Run v.f

Chapitre 5

► Audrey

Je cherchais à tâtons mes clefs devant ma porte d'entrée, aussi nerveuse qu'une fille le serait si elle était en premier rendez-vous avec son crush. Seulement, un crush était la chose la plus éloignée de ce que je ressentais pour Justin.

Il se tenait si près de moi pendant que j'essayais mettre la main sur ma clef de ma porte d'entrée, je pouvais presque sentir son souffle dans mon cou. Justin n'avait absolument aucune réaction à la proximité qui était entre nous en ce moment, ou à tout autre moment d'ailleurs. Il était complètement décontracté, mais à chaque fois qu'il me touchait, je me pétrifiais d'un coup. Pas parce que j'avais peur de lui, parce que je ne l'étais définitivement pas, mais parce que je me sentais aussi immature qu'une fille de première année qui pensait qu'une personne qui entourait ses bras autour d'elle ou se tenait près d'elle était le premier stade d'une relation. Je n'étais en aucun cas vieux jeux mais c'est juste que j'étais habituée à ce qu'aucun gars montre de l'intérêt pour moi. Ils ne me touchaient jamais, et ne se tenaient pas trop près de moi.

Malgré la façon dont Justin aimait me rendre chèvre, j'étais tout simplement flattée par la façon dont il avait été si désireux de m'aider après mon incident avec Chase, et avec quelle douceur il me parlait alors que je me trouvais dans une position assez effrayante. Cependant je ne voulais pas le laisser paraître, parce que cela ne lui laisserait seulement qu'un sentiment de satisfaction et c'était absolument inacceptable.

"Est-ce que tu as besoin d'aide ?" Justin me demanda finalement tandis que j'essayais toujours d'ouvrir ma porte. Mon manque d'attention et de coordination n'aidait pas non plus la situation.

"Non," Répondis-je vivement. "C'est bon." J'ai finalement trouvé la bonne clef parmi de nombreuses autres semblables sur mon trousseau, et je fus enfin en mesure de déverrouiller la porte et l'ouvris, nous permettant d'entrer dans le vestibule de ma maison.

Justin marchait tout juste derrière moi, près à trébucher sur mes propres pieds. Il jeta son sac de vêtements sur le sol et croisa ses doigts ensemble, en plaçant ses deux mains sur l'arrière de sa tête. Il se retourna et regarda le vestibule en tournant sur soi-même après avoir allumé les lumières. "Putain," Il dit dans sa barbe, en prenant conscience de ce qui l'entourait. "J'ai toujours supposé que tu étais une fille de riche." Il regarda vers ma direction et haussa un sourcil. "Je suppose que j'avais raison, hein ?"

"Je ne suis pas une fille de riche," Plaidai-je. "Enlève tes chaussures, et ne touche à rien. Compris?"

Justin sourit pendant qu'il se penchait pour enlever ses chaussures. "Tu as peur que je prenne quelque chose, bébé? Ça me me blesse, tu sais."

"Ne me donne pas de raison de m'inquiéter." Le laissant dans le vestibule, je suivis le couloir qui menait à la cuisine pour prendre de l'aspirine dans l'armoire qui contenait toutes sortes de médicaments, puis remplis un verre d'eau.

D'ici là, Justin m'avait suivi dans la cuisine et s'était assis au comptoir. Étonnamment, il ne dit rien et continua silencieusement à observer ma maison comme s'il inspectait chaque petit détail. "Ta maison est dégueulassement propre," Il commenta finalement, ce que j'attendais. Il était impossible qu'il puisse s'asseoir et se taire pendant plus d'une minute. "Tu vis toute seule ici ?"

Appuyant mon dos contre le comptoir, je pris une autre gorgée de mon eau. "Ce n'est pas vraiment tes affaires."

Il haussa ses sourcils. "Je vais prendre ça comme un oui et comme le fait que tu ne me fais pas confiance."

"Peut-être que je ne te fais confiance. Et alors ? J'ai vu comment toi et tes amis stupides vous êtes — un groupe d'adolescents en chien qui veulent une chose et seulement une chose d'une fille."