PROLOGUE

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Me voilà, assise dans la voiture à côté de la personne que je hais le plus en cet instant. En effet, ma mère vient tout juste de faire un scandale dans le hall du commissariat en s'en prenant à mon petit ami Mike, et cela devant tous les policiers ainsi que mes amis qui se sont faits arrêtés en même temps que moi.

Cela fait 10 minutes que personne ne parle dans la voiture, mais en entendant ma mère soupirer une fois de plus, je ne peux m'empêcher d'éclater.

- C'est bon Maman, ce n'était pas de sa faute ! J'ai pris cette décision de mon plein gré !

Suite à ma réaction, je vois ses phalanges blanchir autour du volant puis elle quitte la route des yeux une demi-seconde pour me montrer toute la rage qu'elle contenait en elle depuis le début du trajet. Il ne lui en fallut pas plus pour éclater à son tour.

- Depuis que tu le connais, tu ne fais que me désobéir et me mentir ! Je ne veux plus que tu le revois ! Il est mauvais pour toi !

L'entendre parler ainsi de Mike m'horripile car depuis quelques mois ma mère est moins présente à la maison me laissant seule assez souvent. L'arrivée de mon petit-ami m'a permis de sortir de la solitude et d'avoir quelqu'un qui fait attention à moi.

- Non ! C'est mon copain ! C'est horrible la façon dont tu parles de lui alors que tu ne le connais pas ! Tu ne sais même pas qu'il me rend heureuse puisque je te vois quasiment jamais ces temps-ci ! Cela aurait pu être lui ou un autre, tu l'aurais détesté de toute manière car la seule chose dont tu as peur c'est que je sois comme toi ! Aussi stupide que toi pour me faire avoir et engrosser par un homme qui ne peut pas assumer une paternité !

La voiture devient silencieuse suite à la gifle monumentale que je viens de me prendre. Je reste bouche bée face au geste de celle qui n'a auparavant jamais levé la main sur moi. Ma mère tourne la tête dans ma direction et je peux voir de la culpabilité et de la douleur dans son regard. Je regrette aussitôt mes paroles connaissant la triste histoire de me mère, l'histoire de ma naissance. Elle ne m'a jamais rien cachée, et m'a annoncée, lorsque j'avais 14 ans, que mon père n'était pas parti en voyage comme je le pensais depuis gamine, mais qu'il s'agissait d'un homme mauvais, un proxénète qui avait abusé d'elle dans la rue alors qu'elle n'avait que 15 ans. Je m'apprête à ouvrir la bouche pour m'excuser d'avoir été trop loin dans mes paroles, mais je pousse un hurlement quand je vois les phares de la voiture en arrivait en face de nous. Je n'entends que mes cris et les battements de mon cœur qui menace de sortir de ma cage thoracique. Ma mère essaie de réagir en tournant le volant et en appuyant sur le frein mais rien ne se produit. Tout se déroule en deux ou trois secondes, mais ce sont les plus longues de ma vie. Heureusement la voiture d'en face s'écarte et retourne sur sa voie mais notre voiture sort de la route, traverse une rambarde de sécurité et s'encastre dans un arbre. J'ai l'impression de ressentir chaque secousse, d'entendre chaque partie de mon corps de briser ou cogner contre les parois de la voiture. Je ressens encore aucune douleur, j'espère pouvoir passer de l'autre côté dans agoniser dans cette voiture, sans souffrir.

La dernière image dont je me souviens est celle de ma mère, le regard qu'elle m'a donné suite à la gifle. Les dernières paroles que j'ai eues pour ma mère sont des reproches et des insultes.
Je n'ai même pas eu le temps de m'excuser...



Because of youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant