Chapitre 4

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                Les semaines passèrent sans que personne ne trouve un suspect plausible. On avait essayé - en vain – de chercher des informations nouvelles sur les membres de l'Entrepôt de la Douane Centrale, sur les habitants de l'immeuble de la Cité Pigalle, mais rien n'était ressortit comme pertinent. Cette enquête était un trou à rats où l'on pouvait s'enfermer des jours entiers sans déterrer quoi que ce soit. Au 36, quai des Orfèvres, on avait levé le pied. Philippe et son équipe avait passé des journées entières à fouiller partout où ils le pouvaient, mais rien. Absolument rien. Ça irritait grandement le Commandant Delacours qui n'était pas habitué à rester dans le flou aussi longtemps. En temps normal, son équipe était l'une des plus efficace de tout Paris. Mais là...Philippe avait été jusqu'à demander à mettre cette enquête en pause et a travaillé sur de nouveaux meurtres, histoire de ne pas trop s'embourber. De toute façon, que pouvaient-ils faire de plus ? Il ne s'était plus rien passé depuis un peu plus d'un mois. Alors ils avaient élucidé d'autres meurtres, en un temps record. Tout ces moments à chercher dans les vides les avaient booster pour la suite. Et aujourd'hui encore, ils venaient de résoudre une enquête, un crime passionnel déguisé en suicide. Il était tard, du genre 21h, quand ils finirent la paperasse. Petit à petit, chaque membre de l'équipe rentra chez lui, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que Philippe. Il jeta un œil au dossier « Bernard Snoh », pensant trouver quelque chose avec un œil plus neuf, mais rien. Il referma la pochette, enfila sa veste et rentra chez lui.


               Rue Léon Jouhaux, on finissait les derniers inventaires avant de rentrer chez soi. C'était un de ces soirs tranquilles où tout allait bien. L'ambiance était joviale, et parfois même, Madison Parks semblait esquisser un sourire. A ses côtés, Isabelle Beck riait aux éclats à chaque blague du petit nouveau, Arthur Ehos. C'était un petit fêtard, drogué, qu'Isabelle avait présenté à son mari afin qu'il le prenne sous son aile. Ce qu'il avait fait. Au début, il n'en faisait qu'à sa tête, mais il avait finit par prendre goût au travail, et voir ça comme une nouvelle sorte de fête. Du coup, il parlait toujours fort, racontait des blague à tout le monde, ne s'arrêtant jamais. Ça avait le don d'énerver Madison, mais elle finissait par apprécier cette petite boule d'énergie. Arthur offrait ces instants vivants qu'il manquait dans la boite, en général. A cette heure-ci, ils n'étaient plus que tout les trois à travailler. On était vendredi, les autres étaient tous partis en week-end, et profitait d'un petit rab de temps que leur avait avec William Beck. Isabelle, Arthur et Madison travaillaient bien et vite, ils pouvaient se débrouiller tous les trois sans problèmes. Lorsqu'ils eurent finit, ils revinrent tout trois au vestiaire, Isabelle et Arthur riant ensemble, Madison écoutant leurs histoires. Vers 22h, ils étaient tout trois dehors. William récupéra sa femme devant l'entrepôt, Arthur remonta la rue Léon Jouhaux, et Madison repartit de son coté, au travers des petites rues. Le brouillard entourait les rues du quartier d'une atmosphère mystérieuse, très apprécié par Madison Parks. Elle sortit son appareil, entra dans une nouvelle petite rue, prit une photo. Le calme des rues coupe-gorges, la brume intense et l'humidité qui ornée les pavés donnait une ambiance étrange que Madison s'entreprit de photographier. Elle sortit son petit appareil compact de son fourre-tout, et commença à réfléchir au cadrage qu'elle désirait avoir. Elle prit plusieurs clichés sous différents angles, et remarqua quelque chose d'étrange sur l'un deux. C'était une image verticale, qui montrait l'ensemble de la rue, du pavé aux toits des immeubles cachés par le brouillard. La lumière se reflétait sur les pavés humides, et de la fumée sortait par endroit, probablement des aérations d'une cuisine d'un restaurant du coin. Au sol, elle aperçut une masse, au milieu du chemin. Elle zooma sur son appareil et cru reconnaître une main. Intriguée, elle s'approcha jusqu'à découvrir un corps. Elle s'engouffra dans une rue avoisinante, cherchant un endroit où téléphoner, trouva un bar ouvert, entra à l'intérieur et demanda au barman s'il était possible de passer un coup de téléphone. Il lui montra un renfoncement à l'écart et elle s'y installa. Elle sortit de sa poche une carte, tapa le numéro de téléphone inscrit dessus et attendit.

Le silence des Orchidées.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant