Chapitre 6

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Je sortis prestement de mon lit, ne comprenant pas comment j'avais atterri dedans. Était-ce un rêve? Étais-je rendu fou? Je regardai par la fenêtre. J'étais au deuxième étage à l'est. Non, aucun doute possible, la maison était vivante.
Je pris mes valises et je rangeai tous mes bagages. Pas question que je reste plus longtemps dans ce lieu maudit. Après avoir tout rangé ce que j'avais amené, je sortis de ma chambre. Je me retrouvai à l'entrée, encore. La porte se referma brusquement derrière moi. Je l'ouvris pour être sûr et je retrouvai face à un ascenseur.
Que faire? Explorer la maison ou sortir? C'était une chance inespérée et je voulais vraiment voir ce qu'il y avait là-haut. En même temps, cette maison était vivante et elle essayait de me tuer.
De toute façon, je finissais tout le temps dans mon lit à la fin de la nuit, donc je n'avais rien à perdre. Je savais que cela me torturerait l'esprit si ma curiosité n'était pas assouvie.
Je déposai mes bagages devant la porte. Je pris une lampe de poche, une bobine de fil et mon téléphone pour ne pas me perdre. Encore.
C'était le matin, donc si j'allais rapidement, je pouvais explorer toute la maison avant la nuit.
C'était un vieil ascenseur, celui avec une grille et une poignée à l'intérieur que tu dois positionner vers le numéro de l'étage dont tu veux aller. Vers la droite, donc vers le haut, il y avait quatre étages. Au milieu, où était l'ascenseur, était le rez-de-chaussée. Vers la gauche se trouvait 3 autres étages. La maison avait un total de 8 étages...
Bon, je commençai par le premier. Je positionnai la poignée vers le 1 et je fermai la grille. L'ascenseur trembla, grinça, puis commença à monter. Je suis sûr que cet ascenseur ne respectait pas du tout les normes de sécurité, j'avais peur que le système de poulies se brisent à chaque secousse.
Je fini néanmoins à me rendre au premier étage. La lumière de l'ascenseur éclairait une aire ouverte ressemblant à l'entrée en dessous. J'attachai le fil à l'ascenseur et je m'assurai de sa solidité pour ne pas qu'il lâche. Je regardai mon téléphone. J'étais toujours dans la maison et exactement à l'endroit où j'étais supposé être. Je pris la première porte à droite. Je me retrouvai dans un autre salon. Ce qui m'étonnait c'est qu'aucun ne se ressemblait. Celui-ci était plus rustique, avec beaucoup de meuble en bois et un foyer en pierre surmonté d'une tête d'orignal.
Je pris encore la porte de droite. Je me retrouvai dans une immense bibliothèque. Elle s'entendait sur trois étages et contenait des centaines de milliers de livre. J'en pris un au hasard. Aucun d'eux n'avait de titre. Je l'ouvris et tournai les pages. Il était...vide? Ce n'était qu'un livre de pages blanches. J'en pris un autre. Il était vide aussi. J'en pris des dizaines de plusieurs étagères, tous vides. C'était une bibliothèque de livres vides... Je traversai la bibliothèque pour trouver une porte. La seule présente était celle au bout.
De l'autre côté, je trouvai l'air très humide. En m'y aventurant, je découvris que c'était une piscine. Une piscine...au premier étage...Mais quelle maison de fou! C'était minimum une piscine olympique. Je la touchai. Elle était délicieusement chaude. Mais comment cela était-il possible? Personne ne s'occupait de la maison depuis des lustres! Je me promenai dans la pièce et remarquai un panneau de contrôle au bout. Je l'examinai et remarquai qu'il y avait un système complexe d'autorégulation, de sanitarisation et de chauffage. Les anciens propriétaires ont vraiment été dans le luxe! J'aurais eu beaucoup de plaisir ici si c'était une maison normale qui n'essayait pas de me tuer.
De l'autre côté du bassin il y avait une autre porte. Elle menait à un couloir bordé. De plusieurs chambres. Celles à droite étaient éclairées par les fenêtres du côté est de la maison. Je regardai dehors pour m'assurer que j'étais toujours au bon endroit. Je voyais effectivement le côté droit de ma maison. Je continuai, rassuré que ma maison ne veuille pas me perdre encore une fois. Le couloir était vraiment long. Il faisait tout le côté de la maison. Il devait y avoir des dizaines de chambres, j'aurais pu y loger tous mes collègues à l'université.
Au bout se trouvait une autre porte, comme si je n'en avais pas assez. Je tombai cette fois dans une salle de jeu. Elle était tout simplement géniale. Il y avait des tables de billard, de ping-pong, de babyfoot, de air hockey et bien plus. Il y avait même de vieilles arcades et des machines de pinball. J'aurais pu passer tellement de temps ici! Pourquoi cette maison devait-elle être hantée? Il y avait tout ce que je voulais! Je contemplai cette salle avec envie et me forçai à continuer.
Derrière, oh surprise, une autre porte, se trouvait la salle la plus étrange que j'avais vu. Elle était sobre, n'ayant presque pas de meuble. Sur les murs, il y avait de drôle de lampes, qui ne semblaient pas avoir d'ampoule. Cela m'intrigua beaucoup, me poussant à allumer l'interrupteur. En l'activant, toutes les lampes s'enflammèrent d'une belle couleur orangée. C'était donc des lampes à l'huile. La salle était maintenant beaucoup plus claire. Je remarquai tout de suite un détail inhabituel: il n'y avait aucune autre porte, c'était un cul-de-sac. Au bout se trouvait le seul meuble, un piédestal en pierre. Ce qui attira mon attention fut ce qui se trouvait sur le piédestal: une petite bille en verre, de la taille d'un raisin, qui semblait rempli d'une fumée orangée, de la même couleur que les flambeaux. Elle reposait dans une petite cavité creusée dans la pierre. Tout autour étaient inscrits des symboles incompréhensibles gravés dans la roche.
Je ne sais pas pourquoi, mais j'eus l'irrésistible envie de prendre la bille. Dès que la bille quitta son alcôve, les flammes grandirent, devinrent plus agitées et rouges. Je sentis l'air devenir très lourd autour de moi. J'entendis un rire grave et puissant. Non, ce n'était pas le peintre. J'entendis des pas se rapprocher. Où avais-je entendu ce pas lourd avant? J'eus soudain une illumination: le voleur lors de ma première nuit.

Le 9 rue OakwoodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant