Train

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Tu as déjà pris le train et je te détestais tellement de m'avoir laissé là sans rien dire, sans rien écrire, sans prévenir.
Mais je ne te déteste plus.
J'arrive.
On pourra en parler si tu veux.
Je ne blâme pas de m'avoir laissé.
Un père absent, c'est dur pour une famille, mais nous n'étions pas une famille de toute façon.
Maman n'est même pas notre maman, à mon frère, qui veut voir la lumière et respirer du vrai air hors de son placard, mais qui ne peut juste pas, et  à moi. Moi, je ne peux plus vivre, je n'en peux plus de rien. J'ai trop coupé ou trop pleuré ou peut-être trop pas assez aimé.
Je sais que toi tu m'aimes,
Je suis venu te voir, je suis venu te rejoindre parce que je me souviens que toi, tu m'as aimé.
T'avais plus assez de force pour toi, donc tu m'as laissé, mais je ne t'en veux plus, je t'assure.
Accueille-moi avec tes bras grands ouverts. On m'a trop fermé sur le nez, j'ai besoin d'être aimé.

Aujourd'hui, j'ai pris le train.
Je déteste le train.
Ça va trop vite et il n'y aucun arrêt.
Une seule destinations et c'est tout.
Je déteste le train.

Le train que j'ai pris, c'est le train vers l'amour.
Tu es la seule destination dont j'ai recours.
J'ai besoin d'aide, aime pour deux personnes, parce mon coeur a cessé de battre quand la corde s'est placée sur mon cou et que la chaise a balancé. Mon coeur n'avait pas assez d'amour, aide-moi à effacer ces lignes de souffrance sur mes poignets et essuie mes larmes de chagrin, parce que je sais que je m'en remettrai quand tu m'ouvriras tes bras. Ne sois pas comme maman qui ne fait qu'ouvrir ses jambes pour des étrangers qui ne restent même pas plus que douze heures pour l'aimer.

Je n'ai pris ce train que pour me faire aimer.