Chapitre 2 : Le Nain

637 57 29
                                    



  Un sommeil trop profond empêche d'entendre les petits bruits. Comme trois cliquetis par exemple. Logique après tout.

BLAM !

La porte s'ouvrit et vint frapper le mur dans un énorme vacarme. Pas étonnant, un homme vient de l'ouvrir à l'aide d'un puissant coup de pied.

– Oï ! Eren !

L'interpellé, un peu secoué par ce réveil brutal, se redressa immédiatement sur son lit. Il aperçut la source de tout ce bruit : un petit homme d'environ un mètre soixante, à la silhouette fine, mais sa chemise blanche laisse imaginer une musculature plus, bien plus, que suffisante. Il a les cheveux bruns et est rasé sur les côtés. 

«Il est beau ...» fut la première pensée d'Eren, captivé par ces yeux gris acier qui le fixaient avec force et virilité. Le brun s'approcha et s'arrêta devant le lit, en tendant sa main.

– Dr Livaï Ackerman. Chargé de ton suivi psychologique, de ta surveillance et de ta pseudo-sécurité.

Eren s'interrogea : pourquoi pseudo- sécurité ? Il hésita quelques secondes avant d'accepter la poignée de main. Il grimaça, il n'avait jamais été doué pour le serrage de main. Sa poigne n'était pas assez ferme et il avait les mains un peu moites. L'homme en face de lui semblait s'en contre-foutre. Il avait remis sa main dans la poche de son pantalon noir et fixait toujours le jeune garçon. Toujours déstabilisé par ces magnifiques globes oculaires d'un gris-bleu profond, Eren se présenta à son tour :

– Eren Jaeger, psychopathe de niveau 7, selon les spécialistes, lâcha-t-il d'un ton sarcastique.

– Je sais qui tu es, gamin, lâcha froidement le Docteur, passant outre l'ironie du plus jeune.

– Evidemment. Tout le monde sait qui je suis.

«La faute à ces putains de journalistes.» pensa Eren.

– Entre nous, tu l'as un peu cherché.

Le ton n'avait rien de méchant, mais Eren eu l'impression de se prendre une gifle. Il se mordit la lèvre et ne répondit rien. Livaï était conscient de la méchanceté de ses propos mais ménager le gosse ne faisait pas partit de ses plans ; il comptait aller droit au but, sans se soucier du choc que pourrai avoir Eren. C'est sa manière de faire, tout simplement.

Sortant Eren de sa réflexion, Levi reprit la parole :

– Bref, aujourd'hui on n'est pas là pour papoter comme des gonzesses ; j'ai fixé nos heures de rendez-vous avec ton médecin. Tu n'as pas ton mot à dire, évidemment. De toutes évidences, je doute que tu ais un emploi du temps très chargé ces derniers temps, non ?

Et une méchanceté de plus dans la gueule du plus jeune. Livaï se mordit la lèvre ; certes il ne comptait pas être tendre, mais il ne souhaitait en aucun cas que Eren finisse par le haïr, quand même ...

– Alors qu'est-ce que vous foutez là ? Pourquoi avoir demandé à me voir ? Demanda Eren, d'un ton plus sec qu'il ne l'aurait voulu.

Livaï fut étonné par le ton qu'avait pris le plus jeune. Il restait donc bien quelques forces dans ce corps affaibli. Il regarda Eren dans les yeux, et y vit une flamme. Une flamme de rage. Le garçon n'en pouvait plus ; il était enchaîné depuis des jours dans cette chambre, sans rien pouvoir dire, sans rien pouvoir faire, et ce Nabot débarque en faisant un boucan pas possible tout ça pour lui rappeler dans quel merdier il est ?!? Eren n'avait plus du tout, mais plus du tout envie de sympathiser avec ce qui semblait son Docteur ; il voulait juste lui foutre son poing dans la gueule. Et après tout, rien ne l'en empêche : son infirmier lui a détaché ses sangles peu de temps auparavant. Malgré tout, il se retint, sachant qu'il allait en prendre pour son grade s'il touchait à son médecin personnel dès le 1er jour... On n'aime pas trop la violence, dans l'coin.

My DoctorWhere stories live. Discover now