ÉPILOGUE

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VERSION ÉDITÉE


— Maman ! Prends la pose pour moi ! S'esclaffa Jane.

Sa mère sourit et se tint droite, montrant ses dents blanches. Elle était magnifique, encore plus avec le reflet du soleil, ses cheveux bruns et ondulés brillaient aux éclats, se laissant porter par le vent, ses jolis yeux noisettes étaient plus clairs avec la luminosité. Le cliché parfait. Jane esquissa un léger sourire et prit la photo, c'était un cliché qu'elle allait accrocher sur son mur, c'était certain. Sa mère était si belle, rayonnante. Un véritable exemple pour Jane. Elle eut la sensation de sentir une fois de plus l'étreinte de sa mère lorsqu'elle lui fit un câlin, de sentir l'odeur de vanille que portaient ses cheveux, de se croire en sécurité dans les bras de la femme qui lui avait donné la vie.

— Jane ! Jane, regarde-moi !

Jane fut tirée de sa torpeur, elle revint peu à peu à elle, mais c'était à peine si elle pouvait prononcer un mot. Raphaël la tenait par les épaules, la fixant de ses yeux bleus, attendant une réaction de sa part. Jane ne sentit qu'une chose : son cœur se déchirer et une larme couler sur sa joue. Ce ne pouvait pas être réel, tout semblait s'écrouler autour d'elle, comme la fin du monde. Cette fois, elle semblait bel et bien morte, morte de l'intérieur, rongée par une tristesse indescriptible, par une douleur émotionnelle relative à un coup de poignard en plein cœur.

— On va les retrouver ! Tu m'entends ?

Non, elle l'entendait comme un écho, comme s'il n'était pas vraiment là. Raphaël la tenait par les bras et Jane sentait son corps tout mou. Elle ne sentait aucune larme rouler sur ses joues, parce qu'aucune larme n'avait coulé de ses yeux. Pourtant, elle ne se retenait pas. Seulement voilà, elle ne savait plus faire la différence entre la tristesse et la haine. Car on ne pouvait plus parler de colère à ce stade. Elle était haineuse.

— Jane, je t'en prie, dis quelque chose !

Elle l'entendait clairement. Elle plongea ses yeux dans ceux de Raphaël, cette fois-ci, une lueur parcourut ses iris bleues et Jane posa sa main sur sa joue rêche dû à sa barbe naissante. Elle la laissa glisser lentement, son bras retombant mollement contre sa cuisse. Puis elle releva la tête, alors Raphaël la lâcha. Elle attrapa un cadre gisant sur le sol, épousseta les débris de verre et observa longuement le cliché qui s'y trouvait. Toute sa famille était présente, à la plage... un souvenir qu'elle n'oubliait pas. Son regard se porta sur son petit frère, puis sur sa mère, se demandant où ils pouvaient bien être dorénavant. Ils souriaient, paraissaient si heureux, si... vivants. En y songeant, Jane serra les mâchoires, ses doigts se crispant au cadre entre ses mains. Quand elle releva la tête, aucune larme ne noyait ses yeux. On ne pouvait y desceller plus qu'une seule chose.

La Haine.

Avec un grand H. 




Cet épilogue est celui du livre édité chez les édition Sudarenes tout comme le chapitre précédent. Tous les autres chapitres du livre sont de la version antérieure, non édité. Le livre est différent, n'hésitez pas à vous le procurer ! Cela me ferait plaisir. 

Le TOME II arrive prochainement sur mon profil, restez connecté !

Je suis un Fantôme tome 1 [Édité]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant