Retrouvailles

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Partie 2 : Nouvelle vie

4 mois plus tard


Je m'étais rapidement faite à ma nouvelle vie. Le lycée se passait plutôt bien. Rien d'anormal à noter. Vivais-je seule ? Absolument pas. Ça ne m'aurait pas gêné, mais quand quatre mois plus tôt il avait décidé de me suivre, je ne l'en avais pas empêché. Avait-il une idée derrière la tête en me demandant ça ? C'était certain. Mais je n'avais pas posé de question. Je l'avais accepté dans ma vie et nous ne nous en sortions pas trop mal. Il ne m'avait pas non plus posé de question sur mes intentions ce qui m'avait évité de mentir encore une fois. Je n'avais pas eu de nouvelles de mes frères. Juste un message pour les informer que j'étais bien arrivée. Et depuis, silence radio. J'avais une fois essayé de les contacter. Je n'y étais pas parvenue. Je n'avais pas réessayé. Ils devaient se trouver en mission, je ne savais pas.

Par contre, je communiquais souvent avec Matthew. Il avait très mal vécu mon départ. Et je devais reconnaître que j'avais mal vécu également notre séparation. Je m'étais attachée très fortement à ce garçon. Du coup, nous parlions tous les jours. J'étais impatiente du jour où nous allions nous retrouver. Pour le moment, j'allais au lycée comme une adolescente normale. Même si j'avais dépassé l'âge d'y aller.


Ce soir-là, je rentrais tranquillement à l'appartement, en ramenant le repas de ce soir. Il allait encore être affamé et je devais avouer que je l'étais également. Une fois le seuil de la porte d'entrée passée, j'entendis son ton condensant parvenir jusqu'à mes oreilles.

- Femme à manger !

Tout ce qu'il se ramassa sur la figure fut ma chaussure que j'étais enfin parvenue à enlever. Un juron se fit entendre en même temps qu'un sourire apparaissait sur mon visage. J'arrivais dans le salon et le fusillai du regard.

- Parle moi encore une seule fois comme ça et tu iras squatter chez la voisine, le menaçai-je.

Il se contenta de me faire un sourire pervers avant de me renvoyer ma chaussure que j'évitai de justesse. C'était toujours comme ça entre nous.

- Mange et étouffe toi avec.

Il rigola avant de me donner une tape sur les fesses. En guise de réponse, il se ramassa une gifle qu'il accepta sans rien dire. Il connaissait les conséquences de son geste. Mais il avait tout de même tenté la chose. Courageux. Je le respectais pour ça.

Nous mangeâmes tous les deux et je décidai d'aller me coucher. J'étais fatiguée. Ma journée avait été épuisante. Je pris une douche rapide et allai m'allonger d'une façon peu féminine sur mon lit. Quelques minutes plus tard, je sentis la porte de ma chambre s'entrouvrir légèrement. Je n'avais plus assez de force pour lui sommer de sortir de mon espace privé. Il vint sans me demander mon avis s'allonger près de moi. Il passa son bras autour de ma taille et me colla contre son torse. Pas assez de volonté pour le repousser.

- Ta journée ?

- Épuisante, marmonnai-je dans un murmure.

- Je sais.

- Alors pourquoi tu demandes ?

Je n'avais pu m'empêcher de lui grogner dessus comme un animal. Son rire fit tressauter son corps.

- Pour t'embêter.

Je me doutais de sa réponse. Elle était si évidente. Benjamin m'épuisait littéralement.


La sonnerie qui me réveilla me donna des envies de meurtre envers mon réveil. Je m'attendais à ce que Benjamin soit revenu dans sa chambre pendant la nuit. Mais à ma grande surprise, mon corps était toujours prisonnier de son bras. Il fallait que je me dégage pour aller me préparer. Si lui n'avait rien à foutre de ses journées, moi j'avais cours. Et je ne comptais pas sécher. Terminée l'attitude de mauvaise élève. Je devais me fondre dans le décors. En quatre mois j'avais eu le temps de me faire une idée précise de certaine personne. Mais mon plan n'était pas encore prêt. Bref, je devais aller me préparer et l'autre abruti ne me laissait pas la possibilité de le faire. Le pousser ? Pas sûr que cela soit une bonne idée. Tant pis, il ne me laissait pas vraiment le choix en fait. Après ce que je m'apprêtais à faire, il allait falloir que je sois réactive et que je cours m'enfermer dans la salle de bain si je ne voulais pas de représailles trop ardues.

Liens de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant