Chapitre 13 : Repos mérité

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Chapitre 13 : Repos mérité

Balthazar Octavius Barnabé se sentait affreusement mal. Il ne savait pas si c'était cette statue à l'effigie du Dieu de la Lumière en face de lui ou son état physique, mais il ne se sentait pas à sa place. Sa partie démoniaque le démangeait, lui hurlant presque de fuir cet endroit. Le seul problème, c'est que son corps ne répondait pas. Trop faible. Il avait manqué d'eau et de nourriture pendant son voyage, et ça se ressentait maintenant. Il soupira une énième fois, en se roulant un peu plus en boule sous ses draps. Le bruit de la porte qui s'ouvre le fit lever la tête. Il s'apprêtait à aduler la personne qui rentrerait, pour le sauver de cet ennui monotone, mais il déchanta bien vite. A la porte, il y avait son père.

Le visage de Bob se ferma immédiatement. Le mage se tendit. Cette confrontation était de toute manière inévitable, il l'avait su dès que Théo l'avait mentionné. Le demi-diable ne prononça pas un mot, se contentant de dévisager son géniteur d'un air dédaigneux, alors qu'Enoch prenait place sur une chaise, juste à côté de lui. Son père resta silencieux. Bob ne put le supporter.

« Qu'est-ce que tu veux ? Lui lança t-il sèchement, presque agressivement.

- Prendre de tes nouvelles mon fils. Est-ce un crime ? »

Enoch posa une main sur l'épaule de son fils qui se dégagea de son emprise d'un mouvement habile, fuyant le contact. Le père recula, lèvres pincées, de toute évidence vexé (blessé?) par le comportement de son rejeton.

« Sans moi tu serais mort Balthazar.

- Non. Mon autre moi aurait pris le contrôle. Celui que tu m'as offert. Ça ne répond pas à ma question. Pourquoi tu nous as suivi ? Qu'est-ce qui peut bien t'intéresser ici à ce point pour que tu me témoignes de l'affection soudainement ? ... Ne réponds même pas. Non je ne t'aiderai pas. Non je ne laisserai pas mon autre part prendre le contrôle. Non je n'abandonnerai pas mes amis. Sors d'ici, quitte cette ville et disparais de ma vie comme tu l'as fait les vingt-huit dernières années. »

Le père du demi-diable se crispa légèrement. Il se leva dignement et quitta la pièce, au grand soulagement du fils. Enoch parcourut en silence le couloir qui le menait vers sa chambre. Shin, Grulek et Aranwen avaient pris une chambre pour eux trois, Enoch avait préféré s'isoler, seul. Il poussa un soupir en passant devant la porte de ses trois « compagnons ». Ils étaient en train de rire aux éclats.

« Bien sûr Grunlek ! C'est parce que les blagues sur les nains, ça passe partout ! »

Grunlek et Aranwen se stoppèrent de rire soudainement, dévisageant intensément Shinddha. D'habitude, c'était Théo ou Bob qui sortaient ce genre de choses. Grunlek allait devoir leur en toucher un mot. Grunlek haussa un sourcil et croisa les bras, faussement vexé.

« C'est n'importe quoi. »

Nouvelle crise de fou rire de Shin, à la limite de l'asphyxie. Grunlek se mit à sourire malgré lui. C'était impossible de lui en vouloir. Aranwen tira un peu sur les draps du lit, pour les mettre dans une position correcte. Elle aussi ne se sentait pas à sa place. Elle n'avait pas dormi dans une chambre aussi luxueuse depuis plusieurs années, ce n'était clairement pas sa tasse de thé. Elle était ravie de savoir qu'elle ne dormirait pas seule cette nuit, elle en aurait été incapable. Grunlek posa son sac sur le lit, et commença à déballer des vêtements sur le lit.

« Qu'est-ce que tu fais ? Demanda Shin, suspicieux.

- Je vais laver le linge. Il en a besoin. Entre la terre, le sang et la boue...

- Ah.

- Tu veux que je me charge du tiens aussi ? »

Shin hocha timidement la tête. Grunlek leva les yeux au ciel, récupéra les vêtements du demi-élémentaires, et sortit de la pièce, avec une pile de linge le dépassant facilement d'une tête, laissant l'archer en tête à tête avec Aranwen, légèrement crispée.

Royaume en Perdition | Fanfiction AventuresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant