Chapitre 5 : La fille au revolver

79 4 0
                                    

Le groupe d'élèves s'étaient à présent rassemblés autour d'Elsa, formant un cercle hostile.
"Bon, qui s'en occupe ? fit un garçon petit et brun, mais plutôt musclé.
-Adam ? proposa une rouquine en regardant un jeune homme - apparemment nommé Adam - incroyablement grand et au moins aussi musclé qu'un culturiste professionnel."
Elsa devina à son sourire stupide et ses yeux s'attardant sur son décolleté et ses fesses, que ses muscles avaient aussi envahis sa boîte crânienne, jusqu'à remplacer son cerveau !
"Pourquoi pas... fit-il avec un sourire pervers. Mais on pourrait profiter un peu, avant, non ?"
Plusieurs garçons de la bande hochèrent la tête, tandis que les filles les regardaient avec un air désapprobateur. Cependant, elles n'étaient que deux face à cinq garçons, et à la majorité, ils l'emportaient
"Allez viens, Laura, on s'en va. fit la rouquine en tirant une petite brune par la manche."
Elsa leur lança un dernier regard désespéré juste avant qu'elles ne quittent la pièce, en vain. Elle entreprit alors de tenter de raisonner les garçons.
"Hey ! Attendez vous n'allez quand même pas faire ce à quoi je pense hein ? demanda-t-elle même si elle connaissait déjà la réponse, tandis que le groupe se refermait lentement sur elle. Même s'il y a ce jeu, on n'est pas des bêtes sauvages ! Hein ? Et puis pensez à vos deux amies, là, qui viennent de partir ! Vous aimeriez qu'on leur fasse un truc comme ça ?"
Voyant que c'était tout à fait inutile, la jeune fille tenta autre chose.
"Si vous voulez, on peut s'arranger ! J'ai caché pas mal de provisions et d'armes dans un coin secret du lycée... Si vous voulez je peux vous y emmener !  Mais juste à condition que vous ne me fassiez rien ! Je peux même rejoindre votre groupe !
-T'inquiètes, bébé, fit Adam, on va pas te tuer tout de suite... On est assez humain, l'air de rien, on aime pas tuer les gens nous mêmes... Alors à la place, on abuse des filles jusqu'à ce qu'elle en crève ! Tu vois, t'auras tout le temps de nous dire où tu caches tes vivres...
-Attends ! l'interrompit un garçon châtain clair, plutôt petit et pas très musclé. Ça se fait pas... Faisons comme pour les garçons ! On l'attachée juste avec les autres et on attend qu'ils soient tués ou qu'ils crèvent de faim et de soif !
-Ta gueule ! lui ordonna le premier brun. T'es vraiment une tafiole ! J'te jure, si tu continues tu finiras comme les autres mecs !"
Le garçon se tut et se mit en retrait, n'osant probablement pas quitter la salle seul. La lycéenne comprit alors que les mots n'avaient aucun effet sur eux, même provenant de leur ami. Ils étaient devenus fous. Elle prit alors un air résigné et laissa ses quatre assaillants s'approcher d'elle. Elle commença à trembler, les yeux grands ouverts et la mine apeurée. Les jeunes hommes eurent un sourire. Adam, qui semblait être leur chef, leur intima de se mettre à l'écart, pour être le premier à profiter. Les trois autres obtempèrent, tandis que le tas de muscle commençait à défaire sa ceinture. Elsa était trop dégoûtée pour baisser les yeux, et surtout pas intéressée par cette vue, et préféra garder ses yeux emplis de peur plongés dans ceux de son bourreau. Mais alors qu'il posait ses mains dégoûtantes sur sa poitrine, son regard changea soudain, se transformant en ceux d'un assassin. Il n'eut pas le temps de réagir, qu'un couteau vint se planter dans sa gorge. La jeune fille l'avait caché dans sa manche, par précaution, ne pensant pas avoir à s'en servir. Elle mit la main sur sa bouche pour étouffer les derniers gémissements d'agonie poussés par le lycéen. Elle soutenu le corps comme elle put, pour ne pas attirer l'attention des deux autres lycéens, et se recouvra du cadavre du géant. Cachée par l'épaisse masse de muscle, elle était à l'abri de toute attaque. Elle saisit son couteau de survie sans faire de bruit et attendit. C'est à ce moment là que le brun s'approcha de son défunt ami, se demandant pourquoi celui-ci ne bougeait plus.
"Eh, mec, ça va ? fit-il en posant la main sur l'épaule d'Adam."
Tout en faisant ce geste, il s'était penché sur le corps inerte. Il n'eut que le temps de voir un petit point lumineux brillant en dessous du mort. C'était le reflet des néons de la pièce reflétés par un couteau, qui vint directement se nicher dans sa tête, en même temps qu'un bras se tendait à une vitesse sidérante. Sous le choc, le jeune homme resta un moment dans la même position, les yeux grands ouverts, incrédule, sans comprendre ce qu'il lui arrivé. Elsa retira le couteau d'un coup. S'en suivit un gémissement étranglé, et le corps s'affala sur le sol de tout son poids. Alertés par le bruit, les deux autres accoururent. Ils ne comprenaient pas ce qu'il se passait, mais c'était sans importance. La jeune fille avait déjà saisit son revolver, le corps encore à moitié sous le cadavre d'Adam. Viser... Puis tirer ! La première cible était atteinte. Restait la suivante. Elle n'eut pas le temps de tirer, il tenta de la tuer avec un petit couteau de survie. Il était vif, mais pas assez. La lycéenne  roula sur le côté et vint se réfugier sous la masse de muscle. Le jeune homme tenta vainement de dégager le corps, trop lourd. La jeune fille elle-même ne parvenait pas à s'en dégager. Elle s'enfouit un peu plus en dessous, prête à tirer dès qu'on la sortirait de là. Cependant, il fallait faire vite, car les deux autres filles et peut-être même d'autres lycéens ne tarderaient pas à arriver, alertées par le coup de feu. Le lycéen envoya un coup dans le cadavre de son ami, qui finit par se décaler légèrement sur le côté. Le coup de feu partit d'un coup, sans que son ennemi ne puisse le voir venir. Il s'écroula sur le sol, à moitié mort. La moitié du travail étant fait, Elsa put sortir assez facilement de sa cachette et courut hors de la pièce, le garçon resté à l'écart et ayant tenté de la "défendre" à ses trousses. Mais il ne courait pas assez vite. La jeune fille se cacha derrière un mur à un croisement et fit un croche-pied à son poursuivant qui n'avait rien vu venir, avant de lui mettre un coup de couteau dans la jambe. Il n'était peut-être pas aussi cruel que ses amis, mais il restait un ennemi, qui n'était pas contre les méthodes lâches de sa bande pour tuer quelqu'un, et qui la poursuivait à présent, probablement pour la ramener à ses deux autres coéquipières ou venger les quatre victimes de la lycéenne. Et quelque soient ses intentions, même s'il ne la rattrapait jamais où ne représentait pas une menace pour elle, elle ne pouvait pas non plus le laisser la suivre et découvrir son unique abri. N'oubliant pas son objets tir principal qui était de ramener de la nourriture et trouver des portes à ouvrir avec son trousseau de clefs, la jeune fille partit se cacher dans une salle de classe déserte. Peu après, elle entendit des pas précipités dans le couloir.
"Je l'ai entendu ! Ça venait de par là !
-Tu es sûre que c'était des coups de feux ?"
Deux lycéennes accouraient vers la salle des professeurs où avaient eu lieu les meurtres. Au bruit que faisaient les pas du groupe, Elsa comprit qu'elles étaient accompagnées. Mieux valait ne pas se pointer pour le moment. Elle se résigna à retourner dans le bureau du directeur, sans avoir rien trouvé. Il faisait encore nuit, mais elle pouvait entendre plusieurs élèves s'agiter. Tout ceux du bâtiment, et peut être même plus encore, avaient été réveillés par les coups de feu. La jeune fille parvint tant bien que mal à atteindre l'arrière du lycée sans se faire repérer. Heureusement, ce bâtiment n'était pas le principal du lycée et il était sur de s'y cacher, il n'y avait donc pas tant de monde dans le coin. Elle repassa devant les deux garçons, toujours dans le même état. Le lycée était plutôt bien isolé, et le bruit des revolvers avaient dû leur parvenir étouffé, ce qui ne les avait pas réveillé. C'est alors qu'elle remarqua que Matt avait les yeux ouverts et la fixait. Elle s'arrêta de marcher un moment. Tous deux se fixèrent quelques instants ainsi, puis le jeune homme referma les yeux. Peut être pensait-il rêver, ou lui faisait-il signe qu'il ne se souciait pas d'elle ? Dans tout les cas, il valait mieux partir, et elle regagna le bureau du directeur. Elle repartit se coucher, après avoir bien tout verrouillé, but un peu et pris un petit en-cas.


Highschool Survival GameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant