CHAPITRE V

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Un quartier paisible, une nuit douce et étoilée en ce mois de mars, la neige commençait à fondre, ce qui annonçait que le printemps arrivait à grand pas, les beaux jours avec, même si dans ce petit coin du Colorado, la pluie était fréquente, surtout lorsque l'hiver touchait à sa fin.

Une famille dînait paisiblement, regardant la télé en même temps,les enfants racontaient leur journée à l'école, le mari racontaitla sienne à sa femme et vice versa. En fait, c'était une soiréebanale, pour une vie banale dans une maison tout aussi banale. Maisc'était leur nouvelle demeure. Une grande et vieille maison,entièrement rénovée, elle était entretenue et spacieuse. Les pièces étaient grandes et éclairées, il n'y avait rien à redire, elle faisait ancienne mais moderne à la fois.

C'était le père de famille qui avait craqué dessus, en la visitant il avait tout de suite voulu cette maison, les autres ne l'intéressaient pas. Le loyer était assez bas pour une maison de ce genre, c'était donc l'opportunité à ne pas rater.


— Alors les enfants, comment vous trouvez cette maison ? Et l'école alors ? Vous vous êtes fait des amis ? demanda le père tout en découpant sa viande.

— Je me suis fait zéro ami à l'école, donc tout ce que j'ai à dire c'est : rentrons à la maison, notre véritable maison, répondit l'aînée.

Une jeune fille âgée de quinze ans, en pleine crise d'adolescence, elle était parfois insolente comme elle pouvait être douce et tendre. Ce n'était jamais facile à cet âge de déménager.Qui disait déménager, voulait aussi dire laisser ses amis derrière soi. C'était quelque chose de difficile pour la plupart des adolescents.

— Tu vas t'en faire Eleanor, il suffit d'être patiente mais aussi ouverte, assura sa mère en arborant un beau sourire.

Eleanor haussa les sourcils puis détourna le regard.

— Et toi Eliott ? questionna le père de famille.

Eliott était un garçon de huit ans, avoir déménagé ne l'avait pas plus touché que cela, il était plus jeune et il se faisait donc des amis facilement.

— Moi je me suis fait plein d'amis ! Ils sont tous super cool.

— Pff, tu parles surtout tout seul, ils vont très vite se rendre compte que t'es complètement barge, rétorqua la plus grande.

— Non je ne parle pas tout seul !

— Arrête, je t'entends le soir, s'esclaffa Eleanor. C'est flippant, tu parles au mur !

— Je parle avec un garçon.

Le père et la mère se jetèrent tous les deux un regard avant de reposer leurs yeux sur leur fils. Parler avec un garçon ? C'était sûrement normal chez les enfants de cet âge,la plupart du temps ils avaient une imagination tellement débordante qu'ils s'inventaient des amis imaginaires.

— Mais oui bien-sûr, t'entends des voix, ironisa-t-elle en levant les yeux au ciel.

— Mais c'est vrai ! On parle même en morse.

— En morse ? répéta sa mère.

— Oui, tu sais quand on frappe dans un mur, c'est du morse, c'est lui qui me l'a appris. C'est comme ça que je sais qu'il est là et personne ne peut savoir ce qu'on dit.

— T'es complètement givré mon pauvre il faut te faire soigner, lança Eleanor en enfonçant ses écouteurs dans ses oreilles. Certainement pour échapper à sa famille et ne plus entendre les absurdités que disait son petit frère.

Après le repas les enfants partirent au lit, la mère faisait la vaisselle comme d'habitude tandis que le père travaillait dans son bureau,c'était un avocat et il était actuellement sur une affaire importante bien que depuis des années, les contrats ne tombaient pas du ciel, cette fois-ci, il espérait que l'engrenage se remette en place. Comme toujours les enfants se prenaient la tête à l'étage,pour savoir qui irait dans la salle de bains le premier pour se brosser les dents et enfiler son pyjama, c'était quotidien etc'était à peine si leur parents les entendaient à présent.

Je suis un Fantôme tome 1 [Édité]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant