Je m'avançai lentement dans le sombre corridor, ne voyant presque rien, car les ténèbres absorbaient la lumière de ma lampe de poche. Je regardai sur mon gps pour voir où j'étais. Il y avait toujours un point rouge, mais il n'y avait aucune maison. J'allai dans les réglages et le seul message que je trouvais était «localisation impossible».
Ou étais-je? Étais-je seulement encore dans ma maison? D'après le froid qui régnait dans le corridor, j'en déduisis que j'étais sous terre, dans le sous-sol du bâtiment. N'y avait-il pas assez d'étages dans cette maison de malheur?
Je marchai, marchai et marchai encore. Je regardai l'heure sur mon téléphone: il était minuit. Ce n'était pas possible! Je m'étais endormi tard et les derniers événements auraient dû durer des heures! Le temps ne s'écoulait pas normalement ici. J'étais piégé à minuit et je ne savais pas comment sortir de cet enfer. Je marchai encore et encore, j'avais l'impression que cela faisait des heures que je marchais! Enfin, je vis quelque chose de nouveau: une faible lueur au bout du corridor. Je courus vers cette sortie tant attendue. Enfin arrivé au bout du corridor, je vis que la lumière était une lampe accrochée au mur à côté d'une porte. Je l'ouvris prestement voulant m'enfuir au plus vite et je tombai sur...un autre corridor!
Je désespérais. Quand est-ce que ce cauchemar prendrait fin? Je regardai plus attentivement le corridor. Il était éclairé de dizaines de lampe comme la précédente et des centaines de peintures étaient accrochées aux murs. Il était au moins plus accueillant que le précédant. De plus, le bout semblait assez proche, à seulement quelques centaines de mètres.
Tous les tableaux accrochés aux mur étaient digne du Louvre. Je voulus voir qui les avaient peintes, mais aucune n'était signé et je n'en connaissais aucune. Je marchai néanmoins lentement pour apprécier la beauté de ces œuvres.
La traversée du corridor ne prit à peine que quelques minutes. Au bout il y avait une autre porte. Je tournai la poignée, mais elle était barrée. La clé était sûrement cachée dans le corridor, entre deux tableaux ou derrière un.
Les lumières se mirent à clignoter comme si quelqu'un jouait avec l'interrupteur. Elles clignotèrent encore plus vite et finirent par s'éteindre.
J'allumai rapidement ma lampe de poche, mais c'était comme si j'étais revenu dans le dernier corridor: la noirceur m'enveloppait et je ne voyais presque rien.
Un rire puissant et aigre résonna tout d'un coup. Je me figeai et le rire devint encore plus fort. Il semblait loin et proche en même temps. Je pointai ma lumière vers l'autre bout du corridor, mais je ne pouvais rien voir à cause des ténèbres. Il devint fou et plus saccadé, comme s'il manquait d'air tellement il riait. Il s'arrêta tout aussi abruptement qu'il avait commencé.
J'entendis quelqu'un crier. Le cri provenait de l'autre bout du couloir. Puis, quelqu'un d'autre se joignit à lui. Des dizaines de voix se mirent à crier et d'autres encore s'ajoutèrent. Les cris étaient tellement forts que je m'effondrai à genou, la tête entre les mains et mon cri de douleur retentissait encore plus fort que leur cri. Les cris s'approchèrent, ils avançaient dans le couloir et il allait bientôt m'atteindre. Je tombai au sol, ne pouvant plus supporter ces cris. Les cris provenaient maintenant des murs à côté de moi et étaient encore plus fort. Je n'en pouvait plus, mes tympans allaient exploser. Les cris diminuèrent rapidement et le soulagement m'envahit. J'avais un énorme mal de tête à cause des cris et n'osais me relever.
Les lumières s'allumèrent aussitôt, mettant fin à ce cauchemar. Les lumières clignotaient toujours, mais cela n'avait pas d'importance tant qu j'avais de la lumière. J'ouvris les yeux pour sortir de ma torpeur et compris soudainement d'où étaient venus les cris.
Les personnages des peintures avaient tous été assassinés, littéralement assassinés. Quelqu'un était rentré dans toutes les peintures et avaient horriblement tué les personnages. Certains avaient été poignardés; d'autres avaient perdu des membres, voire la tête; d'autres pendaient au plafond de leur peinture, les organes arrachés; parfois ils avaient été fusillés, les cris ayant couvert le bruit des fusils; certains avaient été brûlés vif ou écrabouillés par des meubles; tous avaient été tués d'une manière violente et sanglante. Du sang frais coulait des peintures mutilées.
J'eus le goût de vomir. Qui avait pu commettre de telles atrocités? Mon petit doigt me disait que le coupable était dans une des œuvres. Je ne voulais pas en voir plus et surtout pas tomber sur le meurtrier. Malheureusement, il me fallait la clé de la porte pour pouvoir m'enfuir. Je traversai le corridor en les observant toutes malgré moi. Je me retins de vomir plusieurs fois, voyant à quel point le carnage avait été violent.
J'arrivais bientôt à l'autre bout et je n'avais pas encore vu la clé. Aucun personnage n'avait été épargné et tous étaient morts dans d'horribles souffrances. Les lumières clignotantes n'aidaient pas du tout mes recherches. J'arrivai face à la porte, où un gros tableau que je n'avais pas remarqué en ouvrant la porte était accroché. Le tableau, qui prenait presque toute la porte, représentait un atelier de peinture où un peintre créait un tableau. Le personnage était bien vivant, si on peut le dire comme ça, et était le seul survivant. Il était complètement tâché de rouge, comme s'il avait pris un bain de peinture. Quelques seaux tachés de rouges vides étaient éparpillés autour de lui et en arrière-plan on voyait plein de peintures faites avec cette même peinture. Par contre, toutes ces peintures étaient vraiment dérangeantes, montrant des cadavres, des meurtres et d'autres atrocités.
Je regardai le personnage plus attentivement. Il était en train de peindre une œuvre comme les précédentes. Les lumières clignotantes m'empêchaient de bien voir. Croyant que mon imagination me faisait des tours, je fixai sa main qui peignait. À chaque clignotement, elle semblait se déplacer. Plus je la fixais et plus elle semblait réellement se déplacer. J'allumai ma lampe de poche pour en avoir le cœur net. Le peintre faisait un mouvement fluide du bras très lentement, car il travaillait sur une partie compliquée.
Il la finit et, sous mes yeux, il bougea comme s'il était vivant. Il trempa son pinceau dans le dernier seau de peinture et vit qu'il était vide. Il se leva, prit ses seaux et se retourna, où il tomba face à moi en train de l'espionner.
Il jeta ses seaux à terre et me sourit moqueusement. Il avait un regard fou et ses yeux semblaient vouloir m'arracher la gorge. Je compris alors pourquoi il n'était pas mort: c'était lui le meurtrier et il prenait le sang de ses victimes pour peindre.
Je vis une fine clé attachée à sa taille. La clé de la porte! Pour m'enfuir, il fallait que je l'affronte. J'essayai de décrocher la peinture, mais elle était solidement fixée. Le meurtrier riait de moi, le même rire que j'avais entendu quelques minutes avant. Je me reculai, me préparant à foncer dans la toile. J'allais m'élancer lorsque le peintre s'avança dans la toile. La surface de la toile sembla liquide et il la traversa sans problème. Il était un peu plus grand que moi, mais semblait moins costaud.
Il me fonça dessus et me fit tomber. Il sortit de sa manche un couteau et s'élança vers moi. Je me tournai sur le côté et il ne me manqua que de quelques centimètres. Je le frappai à la main, lui faisant lâcher son couteau, puis aux jambes. Il s'écroula et je me relevai, me préparant à le frapper. Il sortit un autre couteau de son manteau et je lui donnait un coup de pied à la main, faisant revoler le couteau loin derrière lui. Il essaya de me frapper, mais je l'évitai. Il en profita toutefois pour se relever. Il fonça encore sur moi et par réflexe je m'accroupis, le faisant culbuter. Je lui frappai le visage avec mes poing, espérant le sonner. Je sentis la clé sous moi. En à peine une seconde, je lui arrachai la clé et lui donnai un coup de pied à la mâchoire.
Je courus le plus vite possible, essayant d'atteindre la porte avant qu'il ne m'atteigne. Je l'entendis se relever et, avec un cri de rage, se lancer à mes trousses. Heureusement, je l'avais bien sonné et il couru moins vite que moi. Le couloir me sembla extrême long et j'arrivai enfin au bout. Rapidement, je rentrai la clé dans la serrure et la tournai, pendant que le meurtrier s'approchait rapidement. Un déclic tant attendu se fit entendre. Je retirai la clé et ouvris la porte. Je la refermai et un choc l'ébranla. Le meurtrier était de l'autre côté. Il fallait vite que la rebarre. Je rentrai la clé dans la serrure, donnai un coup d'épaule dans la porte pour la fermer complètement et tournai la clé. Un clic résonna comme une musique à mon oreille et je m'éloignai de la porte. Elle tremblait de plus en plus fort et j'avais peur qu'elle lâche.
Je regardai autour de moi pour trouver une arme. J'étais dans une petite pièce sans lumière, presque aussi petite qu'un garde-robe et elle était vide. Plus important encore, il n'y avait aucune autre issue. J'étais pris au piège! J'entendis le meurtrier crier et la porte craqua. Il refonça dessus et une fente traversa la porte. Il y avait un petit trou qui m'éclairait. Je vis son œil me regarder avec une satisfaction morbide et il enfonça la porte. Elle éclata en mille morceau en même temps que toutes les lumières explosèrent et que le plancher se déroba sous moi. J'entendis son rire de satisfaction avant de chuter à une vitesse folle. Je tombai et quand j'atteignis le sol, je me retrouvai soudainement sous mes couvertures dans mon lit et il faisait maintenant jour.
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Le 9 rue Oakwood
ParanormalJe m'appelle Jason, j'ai 23 ans et je viens de sortir de l'université en informatique. J'ai eu beaucoup de chance, car en sortant de l'université, je me suis fait embauché par une entreprise internationale comme programmeur informatique. Je peux don...