puis je lève les bras et frotte mes cheveux avec la serviette, que j'enroule sur ma tête. Puis je m'habille.
 Je sors en frottant la pointe de mes cheveux avec la serviette une dernière fois et vais toquer à la porte de Tonny.

- Tonny ? J'en fais quoi, de la serviette ?

 La poignée se baisse et la porte s'ouvre sur Tonny. Par dessus son épaule, j'aperçois la télé avec un menu de pause. Je reconnais FIFA.

 - Oh, soufflé-je. Je te dérange. Désolée.

 Je fais mine de me retourner lorsqu'il m'attrape l'épaule et me tourne, de sorte à ce que je lui fasse face.

 - Non, dit-il. Tu ne me déranges pas du tout. Donne la serviette, je vais la mettre à sécher.

 Je lui tends la serviette, qu'il prend et emmène dans la buanderie. Il revient.

 - Tu veux entrer ? propose-t-il.

 Je réfléchis.

 - Si je ne te dérange pas, d'accord.

 J'entre et il referme la porte derrière moi. Je m'assieds sur le rebord du lit.

 - Installe-toi. Tu veux jouer ?

 Il se penche sur le côté du lit et sort une deuxième manette de sous son lit. Je secoue la tête.

 - Non, merci.

 - T'as jamais joué ?

 - ... Non...

 - OK, miss. Regarde moi finir la partie, si tu veux. Après, si ça te plaît, tu pourras jouer.

 Je hoche la tête. Je me sens presque honteuse de n'avoir jamais joué - après tout, tout le monde y joue, quelque soit l'âge.
Je me recule en position assise jusqu'à ce que mon dos entre en contact avec les oreillers de Tonny, et je laisse mon dos aller contre le mur. Le bas de ma nuque et l'arrière de ma tête touchent le mur peint en bleu électrique. Mes cheveux ne sont pas totalement secs ; je mets mes pointes mouillées devant mon épaule pour ne pas mouiller le mur ou le lit.
 Je regarde Tonny faire des passes, réceptionner la balle, etc.
 Il finit la partie avec une victoire.

Juste un été [ RECORRIGÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant