Because of you

Chapitre 1 : Réveil douloureux

¤ {Elle m'a donnée la vie alors que je lui ai ôtée la sienne.} ¤

BIP BIP BIP

Voici le seul son que je parviens à entendre. J'ai la sensation d'avoir les yeux ouverts mais ne vois seulement qu'un brouillard noir. Je suis comme emprisonnée par un étau, incapable de déglutir à cause d'une gêne dans ma gorge, incapable de sentir mes membres bougés et mes paupières sont très lourdes. Ma seule envie est d'ouvrir les yeux, voir ce qui m'entoure, découvrir où je suis. Cependant mon cerveau est comme en sommeil, il me faut un effort surhumain pour papillonner des yeux. La lumière intense et la décoration blanche de la pièce agressent ma rétine. Je continue de me battre sentant une présence à mes côtés. Une fois ma vision plus nette, j'essaie de parler mais aucun son ne sort de ma bouche, je m'agite dans tous les sens, complètement paniquée. A cet instant je réussis à attirer l'attention de la personne à mes côtés, une infirmière.

- Mademoiselle White, vous êtes enfin réveillée ! Calmez-vous s'il vous plaît ou vous allez vous faire du mal. Ne vous inquiétez pas, vous avez un tuyau dans la gorge vous permettant de respirer, restez tranquille, je vais chercher un médecin.

J'attends patiemment le médecin sur mon lit d'hôpital, j'en profite pour réfléchir à mon arrivée ici. C'est comme si je revoyais un film que j'avais déjà vu, tout me revient en mémoire : la dispute, la gifle, l'accident, la douleur et le brouillard. Les larmes défilent sur mes joues. Celles-ci me piquent, j'en déduit avoir les joues éraflées et pas encore cicatrisées.

Un homme en blouse blanche rentre dans la chambre avec un regard empli de pitié, me rendant anxieuse pour la suite, car je sais ce qu'il va m'annoncer. Cette idée intensifie mes pleurs et provoque un début de crise d'angoisse. Je respire de plus en plus vite, mais seulement par le nez car ma gorge est occupée par ce tuyau dérangeant. Je suffoque lentement et je n'entends ni le médecin ni l'infirmière. Ils allongent mon brancard à l'horizontal et enlèvent avec précaution le tuyau respiratoire. Mes yeux s'écarquillent quand cette brûlure se propage dans ma trachée. Je n'ai jamais éprouvé pareille douleur. La souffrance terminée, je prends une bouffée d'air frais comme si je remontais à la surface d'une mer déchaînée.

- Allez-vous mieux mademoiselle White ?

- Oui merci...

Prononcer ces deux mots est une réelle épreuve. Ma voix est méconnaissable et parler me provoque une légère irritation dans la gorge. S'apercevant de ma difficulté, le médecin m'apporte un verre d'eau que je m'empresse de finir malgré mes mains tremblantes.

- Pouvez-vous me dire votre prénom et où vous êtes ?

Après avoir tousser pour remettre ma voix en place, je me fais un plaisir de lui prouver que ma mémoire va bien. Plus vite cet interrogatoire sera terminé, plus vite on me conduira à ma mère. J'aurais aimé qu'elle soit la première personne que je vois en me réveillant mais si elle est également coincé dans un lit d'hôpital, je veux aller la rejoindre au plus vite.

- Je suis Cassidy White et je sais que nous sommes à l'hôpital. Où est ma mère ?

- Pouvez-vous me dire en quelle année nous sommes ?

- Je vous ai posé une question ! Où est ma mère ?

- Une réponse pour une réponse Cassidy.

Je commence à perdre patiente. Ce guignol en blouse blanche prend ça pour un jeu alors qu'il est clairement question de vie ou de mort ! Il s'agit de ma mère ! Il faut que j'aille la retrouver, m'excuser pour mon comportement. Je veux qu'elle me dise qu'elle m'aime et qu'elle me prenne dans ses bras. Elle doit tellement s'inquiéter de ne pas savoir où je suis.