~Dystopia~ (Prof-élève)

Chapitre 1

Le soleil m'éclairait timidement le visage. La chaleur qu'il m'apportait me faisait du bien. Tout semblait si simple, si doux. Je n'avais qu'à me laisser porter par ces rayons éphémères, et m'endormir là, attendant patiemment le lendemain, le jour de la rentrée.

Mais j'avais bien trop à faire pour rester ainsi, scotchée à mon transat sur ma terrasse. Je devais préparer mes affaires.

Je me levai à contre-coeur, avec pour seule conviction de me dépêcher de faire ce que j'avais à faire et de revenir m'installer là, au calme. Loin du stress et de l'angoisse de mon retour sur les bancs de l'école.

Quelqu'un sonna à la porte lorsque je passai devant. Je soupirai à l'idée de devoir tenir une conversation, alors que je n'en avais absolument pas l'envie. J'ouvris et découvris Mathias. Je sautai immédiatement dans ses bras, ne l'ayant pas vu depuis presque un mois.

Il me serrait fort contre lui et je sentai son coeur battre à toute allure dans sa poitrine. Le revoir me réjouissait, mais certainement pas autant que cela le devrait.

Il m'embrassa tendrement et entreprit d'entrer.

"Euh, excuse-moi mais je n'ai pas trop le temps, je dois aller finir mes préparatifs pour demain, le repoussai-je.

Il recula de quelques pas, outré de mon acceuil qu'il devait à présent trouver glacial.

-T'es sérieuse ?!? Hurla-t-il. On ne s'est presque pas vus des vacances et j'arrive pour te faire plaisir mais tu me repousses ?

Je rougissai. Je savais que mon attitude était totalement déplacée, mais c'était la vérité, je n'étais tellement pas motivée par mon retour en cours que j'avais remis à plus tard à plusieurs reprises ce que j'avais à faire.

-Je suis désolée..., m'excusai-je. Tu sais quoi ? Entre. Mais par contre tu ne râles pas si je m'occupe à autre chose pendant que tu me racontes tes vacances de rêve, hein ?

Le sourire que j'adorais chez lui reparut sur son visage presque instantanément. Je ne savais pas si j'avais eu raison de céder, de le laisser entrer, malgré mon enchantement modéré devant son arrivée.

-Bon, je peux t'aider à faire quelque chose, Aurore ? Me demanda-t-il.

Je secouai la tête de droite à gauche en guise de réponse et jetai un regard rapide à l'horloge de ma salle à manger. Quatorze heures. J'avais une longue après-midi à passer.

-Tu es sûre que ça va ?

-Oui, mais je te l'ai dit. J'ai plein de choses à faire, mentai-je, me saisissant de mon sac de cours afin de voir ce qu'il y restait.

Il me suivit docilement lorsque je montai les escaliers jusqu'à ma chambre. J'étais persuadée d'avoir oublié quelque chose, mais je ne savais pas quoi. Et je n'arrivais pas à réfléchir lorsque j'étais surveillée de si près.

-Tu n'as pas envie de m'embrasser ou de te jeter dans mes bras ? M'interrogea-t-il, d'un air suspicieux.

Je m'efforçai de ne pas répondre. Je ne l'avais pas accepté chez moi pour qu'il m'accable de reproches ridicules.

-Aurore ? Insista-t-il.

Je jetai mon sac de cours au sol violemment. Je ne savais pas comment j'avais fait pour passer de ma tranquillité et mon calme sur mon transat à cet état d'énervement.

-Bon sang ! Je t'ai dit que je ne pouvais pas maintenant ! Bien sûr que je suis contente de te voir ! Évidemment ! On ne s'est pas vus des vacances, et ce n'est pas de ma faute si je ne m'abuse ! Mais tu pourrais attendre deux minutes, non ? M'agaçai-je.