Nous discutons quelques minutes avec les garçons, puis Raphaël s'en va.
- Je reviens.
Effectivement, il revient une minute plus tard, accompagné de plusieurs autres garçons. Toute une bande. Ils doivent être sept, maintenant, en comptant Raphaël et Jeremy.
« Super. »
- Ah ouais, dit un.
- Pas mal, dit un autre.
Juliette se rapproche d'un pas de moi.
- C'était obligé ? demandé-je à Jeremy en désignant les garçons qui nous entourent.
Un sourire - qui me semble faux - se dessine sur son visage.
- C'est juste des potes, répond-il.
Je lève les yeux au ciel.
- Non, c'est vrai ? Tss, raillé-je en regardant ailleurs, agacée.
- J'aime pas trop ça, chuchote Juliette à mon oreille, juste assez fort pour que je l'entende et que les garçons, non.
- Moi non plus, je réponds tout aussi bas.
- Viens, on y va, supplie-t-elle en me tirant le bras.
Je pars devant en longeant le rebord de la table. Les garçons qui sont là se resserrent, nous barrant le passage.
- Hé ! lâché-je. Poussez-vous s'il vous plaît, on aimerait passer.
- Et nous, on aimerait bien que vous restiez, réplique un grand gars aux bras croisés.
- S'il te plaît, insisté-je en regardant celui qui nous barre la route dans les yeux. Laisse-nous passer.
- Mmh... ( Il fait semblant de réfléchir. ) Non, réplique-t-il à son tour.
Je lui jette un regard noir et regarde Juliette avec une pointe de panique. J'ancre mes pieds dans le sol et regarde le gars avec un air de défi.
- Dégage.
- Oh, c'est trop mignon, dit-il.
- La minette s'énerve, à ce que je vois, rigole un garçon pas loin.
Je lui fais un doigt d'honneur sans même le regarder.
- Hé ! fait le garçon à qui était destiné le doigt en me saisissant le poignet. Tu vas te calmer, minette !
- Mais lâche-moi ! crié-je. Foutez-nous la paix !
Jeremy lâche un ricanement.
- Vous laisser partir ? Mais pourquoi faire ? Vous êtes très bien, avec nous.
- Non ! crie Juliette, apeurée.
- J'espère que vous aimez les plans.
Je tressaille violemment. Un derrière moi ricane.
- Mais oui, des filles comme ça, ça aime les plans.
Je les regarde, choquée.
- Mais vous êtes dégueulasses !
- Allez, c'est le dernier soir qu'on est là, en plus. Un plaisir de dernière minute, personne ne peut refuser ça.
Je le dévisage de haut en bas avec une moue de dégoût.
Celui devant moi s'avance et tend la main vers moi. Je la frappe assez fort pour l'écarter de mon chemin et enfonce violemment mon genou dans son entrejambe. Il se plie en deux en gémissant. J'en profite pour partir. Je lui saute par dessus, entraînant Juliette, qui était paralysée. Elle suit le mouvement, et je suis presque étonnée de la voir sauter agilement au-dessus du garçon, maintenant par terre - ha ha, je crois que je lui ai fait mal - et courir, me rattrapant presque sans difficultés, tant elle est effrayée. Nous bousculons tout le monde, leur fonçant dedans plus que nous les écartons. Nous arrivons parmi le groupe de nos amis en trombe, bousculant Dan, écartant Mélanie et Anna. Je fais un léger faux mouvement de la cheville et tombe sur l'épaule de Tonny, qui me rattrape agilement comme s'il s'était préparé à ce que je lui tombe dessus.

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Juste un été [ RECORRIGÉ ]
Teen FictionPauline revient de vacances avec sa famille. Une famille qui semble l'ignorer au plus haut point, surtout ses parents. Elle ne les supporte plus... Alors, dès la minute où un inconnu de son âge se présente à la fenêtre de sa voiture et lui propose...