L'Exil ou la fascination en les choses futiles. [ Avorté ]

Vagues aspirations et états d'âme.

-          Que vive soit ma vie, pourvu qu'un jour je la vive.

Je voudrais la boire au goulot, me noyant sous ses flots sur mon piètre radeau.

Je glisserai entre les rives et ivre comme le manant des trottoirs, je la consommerai jusqu'à ce qu'elle me consume et m'avilisse.

Que dans mon cœur mécanique se vissent les vices et qu'ils m'emplissent de crasse et qu'ils alourdissent mon cœur vide, trou béant, trou noir sans fond.

A la recherche, de chaleur humaine ailleurs que dans les crématoriums.

A la recherche, d'une vie non vaine, mon but est de lui donner un sens qui en vaille la peine.

A la recherche, d'une vie avec moins de queues mais plus de têtes.

Je voudrais m'enivrer de la vie, serpenter dans ses allées et la croquer jusqu'à en être édenté. Mais la vie ne t'enlace qu'une fois, pour qu'un poison appelé amour se distille en toi, et aussitôt le livreur d'amour s'éclipse, ne te laissant que des rêves de pâquerettes et de sécrétions jaillissant de ton phallus!

A la recherche, d'amour platonique quand les tapins font la romance.

A la recherche, de fraternité dans un monde façonné par les fratricides.

A la recherche, du mensonge qu'est le grand mirage de l'amour.

Je voudrais voir les moindres recoins de cet univers, arpenter la Terre entière, que mon fantôme hante chaque hémisphère. Ah bon ? Non. J'irais seulement je crois, à l'épicerie d'en bas, voué à faire la queue, je suis attentiste. Attentiste de quoi ? De mon trépas.

Je serai vêtu de baskets onéreuses et de quelques loques de marque, car je suis un encart publicitaire, voué à accueillir les publicités d'autres publicitaires déjà plusieurs fois milliardaires. L'argent ne fait pas le bonheur des pauvres, disent-ils en empochant gentiment de grosses sommes.

 Je suis  : un gravillon dans l'engrenage des bâtiments. Un grain de sable trouvé sur la plage. Une bosse sur l'autoroute de l'humanité que piétine que 4x4 du temps. Rien qu'un quidam balloté parmi la foule étroite, serrée, de qui émane la puanteur de la sueur, ils s'échangent leurs odeurs, odeurs qui me sont familières un mélange de rance et de sueur, c'est le parfum de la misère humaine.

A la recherche, d'un no man's land où j'irais vivre en paix.

A la recherche, d'un ami, une tombe fera l'affaire, elle au moins sera muette.

A la recherche, d'un tardis pour voyager vers un futur meilleur.

Je vois que tu est déjà las de mon curriculum. Sache que ce n'est qu'une ébauche du futur monarque du vice que je suis.

Suis-je extra lucide au point que mon avenir me paraisse translucide? Mais restons lucide, je suis avant tout un être vide.

A la recherche.