Chapitre I : Mauvaise rencontre...

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15 novembre, 1195, Castelnaudary, comté de Toulouse, France.

Le jour se levait lentement, trop lentement aux yeux de certains, et trop vite selon d'autres... Une estrade avait été installée au milieu de la place principale, elle était haute, imposante au milieu de la foule qui piaillait. Sur l'estrade, un pilier était érigé, entourée de paille et de petit bois. Le clocher résonna soudain, mettant fin aux innombrables discussions entre mégères et paysans... huit coups... huit heure ... l'aube est écarlate ... c'est l'heure ! Une cohorte de gardes s'approche, en leur centre une jeune fille, dix ans tout au plus. Elle avait les mains liées, ses traits étaient tirés... la foule commence à la huer, à lui jeter des cailloux, des fruits pourris, et même de la boue.

- Sorcière !

- Monstre !

- Rejeton de Satan !

La foule lui crie dessus, elle pleure, trébuche. Finalement, la jeune fille arrive à l'estrade, elle est attachée au pilier, elle se débat mais n'arrive à rien, les gardes la retiennent. Un prêtre arrive, en bure, un livre à la main.

- Confesse toi ! Et si Dieu te juge sincère, peut être trouveras tu le salut !

La fille parle entre deux sanglots...

- Où... où sont... mes parents...?

- Confesse !

- Pa...papa?... Maman?..

La fille pleure, elle a peur. Un garde détourne le regard, un autre tend une poupée à la fillette, elle la serre fort Un homme et une femme arrivent, bousculent la foule, se dirigent vers le bûcher.

- Margueritte ! Ma fille.. ho.. non....

Le couple est en larme, ils se ruent vers leur fille, sont retenus par les gardes et ne peuvent la rejoindre, ils supplient, jurent qu'elle est innocente...Un héraut s'avance vers l'estrade, déroule un parchemin et prononce la sentence :

- Margueritte, fille de Jehan le cordonnier et de Elizabeth du Chêne, êtes accusée de sorcellerie et jugée coupable. Au nom du seigneur Raymond Roger, Comte de Foix et vassal du Comte de Toulouse, je vous condamne à mort.

Un garde s'approche du bûcher et y met le feu.

- Papa ! Maman ! aidez moi je vous en supplie.. Papa ! non ! non ..... ahhhhhhhhhhhhhhhhhhh.. .

Les cris de la fillette se transforment en hurlement strident, sans fin... Les parents de Margueritte tombent à genoux.. pleurent, plus qu'ils n'ont jamais pleurés... leur fille, innocente, leur a été arrachée... Un garde, compatissant, les fait se relever, et les reconduits chez eux... ils se laissent faire, n'ont plus la force de se battre, sont déchirés. Le tonnerre gronde... un gros orage se prépare...

Je décide de rentrer à l'auberge, le ciel ne va pas tarder à pleurer la fillette et il faudrait mieux que je sois à l'abris quand ça arrivera. J'entre dans l'auberge, elle n'est pas grande, on étouffe un peu à l'intérieur, mais je n'ai pas le choix. La pièce principale est sale, les clients commandent bière sur bière, ils ne vont pas tarder à être ivres. Des femmes habillés en rouge tournent autour des clients bourrés, cherchant à exercer leur métier. Je monte à l'étage, où se situe ma chambre. Je me change, enlève ma légère cuirasse, retire mes spalières et gantelets, défais ma ceinture en laissant tomber mon fourreau et l'épée à l'intérieur. Je prends ma flûte, cachée dans mes bagages et redescend dans la salle principale. Je commence à jouer, très vite un auditoire se forme autour de moi, et il se tait pour écouter ma musique. Elle est joviale, entrainante, les gens commencent à danser. Quelqu'un entre dans l'auberge, il est richement vêtu. Il s'approche, s'installe à côté de moi, sort un instrument, un luth. Il se met à jouer avec moi, il joue bien, mais il a des mains de guerriers, pas de musicien... sûrement un de ces nombreux chevalier-troubadours dont le comte Raymond de Toulouse s'entoure... Je pourrais peut être engager ma foi auprès de ce seigneur, il est puissant et intelligent à ce qu'on dit, et puis, c'est un grand vassal du roi de France, ça pourrait être avantageux... La soirée est terminée, je retourne dans ma chambre et me couche sur la paillasse qui me sert de lit... la nuit risque d'être inconfortable. Il est sept heure, à en juger par la position du soleil, je suis debout depuis une demi-heure, le temps de préparer mes affaires et de manger un quignon de pain. Je selle mon cheval, un bel étalon au pelage blanc immaculé. Si je me dépêche, je devrais être à Toulouse en milieu d'après-midi.

J'emprunte de petites routes peu fréquentées, ça me fera peut être gagner du temps. Ce dernier passe assez lentement... la route que j'ai prise est complètement déserte... bon, au moins je ne risque pas de tomber sur des brigands... sur des brabançons de Mercadier par contre... Une véritable monstre ce Mercadier, il est passé maître dans l'art de la torture depuis que le roi Richard cœur de lion l'a prit à son service... d'après les rumeurs, Mercadier coupait les mains de ses prisonniers, leur crevait les yeux, puis les écorchait vifs ou les faisait éventrer. Lui et ses hommes pillaient les villages avec l'accord du roi, ils souillaient et pendaient, femmes et noyaient les enfants. Le pape Innocent III avait déclaré à tous que Mercadier était l'ennemi du genre humain. Apparemment, ses brabançons rôdaient dans la région... espérons qu'ils n... J'entend du bruit... une brindille à craqué derrière moi, je me retourne... des... templiers?! que faisaient-ils ici?

- Bien le bonjour templiers, je ne m'attentais pas à vous voir dans le coin !

- Salutation chevalier, notre ordre est en effet assez loin, mais nous préférons emprunter des routes calmes pour rejoindre Toulouse, sur ce, nous devons nous dépêcher. Bonne journée !

Ils repartirent tous trois sur la route, quant à moi, je décidais de m'enfoncer un peu plus dans la forêt histoire de me reposer un peu, j'arriverais surement un peu plus tard à Toulouse mais peu importe, rien ne pressait. Les rêves me submergent... Je rêve de ma maison, une grande demeure située à Foix, mais nous n'y allions que très rarement... nous préférions habiter dans notre manoir situé en dehors de la ville, près d'une petite forêt... mon père appelait le manoir notre "pavillon de chasse", bien qu'il ne chassait jamais. Je me souviens d'un jour où sir Aimery de Sainte-Maure vint nous rendre visite... Sir Aimery était un grand ami de mon père, mais il était avant tout le Grand Maitre des templiers d'Aquitaine... Il était venu discuter avec mon père... Je me souviens qu'il avait lancé un regard noir à ma mère avant d'entrer dans la bibliothèque de mon père... Le lord commandant d'Aquitaine était... J'ai entendu quelque chose... Je me réveille, ce sont des bruits de combats... ils sont réels.. Je prends mon épée et m'approche du combat... Je vois... les templiers?!..Je regarde leurs ennemis et vois... sir Raymond de Saint-Gilles.... le Comte de Toulouse... Ces templiers étaient surement des bandits déguisés ! Je prends ma dague et la lance sur un des templiers, je fais mouche... je brandis mon épée et fonce sur les deux templiers restants. Le premier me voit arriver, trop tard... Je lui enfonce ma lame dans le ventre jusqu'à la garde, la retire, il tombe. Le second à eu le temps de dégainer son épée... il à l'air d'être un bon combattant... nous échangeons quelques passes d'arme.. il me jauge... il lève sa lame de sa main droite, une feinte... de sa main gauche, il sort une dague et attaque mon flanc... je réussi à parer, de justesse... son épée s'abaisse, je ferme les yeux... j'attends la mort, elle ne vient pas; je rouvre les yeux... il a les siens écarquillés... des gouttes de sueurs perlent sur son front... sa bouche est ouverte en un "O" presque comique... il a une dague planté dans la gorge... il tombe.. une mare de sang se forme autour de lui, son sang. Sir Raymond se tient devant moi, sourire au lèvre... Il me tend la main... .

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Voila la suite ! Hésitez pas à laisser un commentaire :) pour info : je vais essayer de publier un chapitre toute les une ou deux semaines selon le temps que j'ai et la longueur des chapitres :) voili voilou ! Bonne lecture :D



Sang ImmortelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant