1: Rencontre

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Par une froide journée d'avril où le printemps était roi, alors que les bourgeons commençaient à apparaître dans les branches des arbres et que l'odeur des feuilles d'automne trainait encore dans l'air, un prince se promenait à cheval, au milieu de la forêt de son enfance. Ce grand prince d'Irlande, d'une beauté sans pareil, n'avait pas, détrompé vous, eu une vie facile où joyaux et richesse chassait tout tracas.Dès son enfance, il avait été une déception pour ses parents qui attendaient une fille. Sa mère, dont la colère était sans limite, avait dès lors commencé à le battre. Elle n'avait jamais été saine d'esprit. Elle trouvait son fils simplet. Son grand frère, disait-elle, pourrait assurément prendre le trône lorsqu'il serait temps. Quand au plus jeune...

Depuis sa naissance, ses égoïstes parents le veulent marier d'une femme de pouvoir. Ils disaient qu'ainsi, malgré leur simplet de fils, ils en récolteraient de l'argent. Toutefois, il était rare de voir des femmes ayant des richesses. Elles appartenaient tous au mari.

Ainsi, si l'aîné, dont le cœur glacé était sans pitié et sans amour venait à être l'héritier, il détruirait le royaume à coup sûr. Adrien, triste de son sort, avait toujours voulus trouver l'amour malgré le fait qu'il savait la chose impossible pour un homme de son rang, les femmes ne voulant de lui que pour ses joyaux malgré sa beauté. Dépité, il rentra au royaume, qui lui semblait à présent plus triste que jamais.

Dans les sombres et humides couloirs du château où il errait, déprimant en silence, il croisa une jolie jeune femme qui, étant vêtue de quelques vieux haillons, devait assurément être une esclave. C'était une métisse aux yeux d'azure et aux joues rougeâtres qui avait l'air aussi, sinon plus, triste que lui. Il s'arrêta donc afin de l'aborder:

- Pardonnez-moi mademoiselle, mais allez vous bien? J'ai remarqué une profonde tristesse en vous.

- Ne vous faites point de soucis pour moi mon seigneur, répondit-elle.

Elle tenta de partir et sur un coup de tête, il l'en empêcha en lui attrapant le bras. Effectivement, ce prince au grand cœur considérait chaque esclave de son père comme son égal, une personne à part entière qui méritait que l'on lui témoigne du respect.

À l'instant où il lui attrapa le bras, la jeune femme se retourna et se retrouva le visage si prêt du prince qu'elle en fut quelque peu gênée. Puis, leurs yeux se croisèrent et pendant un long moment, le temps sembla se figer. Soudain, la servante toujours hypnotisée par le regard du jeune prince, dégagea son bras et quitta l'endroit en courant. Cette fois-ci, Adrien, qui était abasourdi par ce qui venait de se passer, ne tenta pas de la retenir.

Sous le choc, il ne pensa qu'à prendre l'air afin de retrouver ses esprits. En moins de deux, le prince était dans ses appartements, le visage rouge de gêne face à son balcon, les pensés se bousculant déjà dans sa tête. Pendant ce temps, la jeune femme rejoignit les cuisines où les servantes du château préparaient dors et déjà le dîner.

Adrien pensif, entendit à peine qu'on venait de cogner bruyamment à sa porte, lorsqu'il se racla la gorge, se forçant à sortir de ses pensées et se dirigea vers celle-ci.

- Bonjour à toi mon fils.
Adrien, qui recula d'un pas méfiant, fut surpris de voir son père lui adresser la parole avec tant de gaité.

- Eum... Pardonné ma brusquerie père mais, que me voulez-vous?

- J'aimerais bien discuter avec toi de...

- NON! Pas encore de mariage je...

- Arrête je t'en pris. Je ne suis pas là pour te parler de mariage, répondit le roi, choqué. Je suis là pour te dire que... que ta mère ne vas pas ...

Adrien, qui senti la rage le submerger brusquement, lui claqua la porte au nez. Quel imbécile son père pouvait être parfois! Ne voyait- il pas qu'il se passerais bien d'elle? Si seulement il savait, mais jamais cela n'arrivera. Il refoula les souvenir qui commençais à remonter ne voulant se remémorer aucun de ces instants maudits...

Boulversé, il décida d'aller dormir. Lorsqu'il retira son chandail afin d'en mettre un nouveau, il croisa son reflet dans la glace et stoppa net son mouvement. Il observa pendant un instant son dos, ses épaules et ses bras. Tant de cicatrices! Tant de malheur! Tant d'images!

Oubliant tout il alla se coucher et sombra rapidement dans un profond sommeil, un endroit où son esprit était enfin à l'habrit de tout ces horribles souvenirs...

Pour toujours et à jamais...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant