Chapitre 3 : Larmes

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P.O.V Livaï :

Il fait sombre. Et froid. C'est fou comme il peut faire froid l'hiver, mais bon ça ne me dérange pas, j'aime bien le froid, ça m'aide à réfléchir. Mais là, je ne peux pas réfléchir, je bous, je fulmine. Ma colère ne veut toujours pas redescendre. Ce gosse m'a mis en rogne, et Erwin n'a absolument rien fait pour arranger ça. Je les emmerde, tous les deux. Enfaite j'emmerde tout le monde, j'emmerde cet institut, et je m'emmerde aussi, moi et mon caractère à la con.

« Mais Smith n'a pas tout à fait tort non ?... »

Hum ? J'entends des voix maintenant, de mieux en mieux...

« Tch baka, tu t'entends juste penser... »

Ok. Ma propre conscience se fout de ma gueule, est ce que ma vie n'est pas géniale ? Smith n'a pas tout à fait tort... A propos de quoi, au juste ?


Flashback :

Je sais que ce cas t'intéresse ; ça se voit à la manière dont tu le regardes ...

Non non non, no way  ! Ce gosse ne m'intéresse pas. Il est impulsif et violent, comme moi, aucune chance que l'on s'entende et qu'on arrive à quelque chose ! On va juste se taper sur la gueule comme on l'a déjà si bien fait, et il finira cloué au lit, avec le cerveau d'un légume ! Je ne suis pas le docteur qu'il lui faut ...

« Mais tu le veux ce cas hein ? Tu rêves d'être celui qui découvrira la vérité sur cette affaire, d'être celui qui percera ses secrets... »

Probablement. Mais à quoi bon essayer si c'est voué à l'échec avant le commencement ? Je ferai mieux de me mettre à la recherche d'un autre médecin pour lui, un médecin compétent pour les cas comme celui-ci. Et tant pis pour Erwin, ce n'est pas la première fois que je lui désobéirai, après tout. C'est le mieux que je puisse faire ; je ne pense pas pouvoir revoir ce gamin sans le frapper avant un petit bout de temps...

Perdu dans mes pensées, je n'avais pas remarqué que j'étais arrivé au pied de mon immeuble. Je tape le code, et ouvre la porte. Je me dirige vers les escaliers. 5 étages, sans ascenseur. C'est silencieux et sombre, relaxant. C'est vrai qu'il est déjà tard. J'arrive au seuil de ma porte, sors mes clés et l'ouvre. J'enlève mon long manteau dès mes premiers pas dans l'appartement, l'envoie valser sur une chaise et m'effondre sur mon canapé. Je laisse échapper un long soupirement ; c'est dans ces moments-là que l'on réalise que la journée a été bien trop longue. Je ferme les yeux et essaye de faire le vide dans mon esprit. Tout est noir... Ah non ! Il y a deux petits points verts au centre ; je ne sais pas ce que c'est, mais ils sont étrangement familiers. Ce ne sont pas des points ?... Ces sont... des yeux ?

Les miens se rouvrent bien rapidement. Même dans mes moments de calme, ce gamin arrive encore à occuper mon esprit ! Il ne peut pas me laisser tranquille une seconde ?!

Je me lève de mon canapé, encore plus énervé qu'avant, et me dirige vers la cuisine, avec la ferme intention de vider la théière. Mais en ouvrant le couvercle, je constate qu'elle ne m'a pas attendu et qu'elle est déjà vide.

- Génial...

Je sors du thé et me dépêche de la re-remplir. J'en ai tellement besoin actuellement. Une fois qu'elle est remplie et commence à chauffer, je me dirige vers la salle de bain afin de me rafraichir. Je pénètre dedans et me mets face au miroir :

- Oh putain... je murmure.

Mon œil et ma pommette gauche sont enflés et violacés . D'une manière que je n'avais pas vu depuis très longtemps.

Elle me regarde, avec des yeux à la fois doux et inquiets. Surtout inquiets en fait. « Mais qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? » « Je suis tombé sur le goudron en jouant. » « Ça a l'air douloureux, tu veux de la glace ? » « C'est bon, j'ai l'habitude, je tombe souvent. » « Si tu le dis... » Je la regarde s'éloigner s'un pas gracieux vers les autres enfants, les enfants joyeux et heureux. Pas ceux qui ont des hématomes au visage.

My DoctorWhere stories live. Discover now