Chapitre 3

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Je restai figé devant le mur. Je le touchai, me confirmant la disparition de la porte. Je me promenai dans la maison, essayant de retrouver la cuisine, mais elle s'était volatilisée.

Je revins bouche bée à ma chambre avec la bobine de fil. Je ne trouvais aucune explication rationnelle, c'était tout bonnement impossible qu'une pièce disparaisse d'une maison. Je restai assis sur mon lit jusque tard dans la soirée, ne pouvant arrêter de réfléchir à cet événement.

J'eus de la misère à m'endormir, mais la fatigue du voyage finit par faire taire mes réflexions.

Je ne me rappelle plus l'heure qu'il était lorsque qu'un bruit sourd me réveilla. À moitié endormi, je cherchai la source du bruit. Le bruit se répéta, plus fort cette fois, tout de suite suivi par un fracas de verre cassé. Je compris soudainement ce qui se passait: quelqu'un venait de pénétrer dans ma demeure! Je cherchai une arme pour me défendre, mais tout ce que je trouvai fut ma lampe de chevet. Je la débranchai et la pris fermement entre mes mains, car c'était ma seule défense contre le voleur. Je pris aussi ma lampe de poche, je n'allais tout de même pas me promener dans le noir avec un voleur près de moi! Je me dirigeai vers le salon, mais il n'y avait personne. Je fis lentement le tour du rez-de-chaussé, mais aucun signe d'une quelconque infraction. Il n'y avait plus aucun bruit. Je revins à la réalité: j'avais sûrement rêvé tout ça à cause de ma nervosité. Je décidai de revenir à ma chambre.

Tout d'un coup je réalisai quelque chose d'important: je n'avais pas amener le fil avec moi. Je m'étais perdu pour la deuxième fois dans ma maison! Je maudis mon impétuosité et me mis à déambuler dans la maison. À chaque fois que je pensais reconnaître une pièce, la suivante m'était inconnue. Je décidai de me repérer encore avec les fenêtres. J'en repérai une dans un couloir. Je me situais au nord-ouest de la maison et ma chambre était complètement au sud de la maison. J'essayai de la rejoindre, mais même si je n'allais que vers le sud, je ne reconnus aucune pièce. Je trouvai une autre fenêtre. J'étais maintenant...au nord-est de la maison. J'avais sûrement mal calculé ma direction. Je ne pris que des portes allant vers l'ouest ou le sud, mais aucun progrès. Je regardai à travers une autre fenêtre. J'étais maintenant...au nord.

J'en avais assez. Cette maison était un labyrinthe. Il fallait que j'aille dehors. J'essayai d'ouvrir la fenêtre, mais elle était bloquée. J'essayai avec une autre, encore incapable de l'ouvrir. J'avais beau essayer, aucune ne s'ouvrait. Je décidai d'en casser une puisqu'elles ne voulaient pas s'ouvrir. Je pris ma lampe et la lançai vers la fenêtre. Au moment où la lampe allait toucher la fenêtre, elle se figea, puis tomba au sol.

Ce n'était pas normal du tout. Désespéré, je frappai la fenêtre avec la lampe dans mes mains. Au moment de l'impact, je fus violemment projeté vers l'arrière et tombai, comme si la fenêtre m'avait repoussé. Je m'enfuis de cette pièce et me mis à courir partout dans ma maison. Je regardai chaque fenêtre, mais ce que je voyais n'avait aucun sens. J'étais à l'ouest, puis au sud-est, puis au nord-est, puis au nord, et plus j'avançais, plus j'avais l'impression de m'éloigner.

À bout de force je m'effondrai sur un canapé dans un salon. Je me suis dit que je dormirais ici, demain quand il ferait jour je continuerais. Je fermai ma lampe de poche et m'installai confortablement. J'allais m'endormir lorsqu'un bruit semblable au précédent me fit sursauter. Je n'étais pas fou, il y avait quelqu'un dans la maison. Le bruit semblait provenir du premier étage. Je réalisai autre chose: je n'avais jamais vu d'escaliers allant au premier.

Je ne savais pas quoi faire. Le bruit se répéta, plus proche. Je me dirigeai vers lui, me demandant comment je pouvais monter. Le bruit recommença, très près de moi. J'avançai encore vers lui comme si je pouvais l'arrêter. Il était maintenant juste au dessus de moi.

Je fixai le plafond, mort de peur. Dans ma main, la lampe s'alluma. Je la lâchai aussitôt. Comment la lampe débranchée pouvait-elle s'allumer? Elle était de plus en plus brillante, illuminant la pièce comme le ferait le soleil. Le bruit se répéta encore et l'ampoule explosa, me plongeant dans les ténèbres, car j'avais oublié ma lampe de poche dans le salon.
J'actionnai l'interrupteur, mais aucune lumière ne s'alluma. J'essayai d'allumer les lampes, mais aucun résultat. J'avais une infraction de domicile et une panne d'électricité en même temps!

Le bruit se répéta une fois de plus, on aurait dit que quelqu'un sautait au dessus de moi. Tout à coup, il y eut des craquements, le voleur marchait lentement vers moi. Il était directement au dessus de moi quand il s'arrêta.

Il se mit a sauter sans s'arrêter. Je sentais le plafond céder. Comment quelqu'un qui saute pouvait-il faire effondrer un plafond? Il se fendit à plusieurs endroits et après quelques vaines protestations s'effondra. Je me jetai vers le côté pour éviter que des débris ne m'écrasent. J'étais couché à plat ventre accoté sur un mur, je fermais les yeux pour les protéger de la poussière et j'avais de la misère à respirer. Je le sentais tout près de moi et je n'osais bouger de peur qu'il ne me voit. La poussière finit par disparaître et je me risquai à jeter un coup d'œil.

Il n'y avait rien, absolument rien. Tout était normal. Le plafond était réparé et il n'y avait personne. Je devais être vraiment fatigué pour halluciner de telles folies. Je me levai et enlevai la poussière imaginaire que je pensais avoir sur moi. Je me dirigeai vers la porte pour retrouver le canapé.

Quand je voulu ouvrir la porte, elle était barrée. J'essayai une autre, barrée elle aussi. Je les essayai toutes et le résultat fut le même. Les lumières s'allumèrent soudainement, brillant de plus en plus fort, comme la lampe avait fait. Les ampoules éclatèrent encore, me retrouvant une fois de plus dans le noir.

Je sentis quelqu'un près de moi. Il se mit à sauter comme avant et le plancher craquait tellement que je le sentais fendre en dessous de moi. Je ne pouvais m'accrocher à rien et inévitablement il s'effondra. Je tombai et quand j'atteignis le sol, il faisait jour et je me retrouvai soudainement dans mon lit sous mes couvertures.

Le 9 rue OakwoodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant