The flame of the Fox

Chapitre 2

Le choc émotionnel était fort, puissant. Cet enchainement soudain d'événement m'avait littéralement ôté toutes capacités à m'exprimer ou bien même à respirer. Une douleur monstrueusement aigue remuait mes entrailles et je m'apprêtai  à m'écrouler quand un conciliateur me rattrapa avant que je n'atteigne le sol. Je ne demandais que ça: quelque minutes de répits, or les conciliateurs m'avaient déjà évacuée .Ils me trainèrent hors de la foule d'adolescents, me laissant comme dernier souvenir du quartier B mon portrait affiché sur l'écran.

A ce stade je devenais un objet: on me déplaçait , me soulevait, je n'étais plus libre de mes gestes. On me plaça dans un vulgaire wagon à bestiaux ou je me recroquevillai dans un coin sombre. A croire que j'étais désormais considérée comme un animal.

Le silence s'était emparé du wagon quand une petite dame dodue vint briser celui-ci. Elle se dodelina jusqu'a moi avant de s'assoir à mes côtés ce qui me laissai l'observer: elle n'était ni petite ni trop grande, juste d'une taille moyenne qui n'était évidemment pas proportionnelle à son poids. Son obésité était malheureusement flagrante: un double menton venait délimiter son visage et ses bras pendaient lamentablement. Malgré cela, cette femme prenait le soin de maquiller ses yeux ronds noisette en déposant un léger trait noir au ras des cils et en coiffant soigneusement ses cheveux ondulés en un petit chignon.

-Je ne t'obligerais pas à l'avaler...dit-elle

Elle me tendit un petit cachet blanc qui était logé dans le creux de sa main moite.

-C'est quoi ? demandais je sèchement

- Le voyage va être plus ou moins long...il faudra être patiente et je doute que tu sois patiente!

Mon regard  était toujours posé sur le cachet aux effets inconnues. Une partie de moi me conseillait d'avaler le petit comprimé tandis qu'une autre partie me laissait tout de même septique. J'étais donc partagée en deux, faisant planer un mystérieux doute qui me conseillait d'avoir recours à un silence total. Plus un mot ne sortit de ma bouche même si je brûlais d'envie de lui poser mainte questions sur ce comprimé.

-C'est un somnifère continua t-elle, il t'aidera à t'endormir pendant le voyage, avant d'arriver à destination il faut compter au moins deux grosses journées et je pense qu'il serait plus raisonnable que tu dormes pendant ces prochaines 48 heures...

Si tout cela était réel, alors il serait en effet plus prudent d'avaler le somnifère mais pourquoi devrais je faire confiance à une inconnue? Même si cette femme ne m'inspirais guère confiance, je me résolue tout de même à avaler le comprimé qui me plongea aussitôt dans un sommeil profond...