Plus la même, sans toi

Chapitre 27. Présent

Point de vue de Serena:

Les partiels sont terminés, vous ne pouvez pas imaginer comment ça me fait du bien! Ça fait une chose en moins dont je dois m'occuper, c'est déjà bien.

Quelques temps après Noel, après avoir écouté attentivement les conseils de Benoit pour ne pas rester toute seule et m'apitoyer sur mon sort, j'ai décidée non pas de sortir et faire des rencontres comme il me l'avais conseillé, mais plutôt de me trouver un petit boulot.

Lorsque j'étais au lycée j'avais passée mon bafa qui est un diplôme d'aptitude aux fonctions d'animateurs et mise à part ma petite semaine en tant qu'animatrice stagiaire je n'ai plus exercée depuis. Du coup après avoir écoutée le discours de Benoit, je me suis dit qu'il était tout à fait possible de penser à autre chose qu'à Alexandre sans pour autant sortir et faire la fête tout le temps, et puis en travaillant je me fais une expérience dans le métier et de l'argent de poche, ce qui n'est jamais négligeable.

Cela fait maintenant un peu plus d'un mois que je travaille tous les mercredis dans une école primaire et les enfants sont supers, ils me changent les idées et pendant toute la journée j'ai l'impression de vivre une autre vie, d'être une autre personne, d'être ailleurs. Bien évidemment ne vous y trompez pas, ils me  fatiguent et m'usent complètement, mais j'aime mon métier. J'aime le contact que je crée avec les enfants.

C'est bizarre, parce que je ne veux pas d'enfants plus tard, et pourtant je les aime. Je n'éprouve pas ce besoin de vouloir un enfant à moi, ce que je veux plus tard ce sont pleins d'enfants qui auraient besoins de moi. J'aime les enfants et comme je veux passer ma vie à m'en occuper en tant qu'éducatrice judiciaire de la jeunesse, je ne me vois pas en avoir à moi et ne pas avoir le temps de les élever parce que je serais tout le temps prise par mon travail. Faire des enfants pour au final passer son temps à s'occuper de ceux des autres ne sert strictement à rien.

Je me souviens d'une fois ou j'en discutais avec Alex, et il était monté sur ses grands chevaux en disant qu'il était hors de question qu'on aient pas d'enfants, qu'il était même prêt à rester à la maison pour s'en occuper, etcetera etcetera.. Mais entre nous, nous savons très bien à quel point Alexandre aime son futur travail qu'il n'a pas encore, et qu'il disait tout cela juste pour me faire changer d'avis. Quoi qu'il en sois, nous en sommes pas encore là on ne se parle même plus depuis maintenant quatre mois et demi alors bon parler d'enfants avec lui n'est pas la meilleure idée pour le moment.

J'ai pourtant essayée de le joindre pour le nouvel an, je n'ai pas pu résister.. Je sais que je m'étais interdite de le faire et que je le lui avais promis, mais c'était un besoin viscéral, il n'y avais pas moyen pour que j'y renonce, mais malheureusement pour moi ce ne fut pas sa voix qui m'avait accueilli, mais celle d'une femme.

Vous savez la voix du répondeur qui vous dit de laisser un message au moment ou vous avez envie de tout sauf de laisser un message? Et bien moi j'ai eu cette femme là au téléphone, sauf que j'aurais carrément préférée qu'elle me demande de laisser un message sur le répondeur d'Alexandre, au lieu de quoi elle m'as informée que le numéro que j'essayais de joindre n'était plus attribué.

Quoi plus attribué??!

Après l'avoir écoutée une première fois, j'ai rappelée et je l'ai encore eu. Au bout de la vingtième fois j'en ai eu marre d'entendre sa voix me répéter sans cesse la même chose et j'ai raccrochée en l'insultant de tout les noms d'oiseaux possibles et inimaginables, je me suis même surprise en train d'en inventer, enfin bref.. Tout ce que j'avais retenue, c'est qu'il avait changé de numéro de portable sans me prévenir.

Avant d'essayer de le joindre j'allais bien je vous l'assure. Tout était désormais en ordre dans ma vie et dans ma tête. J'acceptais de mieux en mieux le fait que je n'allais pas le revoir avant un certain temps, j'avais retrouvée le moral, bref j'étais comme avant, pleine de vie avec une grosse banane scotché sur le visage en guise de sourire. Mais ça c'était avant..