chapitre 7

26 3 4
                                    

Pourtant quand je me réveillai le matin, je ressentais un énorme mal de cou. J'étais appuyé sur l'épaule de James dont la tête était posée sur l'accoudoir du divan. Je marmonnai légèrement en me relevant tout en faisant des exercices pour chasser la douleur de mon cou.

-James, dis-je alors d'une petite voix.

Je frottais mes yeux plusieurs fois avant de répéter son nom un peu plus fort mais il ne bougea pas.

-Super, encore heureuse qu'il ne ronfle pas.

-Qui ronfle? Demanda-t-il alors en se levant rapidement... puis il m'aperçut. Emily... Bon matin!

Il m'offrit un sourire timide mais amusé à la fois.

-Bon matin James. La nuit n'a pas été trop dure?

-Non, j'ai bien dormi malgré ta tête sur mon épaule. Tu m'es littéralement tombée dessus hier soir alors que Katniss rencontrait les abeilles meurtrières.

-Désolé d'avoir gâché le moment. Tu aurais du me réveiller.

-J'ai essayé, crois-moi, dit-il d'un ton moqueur.

Je le tapai gentiment sur le bras pour me levai du divan pour me rendre dans la cuisine. Je me retournai alors vers James et l'observai un moment alors qui s'étirait.

-Tu veux manger quelque chose? On peut partager mon déjeuner habituel, une tranche de pain et des fruits, dis-je. Bon, ce n'est pas du luxe, mais c'est mieux que rien.

-J'apprécie, hocha-t-il de la tête. Mais sincèrement, tu devrais garder cela pour toi. Je mangerai en rentrant chez moi.

-Je ne te laisserai certainement pas mourir de faim! M'écriais-je.

Je remarquai alors l'embarras de la situation. James et moi avions dormi ensemble, sur le divan. Ma mère en ferait une crise cardiaque et exigerait que le sofa soit remplacé immédiatement. Seulement, dormir avec quelqu'un était un concept plutôt vague. Je me sentais plus fatiguée et mal alaise qu'autre chose. Je sortis le pain du frigo, allumai le four et entrepris de faire griller le pain.

James, pendant ce temps, marchait d'un pas plus ou moins assuré dans la salle à manger. Je ne savais pas quoi lui dire, ni comment engager la conversation alors je me tus. Jamais un garçon n'avait dormi dans la même pièce que moi. Bon, sauf mon cousin lorsqu'on avait cinq ans. C'était avant la chicane entre mon père et sa sœur. Elle habitait à deux heures d'ici et le voyage en train était tellement dispendieux qu'on ne les voyait, elle, son mari et son fils, que rarement. Seulement, ils avaient fait le trajet un jour et le lendemain, à mon réveil ils étaient partis. On ne les avait jamais revus...

Ce n'était pas surprenant. Mon père était parti vivre loin de sa famille volontairement car il nouait des relations éloignées avec eux. Ma mère m'avait raconté que mon père avait crié à ma tante de partir de la maison, après qu'elle ait critiqué sa façon de vivre. Les propos étaient restés vagues et ma mère m'avait expliqué que c'était des problèmes d'adultes.

Une idée fit alors son chemin dans ma tête... Et si je confrontais mes parents pour qu'ils me laissent aller visiter ma tante pendant le congé qui s'en venait. Ils deviendraient certainement fous.

-Je pourrai dire que j'ai dormi une fois avec toi, me tira de mes pensés James.

-Que je te voie raconter cela à qui que ce soit de l'école.

Il leva les bras pour montrer qu'il était impuissant à la situation et je lui décrochai un regard noir.

-Il y a certaines choses que je préfère garder secrète, dis-je.

One Last Breath Où les histoires vivent. Découvrez maintenant