- Chapitre II -

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Salam Aleykoum,

Dans le bus, je pensais à ce qui venait d'arriver. Je n'arrive pas à croire que je vais devenir la petite chienne à cet enfoiré, je le hais ! Deux ans que je le supporte lui et ses amis, deux ans que j'encaisse et je commence à en avoir vraiment marre. Je veux qu'on me délivre de cette vie qui m'a tant puni. Lorsque
j'ai perdu mon père, disons que j'ai sombré dans une dépression et contrairement au personne qui boycott toutes sortes de nourritures, moi, c'est devenue ma meilleure amie. J'ai commencé à prendre du poids et je n'arrivais plus à m'arrêter, je mangeais quand j'étais angoissée ou autre. Et de là, commence mon cauchemar. Les moqueries, le mépris que je subis n'ont fait qu'empirer ma situation...

- Qu'est ce que t'as ma chérie ? Me demanda ma mère.

J'étais rentrée plus tôt à la maison, je suis seulement passée voir si ma grand mère allait bien et je suis rentrée pour travailler sur l'exposé de l'autre abruti. Je sens que cette misère est loin d'être terminée, que Dieu me vienne en aide.

- Rien, pourquoi ? Lui demandai-je à mon tour.

- Je voulais te présenter à quelqu'un demain, c'est un collègue de travail. Nous irons manger tous les trois dans un restaurant demain, d'accord ? Me questionna-t-elle le sourire jusqu'aux oreilles.

Je suis heureuse de voir qu'elle est aussi joyeuse, je sais que cet homme compte énormément pour elle et malgré que dans ma tête ce soit un refus total. Dans le fond, je ne veux que son bonheur même si c'est avec un autre homme que mon père. Je lui souris pour exprimer mon accord et me lève pour rejoindre ma chambre et commencer mes devoirs et les siens.

- Très bon travail ma grosse, me dit Aymen alors que je venais de franchir la porte de ma classe. Alors, j'ai réfléchi à ta prochaine corvée. Tu vas passer chez moi ce soir et faire un peu de ménage, sois là à dix neuf heures.

Il croit que je suis cendrillon et que mon couvre feu est à minuit ? Il se trompe, le mien est à dix huit heures et qu'il aille se faire foutre, jamais je n'irais chez lui. De plus, ce soir, j'ai promis à ma mère d'aller voir son collègue dont elle est raide dingue.

- Je... je ne... je ne peux, dis je difficilement.

- T'es mignonne quand tu crois avoir le choix. Si tu ne viens pas, tu devras assumer les conséquences. Répliqua-t-il fier de lui.

Je le hais, j'ai une envie de l'écraser et de le piétiner mais au lieu de ça, je m'en vais tête baissée. Quelle fragile ! Je me déteste, je déteste mon poids, je déteste ma timidité, je déteste ma vie. Je rentre chez moi et vais me changer pour la soirée, j'en ai rien à faire de ce que l'autre salop pense, je n'irais pas chez lui. Une fois prête, j'attendis ma mère dans le salon. Je passais les chaînes lorsqu'elle sortit de sa chambre, elle était sublime, on croirait qu'elle n'a que vingt ans. Nous prîmes la route vers le restaurant où Sael nous attendait depuis un bout de temps à mon avis. La soirée se passa à merveille, nous nous sommes bien amusé et ma mère était folle de joie. J'étais heureuse de la revoir sourire après trois ans, mon ancienne maman m'avait manqué...

Les Malheurs De SabrinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant