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« Je venais de passer une journée en état de choc et j'ai dit "C'est un malheur". Je veux dire "malheur" dans le sens le plus fort du terme, vous voyez : "c'est un MALHEUR." Mais, vous savez, quand on le voit à l'écrit, on lit, "Oui, c'est un malheur". C'est un fait.»

[P. McCartney].

New-York, 8 décembre 1980. Fin de soirée.

Dans un appartement plutôt modeste, une jeune fille d'une quinzaine d'année est affalée dans un canapé en face duquel trône un poste de télé. Elle semble totalement absorbée par le programme de la soirée, du foot, bien qu'elle n'aime pas particulièrement ce sport. Mais un de ses amis partit aider ses parents à déménager, lui avait demandé de regarder ce match pour qu'elle puisse lui raconter plus tard. C'est comme ça qu'Anna se retrouvait seule devant un poste de télé en train de regarder un match de foot. Sur une feuille de classeur, elle notait les moments importants, pour ne pas les oublier.

« - John Smith est sur la ligne. Et je me fiche de ce qui est sur la ligne, Howard. Vous devez dire ce que nous savons, nous dans la cabine, déclara un des deux présentateurs.
- Oui, nous devons le dire. Souvenez vous que ce n'est qu'un match de football, peu importe qui gagne ou qui perd. Une tragédie indescriptible, qui nous a été confirmée par nos collègues d'ABC News à New York : John Lennon, devant son immeuble dans les quartiers ouest de New York, probablement le plus célèbre de tous les Beatles, a reçu deux balles dans le dos, a été conduit en urgence au Roosevelt Hospital, et était mort à son arrivée, répondit son collègue. »

Le stylo qui parcourait depuis quelques minutes la feuille se figeât et la jeune fille leva les yeux, pour finalement fixer le poste. Elle pensait à une blague. Non, on n'était pas le 1er Avril. Et ne venaient-ils pas d'annoncer la mort de John Lennon ? John Lennon, la légende vivante ne pouvait pas mourir comme ça. Pas devant son immeuble, devant sa femme avec deux simples balles ! Anna avait enregistrée l'information mais ne l'avait pas comprise. Elle fut prise d'un vertige, comme si on lui avait asséné un coup sur la tête. Comme un robot, elle attrapa son manteau, éteignit le poste (tant pis pour le match). Dehors, une pluie fine tombait. On aurait dit de la brume.

Ses pas la guidèrent devant le Dakota Building. Une foule de gens s'y trouvait déjà, certains venu pour le "spectacle", d'autre complètement en pleurs. Il y avait également des policiers qui. C'était donc vrai son idole était bien mort.

« - Monsieur, c'est John Lennon qui ... Il est ...
- Mort. Désolé mademoiselle, Lennon est mort avant d'arriver à l'hôpital, lui répondit le policier avec un calme anormal pour la situation.».

Anna s'écroula. John Lennon n'était plus.

8 décembre 1980.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant