Chapitre 2 : retour dans mon passé

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Demain j'aurais seize ans, je deviendrais sûrement comme mes parents : adulte et raisonnable. Ils m'ont toujours influencés que ce soit pour ma personnalité ou pour mes habitudes. Non pas que j'aille cueillir des champignons, loin de là, mais ils m'ont transmis leur façon de se méfier de tout. Ils se sont toujours laissé envahir par leurs préventions et leurs « au cas où ». Ils ont été mon seul modèle pendant tellement d'années. Néanmoins, maintenant et pour la première fois de ma vie je veux découvrir et m'éloigner de leurs règles. Je veux pouvoir laisser ma curiosité prendre le dessus sans que la peur me rattrape.
J'ai désobéi seulement deux fois à mes parents dans ma vie entière. La première a été lorsque j'ai rencontré Tristan, un garçon de ma classe en 4ème. J'étais amoureuse de lui depuis le début de l'année. Nous avions commencé à nous fréquenter pendant les heures de cours. -Je crois que c'est la première personne que j'ai vraiment essayé de connaitre en dehors de ma famille.- J'avais profité d'être loin de mes parents pour lui parler. En effet, durant la semaine, j'étais plus libre grâce à l'internat. Néanmoins le week-end je devais stopper tout contact avec lui... C'était une de mes seules fréquentations. A l'exception d'Eléonore, ma meilleure amie. Je l'ai toujours connu. Mes parents avaient sûrement dû la sélectionner pour moi. Aujourd'hui encore je suis renfermée sur moi-même, mais cela a été l'éducation que j'ai reçu depuis ma naissance. Pour en revenir à Tristan, tout s'est arrêté le jour où mes parents ont découvert son existence. Ils m'ont menacé de me couper les vivres et l'accès à la maison si je continuais de lui parler. Ils disaient que c'était dangereux pour moi. Ils sont durs mais « c'est pour mon bien » disent-ils. Encore une fois je devais me protéger du monde extérieur qu'ils jugeaient sans pitié, ingras et injuste. Ils blâmaient et comblaient de pessimisme l'inconnu. Oui, eux, qui n'ont jamais quitté leur vieille maison de campagne à Pavais. -Pavais c'est le village où j'habite. Une centaine d'habitants tout au plus, le vrai isolement. - Heureusement j'avais mon collège et j'ai désormais mon lycée qui me permet de voir autres choses que des feuilles.

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