Chapitre 6

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            Peter semblait énervé. Il était appuyé sur son bureau, les mains croisées sous son menton, regardant dans le vague. En général, son regard perdu signifiait un certain agacement qu'il tentait, en sa fonction de commissaire, de dissimuler. Il fit signe à Philippe afin qu'il s'approche et s'installe devant lui. Une fois qu'il fut assis, Peter le regarda de ses grands yeux verts, et garda le silence un long moment.

- Tu as vraiment merdé Philippe.

Il n'y avait probablement pas de place pour rire, mais Philippe ne put retenir longtemps un sourire. Il n'avait pas pour habitude de se faire sermonné, mais c'était quelque chose qu'il prenait le plus souvent à la légère. Car il savait pertinemment que ses détournements de lois portaient toujours ses fruits. Mais Peter, lui, n'était pas d'humeur à rire. S'il laissait quasiment toujours passé les détours du commandant, celui-ci était une goutte de trop dans le vase. Il fit remarquer à Philippe qu'il n'y avait pas de quoi rire. Laisser un cadavre au beau milieu d'une rue, à la merci d'un attroupement plutôt impressionnant de personnages divers, était loin d'être drôle. En plus de ça, il avait également laissé une voiture accidentée -avec un fort risque d'incendie- sans surveillance et dans les mêmes conditions. La scène de l'accident était à présent impossible à analyser correctement. Il avait eu de la chance qu'aucunes complications n'avaient surgis. Sans quoi il aurait probablement vite déchanté. Peter lui exprima sa profonde déception face à son comportement qu'il qualifia d'irresponsable. Philippe releva la tête vers son patron, puis les yeux au ciel. « Ne me dis pas que tu n'aurais pas fait pareil. ». Peter le regarda avec mécontentement. Possible que dans une situation pareille, il réagisse d'une manière à peu prêt similaire. Mais il était à présent commissaire et se devait de sermonner ses hommes en conséquences. Il remit rapidement les points sur les i et annonça à Philippe qu'il était loin d'être en position de force. Il avait complètement foiré son coup, plusieurs personnes avaient remarqué son manque de professionnalisme et les Affaires Internes était sur le coup et ça n'annonçait rien de bon. En gros, Philippe était dans la merde jusqu'au cou, mais ne s'en rendait pas compte. Peter lui expliqua que le délit de fuite de cette nuit n'était qu'une bonne excuse pour que les Affaires Internes commencent une enquête sérieuse à son sujet, et qu'ils allaient prendre en compte toutes les gaffes qu'il avait pu faire jusqu'à ce jour. Tout ce qui avait été savamment estompé par Peter reviendrait à la charge, déterrés par l'AI, comme on l'appelait ici. Il n'était plus temps de rigolait. Peter annonça à son commandant qu'il reprendrait la direction de toutes les affaires à venir. Dorénavant, Philippe devra agir sous les ordres du commissaire, et obéir à la lettre pour ne pas s'attirer d'ennuis. Ça lui déplaisait grandement, mais il n'avait pas le choix. Peter le congédia, et Philippe retourna à son bureau, l'air pensif. Une fois assis, Max et Victor le regardèrent, l'air un peu curieux. « Pourquoi t'as fait ça ? ». La question avait fusé de la bouche de Max, qui n'avait pas pour habitude d'y aller par quatre chemin. Philippe expliqua qu'il tenait un truc, une explication, qu'il était à deux doigts de l'avoir et qu'il avait essayé de profiter d'un instant de faiblesse de la part de Madison Parks pour arriver à comprendre. Mais elle était sûrement plus forte qu'il ne l'avait pensé, et il n'avait rien obtenu de plus de sa part. Chacun se perdit dans une sorte de réflexion vaine avant que Victor ne demande ce qu'ils devaient faire à présent. Quasiment au même moment, Peter était sortit de son bureau et se tenait derrière le jeune homme, qui se retourna en sentant sa présence. Il les regarda tous, énonça qu'ils avaient un nouveau meurtre à élucider, que l'accident ne nous concernait pas et que la police du quartier était sur le coup, afin d'établir s'il y avait meurtre. Personne ne mettrait le nez dans l'histoire jusqu'à nouvel ordre.


        Dans un commissariat du 9ème arrondissement, on s'activer sérieusement. On était sur le point de voir arriver Madison Parks, qui avait pris la peine d'accepter de passer. Louis Bigard, commissaire de l'établissement, encore avec son équipe lorsque la jeune femme se montra. Il l'invita à s'installer dans une des salles d'interrogatoire, et referma la porte derrière eux. Luce Delgado, Amélie Roger et Alfred Villiers, vinrent s'installer derrière la vitre sans teint, afin d'écouter ce qu'elle avait à dire.

Le silence des Orchidées.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant