Chapitre 1.

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Vendredi 12 avril 2219.

Enfin le week-end. C'est le moment pour Léona de rentrer chez elle, de faire son sac et de récupérer son chien, Hélios. Il la suit partout, c'est un berger australien bleu merle aux yeux verrons. Ce week-end elle se rend chez ses parents qui habitent à une petite heure de chez elle. Elle entre dans sa maison à Etretat.

- Hélios ! On y va !

Le chien accourut en remuant la queue à la vue de sa maîtresse, elle lui donna une caresse distraite tout en rangeant son appareil photo dans sa sacoche. Une fois ses affaires dans un sac à dos, et la laisse d'Hélios dans sa poche elle pris ses clés et se dirigea vers la porte.

- Hélios oublie pas Monsieur Couic.

Le chien ramassa un vieil écureuil en peluche sur le sol et rattrapa sa maîtresse qui l'attendait dehors.

- Tu commences à perdre la boule mon vieux. Aller en voiture !

Elle ferma la maison à clé et ouvrit sa voiture, Hélios attendait déjà devant le coffre du véhicule spécialement aménagée pour contenir la cage de transport de son ami à quatre pattes. Elle ouvrit le coffre puis la cage.

- Je sais mon gros, c'est pas super agréable, mais c'est la sécurité d'abord.

Elle avait installé des cousins et un plaid dans la cage pour la rendre plus confortable, une laisse de sécurité était reliée au harnais de l'animal en guise de ceinture. Léona fit un bisou sur le museau de son compagnon et s'installa derrière le volant.

Elle alluma la radio, la chaîne d'informations se fit entendre dans l'habitacle :

"Aujourd'hui 12 avril 2119. Les chercheurs de l'université de Paris nous transmettent que depuis le mois dernier, la moitié des espèces animales sont passées sous le seuil critique de danger d'extinction."

-Ouais enfin la moitié de ce qu'il reste.

Elle changea de station pour une chaîne musicale et tomba sur Do I wanna know ? de Arctic Monkeys. Elle jeta un coup d'œil dans son rétroviseur intérieur, Hélios dormais tranquillement dans sa cage.

-Heureusement pour toi mon beau, tu ne vis pas en pleine nature. Enfin, ce qu'il en reste.

Léona est un jolie jeune femme, du haut de son mètre 67 elle est indépendante et assez solitaire, elle n'aime pas trop être entourée d'une foule de gens et est plutôt mal à l'aise parmi des inconnus. Elle a de beaux cheveux bruns qui tombent dans son dos en une douce cascade chocolat. Elle a de magnifiques yeux verts, la peau assez pâle et un visage fin et harmonieux. Malgré cela le jeune femme n'est pas très sûre d'elle est a plutôt tendance à se dévaloriser. Elle n'a ni frère ni soeur. Mais deux parents qu'elle aime profondément et son chien Hélios qu'elle s'est vu offrir quand elle était petite fille. C'est vrai qu'il commence à être assez vieux maintenant mais il garde l'énergie et la fougue d'un chiot, Léona s'en étonne toujours, car à son âge, c'est très rare qu'un chien soit encore en bonne santé. Elle garde toujours sur elle une petite chaîne avec un H comme pendentif.

Elle roula ainsi jusqu'à arriver à Honfleur, où ses parents résident depuis que la ville à commencé à grignoter chaque mètre carré de campagne, ils ont alors décidé de s'installer plus en recul, loin de la civilisation. Elle gara son véhicule devant la demeure et en sorti. La maison était grande, beaucoup trop pour un couple sans enfant, elle avait un grand jardin couvert de pelouse bien tondue, d'une allée en pente descendante menant jusqu'à un garage sous terrain. Une fontaine rafraîchissait l'air en été et formait une sculpture de glace en hiver.

-Il fait toujours meilleur ici. Pensa-t-elle.

Elle ouvrit le coffre puis la porte de la cage. Hélios en sorti d'un bond Monsieur Couic dans la gueule. Elle prit ensuite son sac à dos et la sacoche de son appareil photo et referma le coffre.

Les deux compères entrèrent alors dans le sublime jardin de la famille Canis, un petit jardin d'Eden au milieu d'une ville. Ils entrèrent dans la maison.

-Maman ! On est là !

-Je suis dans la cuisine chérie !

-Viens Hélios.

La jeune femme retira son manteau et l'accrocha au porte manteau derrière la porte, elle retira sa paire de botte et enfila une paire de chaussons. Elle avança dans le couloir jusqu'à la cuisine et vit Hélios assit aux pieds de la maîtresse de maison, Monsieur Couic entre ses pattes, il attendait son "biscuit de bienvenue". La pièce était grande avec des plans de travail larges, un grand réfrigérateur américain et tout ce qu'il fallait pour pouvoir y préparer des repas dignes de madame Canis. Un plan de travail carré trônait au milieu de la pièce.

Mathilde Canis était une très belle jeune femme pour son âge, à 47 ans elle avait gardé une silhouette fine et élancée, elle avait les cheveux blond coupé en un long carré droit légèrement arrondi dans le dos. Elle avait un joli visage avec les mêmes yeux verts que sa fille. Elles se ressemblaient beaucoup.

-Maman arrête de le gâter comme ça il va devenir obèse.

-C'est le seul que je peux encore gâter ici, ton vieux père n'aime pas le sucré, toi tu ne vis plus là et tu n'arrête pas de me répéter que tu n'a plus l'âge des bonbons.

-C'est pas une raison pour gaver mon chien. Répondit-elle en levant les yeux aux ciel, on dirait une mamie qui donne des bonbons à ses petits enfants dans le dos des parents.

-Ben justement, tu m'en aurais donné un petit enfant peut être qu'Hélios serait un peu moins gâté.

Encore et toujours la même remarque. Léona soupira. Hélios regardait Mathilde, d'un air inquiet, attendant une autre friandise.

-Ne t'inquiète pas mon beau, le rassura la maman de Léona, tu seras toujours chouchouté ici.

Elle caressa la tête de l'animal qui mangeait à ses pieds.

-Où est papa ? demanda Léona.

-Sûrement dans son bureau.

-Ok, je vais lui dire bonjour. Elle tourna les talons. N'en profite pas pour lui donner des bouts de poulets sans mon autorisation.

Elle quitta la pièce en sachant pertinemment que sa mère donnerait la peau de la volaille à son ami à quatre pâtes. Elle traversa le long couloir et arriva devant la porte du bureau de son père, elle frappa.

-Oui ? Répondit une voix.

-C'est Léona papa, je peux entrer ?

-Oui ma chérie entre ! Tu tombes bien.

Elle clancha la poignée et entra dans la pièce. Son père était chercheur, son bureau ressemblait en réalité plus à un laboratoire de chimiste qu'à un bureau. Terry Canis était un homme grand et mince. Il avait les mêmes cheveux bruns que sa fille et les yeux noisette. A 54 ans sa passion pour son métier était toujours intacte.

-Ça avance ? demanda la jeune femme.

-Ouais, à petits pas. J'aurais besoin d'un nouvel échantillon de sang, ça t'embête si je t'en prélève un peu ?

Les yeux qui brillentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant