We are the kids in America.

Chapitre deux.

J'avais donc accepté la proposition de Justin. J'ai encore du mal à réaliser, c'est juste incroyable. Ce fut une évidence, ma vie se traçait aux Etats-Unis ; le pays dont je rêvais depuis mon plus jeune âge, ce pays grandiose, illuminé, j'étais tellement impatiente. J'oubliais une chose qui risquait de poser problème : mes parents. Je rentre chez moi vendredi soir, ce sera le moment où je saurais si ils me donnent leur accord... C'est pas gagné.

Les deux derniers jours de la semaine passèrent très, très lentement. Je passai mon temps à rêver en cours, de toute façon je n'avais plus rien à y faire. Mon vendredi s'achève sur un cours de sciences interminable, je crois même que Nick s'était endormi ! Devant le lycée, je dis au revoir à mes amis :

« - Donc, on se dit pas à lundi... Tu pars quand aux States ? demanda Savannah.

   - Oh si je passerais vous voir lundi matin avant le début des cours, je ne peux pas partir sans vous dire au revoir ! L'avion partira à 14h15, je crois. Et puis d'ailleurs, rien n'est encore sûr ; je vais passer le week-end à négocier avec mes parents pour partir !

   - J'espère pour toi qu'ils vont accepter, c'est une opportunité qui ne se présentera pas deux fois, crois moi ! dit Nick.

   - Ouais, j'espère aussi ! Vous allez tellement me manquer tous les deux... »

On se fit un câlin collectif, pour rien au monde je changerais mes amis moi, ce sont les meilleurs.

Je quittais Paris en TGV en direction de Saint-Etienne, ma ville natale et là où je vis. Ni mes parents ni ma sœur étaient au courant pour ce qui s'était passé mercredi, et j'appréhendais énormément ; il allait me falloir des arguments extrêmement convaincants... J'arrivais enfin Gare de Châteaucreux, une gare dans le centre de Saint-Etienne. Il est déjà 19h, et je meurs de faim. Je sortais de la gare et cherchais la 307 violette de mes parents sur le parking, et j'aperçu ma sœur faisant des grands signes sur ma droite. Je me dirigeais donc vers elle.

« - Coucou ! me cria-t-elle.

   - Ah tiens salut, tu m'as pas manquer ! plaisantai-je. »

Elle émit un petit grognement comme à son habitude et je lui donnais une tape amicale dans le dos. Ma mère et mon père vinrent me dire bonjour à leur tour :

« - Alors ma puce, pas trop dure cette semaine ? me dit ma mère tout en m'enlaçant.

   - Interminable ! dis-je, en nous rigolâmes tous en chœur.

   - Tu m'as manqué mon petit poussin ! enchaîna mon père en me frottant les cheveux.

   - Ne m'appelle pas comme ça ! dis-je en mimant une moue en colère. »

Il ne faisait pas encore nuit, le mois de Juin c'est la période des longs jours. Ca faisait de bien de les retrouver. On monta dans la petite voiture, et je réfléchis encore et encore à ma  "déclaration". Ma sœur, également une grande fan de Justin Bieber, mit le CD de celui-ci, au grand désespoir de mes parents. Elle avait trois ans de moins que moi, et avait le caractère de mon père ; redoutable et prononcé. Moi, j'avais hérité de celui de ma mère, un caractère posé.

On arriva enfin dans notre petite maison dans une rue étroite de la ville, c'était une maison tout à fait banale et modeste. Je montais dans ma chambre poser ma valise, j'étais exténuée. Je rangeais les quelques vêtements  propres dans mon placard et allais mettre les autres au linge sale, lorsque ma mère appela pour dîner. L'heure fatidique, l'heure des aveux, l'heure fatale, enfin voilà l'heure arrivait d'annoncer mon départ. Je m'asseyais à la table en face de ma sœur, scotchée sur son Blackberry. Ma mère avait préparé des spaghetti à la carbonara, chose qu'elle faisait brillamment bien grâce à ses origines italiennes.

« - Alexandre le repas est près, je ne le répèterai pas ! cria-t-elle.

   - J'arrive ! dit-il d'en haut. »

Il  était sûrement encore sur ses comptes où je ne sais quoi.

« - Alors rien à nous raconter sur cette semaine ? me demanda ma mère, en salant ses pâtes.

   - Et bien si justement... J'ai ... quelque chose à vous dire et vous demander. »

Ma sœur leva les yeux et posa son téléphone pour commencer à manger et m'écouter. Mon père se tourna vers moi et ma mère attendait. Je respirai un bon coup, et leur racontai tout ce qui s'était passé mercredi après-midi. Au fur et à mesure de mon récit, ma petite sœur Laury ouvrait un peu plus sa bouche, jusqu'à faire tomber sa fourchette dans son assiette.

« - T'es en train de nous dire que t'as rencontré Justin Bieber, et que t'as même danser avec lui ? demanda-t-elle totalement ébahie.

   - C'est exact, approuvai-je.

   - Tu as eu une chance inouïe de pouvoir rencontrer ton idole, tu le sais ? dit ma mère.

   - Oui, ça j'en suis consciente évidemment ! Mais c'est pas tout...

   - Qu'est-ce qu'il c'est passé d'autre ? demanda Laury toute excitée impatiente.

   - Et bien voilà, après notre prestation, Justin m'a demandé de venir avec lui aux Etats-Unis. »

Mon père, qui  était en train de boire, manqua de s'étouffer avec son eau, et ma mère ne dit rien. Ma sœur était pétrifiée.

« - Oui mais, Khloé ton père et moi, on n'a pas les moyens de te payer le voyage, et qu'est-ce que tu vas faire là-bas ? dit ma mère.

   - C'est insensé ! C'est complètement immature ! hurla mon père en colère qui trouvait ça totalement irréaliste.

   - Attendez, laissez moi finir ! Justin veut m'embaucher comme chorégraphe et danseuse, il va m'acheter un petit studio là-bas, et puis il n'y aura que le billet d'avion à acheter ! C'est une opportunité incroyable, je ne peux pas la laisser filer, vous comprenez ? Je serais dans ses clips, dans ses concerts, je rencontrerais des dizaines de stars et j'aurais un salaire qu'on ne peut pas négliger ! Et vous savez très bien que la danse c'est ma passion, ce sera un métier qui me plaira, et puis j'aime tellement ce pays ! Je ne demanderai plus de cadeaux de Noël, je vous le promets ! Je vous en supplie, papa, maman ? »