- Chapitre IV -

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Salam Aleykoum,

Arrivée à la maison, j'allai prendre une douche pour enlever les traces de ces garçons sur moi. Je m'écoeurais, j'étais sale et je me dégoûtais. Ce soir, j'avais perdu ce que j'avais de plus cher, ma pudeur. Enroulée dans mon peignoir, j'allai me coucher sans mettre de vêtements, je n'arrivais plus à bouger et je voulais simplement oublié cette scène qui sera à jamais gravée en moi. Je pleurais jusqu'à ne plus pouvoir respirer, je me frottais la peau et j'avais envie de me l'arraché tellement je me répugnais. Je me détestais pour ma faiblesse, pour l'avoir écouter et être partie à ce gymnase. Je n'aurais jamais du le suivre, j'aurais du réfléchir aux conséquences mais à la place, j'ai agité telle une conne. J'enfuie ma tête dans mon coussin et poussa un crie de rage et de tristesse avant que le marchand de sable n'arrive.

Le lendemain, je fis mine d'être malade afin de rester à la maison. Je le voyais que ma mère s'inquiéter mais je la rassura avant qu'elle n'aille au travail. Je ne voulais pas voir le visage de ces garçons malgré qu'ils étaient présents toute la nuit dans mes cauchemars. Je revivais cette scène et pleurait toutes les larmes de mon corps, ils m'ont détruite. Pour me changer les idées, je décida d'aller sur les réseaux sociaux. Sur facebook, tout le monde parlait d'une vidéo alors je cliqua dessus et là, je resta bouche bée. C'était moi, c'était la scène de mon viol. Ces enfoirés l'ont mis sur les réseaux sociaux, ils ont détruit ma vie. Dans cette vidéo, j'ai vu mon monde s'écrouler, j'ai vu ma raison de vivre s'envoler... La vidéo a été partagée par des dizaines de personnes, vu par des centaines et les commentaires ne faisait qu'empirer la situation.

- Elle a l'air bonne, je me la ferais bien.

- Putain, la petite grosse est douée.

- Ah même pas vous m'avez invité bande d'enfoiré.

- La grosse cachait bien son jeu.

- La pute ! Je la croyais pas comme ça.

- C'est la timide ? Putain, je suis choquée !

- C'est bien les gars, à mon avis elle méritait plus.

Tous les messages se ressemblaient, tous se permettaient de me juger alors qu'ils voyaient bien mon dégoût. Personne n'avait pris ma défense, pas un seul était de mon côté. Ils étaient tous contre moi, tous des traîtres, des chiens et je les déteste tous ! Surtout toi Aymen, je te hais !

Toujours en larmes, je me leva de mon lit. Je pris mon téléphone et monta au toit de mon bâtiment, je n'y étais jamais allée auparavant et se sera la dernière fois. Pour dernier souvenir, je t'envoie ce message pour que tu culpabilise, pour que tu te répugne. Si moi je meurs aujourd'hui, toi tu mourras chaque jours de regret. Tu te souviendras chaque seconde de moi, tu te souviendras de la souffrance que tu m'as fait subir et je te promet de hanter toutes tes nuits jusqu'à ton dernier souffle. La roue va tourner même si je ne serais pas présente à ce moment là...

J'appuie sur le bouton d'envoi et me place sur le bord du toit. Je me déteste d'avoir été aussi faible, de ne pas m'être manifesté plutôt et d'être allée dans ce vestiaire. J'en veux à la vie qui m'a puni, j'en veux à ce monde qui m'a retiré ma joie de vivre, j'en veux à ces garçons de m'avoir retiré ma pudeur mais surtout je m'en veux d'avoir mis fin à ma vie ce jour de janvier... Pardonne moi maman, je t'aime !

Sabrina, quatorze ans. Un ange partit trop tôt...

《 Note de l'auteur 》

Le dernier chapitre sera peut être posté demain insh'Allah.

Les Malheurs De SabrinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant