Je suis un Fantôme tome 1 [Édité]

CHAPITRE XII

— Allez, ouvre ton cadeau ! s'impatienta sa mère toute jouasse.

Jane sourit. Elle avait les yeux brillants et son beau sourire scotché sur son visage. Elle prit le cadeau entre ses mains et arracha l'emballage, impatiente de découvrir ce qui se cachait sous toute cette couche de papier coloré. Son cœur sauta un battement lorsqu'elle découvrit un magnifique polaroid. Il était noir, plutôt gros, elle n'en revenait pas, c'était l'appareil de ses rêves, pouvoir développer une photo la seconde après l'avoir pris, c'était parfait. C'était tout ce qu'elle souhaitait. Elle avait les larmes aux yeux, des larmes de bonheur. C'était le meilleur anniversaire de sa vie, une fête surprise et un cadeau parfait à ses yeux. Une journée parfaite.

Elle prit alors sa mère dans ses bras, la serrant de toutes ses forces et la remerciant, lui disant qu'elle l'aimait plus que tout. C'était le cas, elle aimait sa famille plus que tout au monde. Ils avaient toujours été proches tous les quatre, même Ben malgré ses petites colères parfois. Elle embrassa ensuite son père, le remerciant de la même manière. Durant la petite fête organisée chez elle, elle n'arrêta pas de prendre des clichés de ses amis, de sa meilleure amie, de ses parents, des cadeaux et du déroulement de la soirée. La fête se déroulait parfaitement, Jane était aux anges, entourée de toutes les personnes chères à ses yeux. Son sourire ne disparaissait pas. Il resta ainsi sur son visage jusqu'à la fin de cette journée fabuleuse.

C'était cela, le bonheur.

C'était cela, la vie.

Quelqu'un claquait des doigts devant son visage. Peu à peu, elle reprit conscience et sortit de sa torpeur, relevant le regard vers cet homme plutôt grand aux épaules carrées.

— T'es toujours parmi moi ? demanda-t-il tout en claquant des doigts.

— Oui... marmonna-t-elle.

C'était fréquent ces derniers temps. Elle s'envolait vers des souvenirs, gais ou pas. Elle aurait préféré rester bloquée dans ce souvenir, c'était l'anniversaire de ses seize ans, le meilleur jour de sa vie. Le retour à la réalité était brutal, lui rappelant où elle était et ce qu'elle était.

— J'ai cru que t'étais complètement ailleurs.

— Pour être honnête, je l'étais oui.

— Jane, évite de parcourir tes souvenirs.

Elle releva les yeux vers lui. Comment pouvait-il savoir que c'était ce qu'elle faisait ? C'était comme s'il lisait dans ses pensées. Être un fantôme était totalement différent de ce qu'elle s'était imaginée quand elle était encore vivante. C'était si triste, rempli de noirceur et de désespoir. Elle était ce que l'on pouvait appeler un cas désespéré et avoir supplié Raphaël de l'aider n'allait probablement pas la sauver. Mais croire que Raphaël pouvait être son sauveur lui permettait de garder un infime espoir de trouver la paix qu'elle cherchait tant.

— T'as entendu ce que je t'ai dit ? Demanda le beau brun.

— Non, excuse-moi, j'étais complètement ailleurs. Loin de cette maudite classe et j'étais vivante, le mieux dans tout ça, c'est que j'étais loin de toi et ça c'était cool.

Raphaël haussa les sourcils et la considéra un long moment sans rien dire.

— C'est dingue, t'es une vraie peste, conclu-t-il.

— Je suis désolée...

— Et elle s'excuse en plus, grommela Raphaël en levant les yeux au ciel.

Jane croisa les bras tout en lui jetant un regard électrique. Ce type avait le don de l'énerver mais pourtant, à ses côtés, elle se sentait en sécurité, comme si le Faucheur ne pouvait pas l'atteindre. Malgré toute la noirceur qui s'échappait de Raphaël, il était probablement le meilleur moyen de protection qu'elle avait, c'était d'ailleurs en partie pour cela qu'elle l'avait appelé à l'aide. Il l'avait sauvé une fois de son Faucheur, ce qui voulait dire qu'il pouvait recommencer.