Chapitre 6

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Je me dirigeais en direction de la salle où il était prévu d'avoir cours de maths. Derrière moi, j'entends le bruit que font les gens de ma classe :
  " Pourquoi tu as coupé tes cheveux Suzanne ? Ils étaient tellement beaux .... lança une fille.
Pourquoi elle les a coupés ? Parce qu'à un moment il faudra les couper pauvre idiote.
" Au début, je ne voulais pas les couper, puis je me suis dit que ça ne valait rien de tenter le coup. En plus, j'ai fait d'une pierre deux coups : non seulement je les ai coupés, mais en plus je me suis fait une nouvelle coupe ! expliqua Suzanne.
Pfff ... pourquoi toute cette attention ? Ah, j'oubliais ... c'était Suzanne dont il s'agissait, c'est plus logique ...
  "Bonjour Mr. Farlet ! dis-je d'un ton plutôt joyeux.
- Bonjour Mademoiselle Lebrac. Asseyez-vous."
Comme à mon habitude, je pars m'asseoir au fond, toute seule.
Tous les élèves entrèrent bruyamment, toujours en parlant de la chevelure de  Suzanne.
Cette dernière se mettait toujours au premier rang, comme ce que font tous les premiers des classes.
Mais la chouchoute du prof marcha vers le fond et plus elle marchait, plus je priais pour qu'elle ne se mette pas à côté de moi.
Suzanne s'assoie effectivement à côté moi et je commence à soupirer.
Pourquoi à côté de moi ?! J'essaie au maximum de ne pas lui prêter attention.
Plus elle participe, plus je n'en ai pas envie.
  "Mademoiselle Suzanne ?
-Je constate que bla bla bla bla bla ...
Je vous épargne ce qu'elle dit. Ce cours est tellement ennuyant ....
" Très bien. Écrivez ça dans votre cours, dit le professeur après avoir écouté la bonne réponse de Suzanne.
" Alors, tu racontes quoi ? m'interrogea Suzanne.
- Pourquoi tu me demandes ça ? Tu n'es pas censée traîner avec ce que tu appelles "tes amis" ? lui répondis-je d'un ton ironique.
- Ça ne m'empêche pas de te parler, tu sais...
- Écoute, pour qu'on soit bien claires : tu es sociable et populaire, je n'ai pas d'amis. Si tu espérait pouvoir me rajouter à la longue liste de tes amis, et bien laisse tomber parce que toi et moi, on est pas faite pour se fréquenter.
- Tu es bien méchante toi ... répondit Suzanne, avec un sourir au coin des lèvres.
- C'est que je ne suis pas habituée à parler à des humains pouvant inspirer, expirer et éventuellemnt aussi me comprendre, ce qui n'ai pas le cas pour le fait de comprendre, lui dis-je fermement.
- Je peux t'aider à te faire de nouveaux amis si tu veux ?
- Je n'ai pas besoin de ta pitié. Tu penses vraiment que ce sont des "amis" . Pfff.... Tu n'a rien compris ...
- Je n'en sais rien, je suis perdue ...
- Je te conseille de faire un peu de tri dans tes fréquentations, puis après on verra ...
- Je ne sais pas reconnaître les vrais amis des faux ...
- Je ne peux pas t'aider sur ce coup-là ... Tu connais le masque de la fausse affection ?
- Jamais entendu parler, lâche Suzanne, curieuse.
- C'est le masque que tes "amis" portent ...
conseillais-je.
Je ne sais pas ce qui m'arrive. Ma voix se fait soudainement plus douce qu'auparavant. Il faut que je me reprenne. Je ne dois pas perdre ma personnalité si forte. Ce n'est certainement pas cette Suzanne qui va me changer.
- Merci Sarah, dit Suzanne.
- Ne me remercie pas et arrête de me parler ! ordonnais-je d'un ton ferme.
Je me sens ... bizarre. Ça ressemble à ça de parler avec quelqu'un ? C'est tellement inattendu, tellement inhabituel ...
Finalement, peut être que Suzanne n'est pas celle que mes pensées me la décrivaient ...

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